Dans un article intitulé les 10 hommes qui ont marqué l’histoire du continent africain sur ces cinquante dernières années, la rédaction d’Oeil d’Afrique avait sans hésité inclus Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu wa Za Banga (né Joseph-Désiré Mobutu), l’ancien homme fort du Zaïre, (devenu République démocratique du Congo) et de la région des grands lacs. En exil depuis mai 1997, le maréchal Mobutu s’éteindra à Rabat le 7 septembre 1997, il y a aujourd’hui 17 ans.
En cette journée de la commémoration de la mort du président du Zaïre, nous revenons sur les grand moments du pouvoir Mobutu.
Aux premières heures de son pouvoir Joseph-Désiré Mobutu a marqué l’histoire de l’Afrique en faisant de Lumumba le héros national, le premier martyr de l’indépendance économique et de nationaliser en son nom toutes les puissantes entreprises minières belges en 1966. Egalement en 1971, « l’année des 3 Z », il renomme à la fois le pays, le fleuve et la monnaie sous le nom de Zaïre. Un de ses souhaits est que le pays retrouve sa culture profonde, c’est alors la Zaïrianisation, c’est-à-dire la décolonisation culturelle. Il a montré son côté nationaliste avec cette politique de retour à l’authenticité.
Mais déjà dès le 2 juin 1966, il commence par sombrer dans la dérive autocratique. Il fait arrêter 4 anciens ministres accusés à tort de complot ainsi que l’ancien Premier ministre Evarise Kimba. La population congolaise cessa de l’acclamer et tout le monde a eu peur. En 1969, il fait écraser une révolte estudiantine. Les cadavres des étudiants abattus sont jetés dans des fosses communes et 12 étudiants sont condamnés à mort. L’université est fermée pendant un an et ses 2000 étudiants enrôlés dans l’armée pour apprendre à obéir. Il instaure un régime autoritaire à parti unique, « le Mouvement populaire de la Révolution » et en devient le maréchal-président en 1982. Les méthodes du régime et le non-respect des droits de l’homme le déconsidèrent aux yeux des démocraties.
Les larmes de la démocratie
Avec la chute du mur de Berlin, il sera acculé par son peuple dans les années 1990 et sera contraint d’organiser la Conférence nation souveraine. Il sera affaibli jusqu’la fin de son règne par son opposition mais aussi le cancer de la prostate qui finira par avoir raison de lui, après son renversement par Laurent-Désiré Kabila.
Lors de son allocution devant le parlement réuni au palais au palais des congrès de la Nzele, le 24 avril 1990, le Marechal Mobutu n’avait pu retenir ses larmes. en effet, Il avait été conduit par un vent démocratique qui soufflait sur le continent, à autoriser le multipartisme (l’opposition pourra dès lors le pousser au départ). La conférence nationale organisée à l’occasion devient un véritable tribunal populaire dénonçant les dérives flagrantes du système mobutiste.
On retiendra sa phrase pleine d’émotion:
Je prend congé du Mouvement Populaire de la Révolution… comprenez mon émotion. Dit Motutu.
De lui, on ne retiendra surtout son exploit d’avoir réussi l’unité dans un pays-continent regroupant plus de 450 ethnies différents. Tout comme on lui reconnait l’origine du nationalisme qui habite aujourd’hui le peuple congolais.
Il aimait rappeler à son peuple :
« Tata bo MOKO! Mama bo MOKO! » (Un seul père, une seule mère. NDLR)
Roger Musandji
Paris – oeildafrique.com
6 Commentaires
Fjk
En Septembre, 2014 (17:47 PM)Bon débarras en ce qui me concerne !!!
Boy Sandaga
En Septembre, 2014 (19:49 PM)Bright.
En Septembre, 2014 (20:14 PM)111...222...333
En Septembre, 2014 (20:47 PM)Billioner21
En Septembre, 2014 (23:20 PM)Bourdiop
En Septembre, 2014 (10:11 AM)Participer à la Discussion