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(Reuters) - Le soutien du Rwanda à des mouvements rebelles dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) est "un secret de polichinelle", a déclaré le président congolais Joseph Kabila.
Lors d'une conférence de presse retransmise samedi soir à la télévision publique, le président de la RDC s'est exprimé pour la première fois sur la polémique qui s'envenime entre les deux pays aux relations tumultueuses.
"En ce qui concerne l'implication du Rwanda (...), c'est un secret de polichinelle. Vous le savez, tout le monde le sait. Il existe un rapport qui établit effectivement la présence et le soutien actif de ce pays au M23 et à d'autres groupes armés", a-t-il dit.
La pression s'est accentuée sur le Rwanda depuis que des experts des Nations unies ont établi que Kigali soutenait le groupe rebelle M23, qui combat les forces congolaises dans la province du Nord-Kivu depuis avril. Les affrontements ont forcé 470.000 personnes à fuir leurs foyers.
Kigali rejette ces allégations et accuse les auteurs du rapport de n'avoir ni vérifié leurs informations, ni sollicité les éclaircissements des autorités rwandaises.
Joseph Kabila a également déclaré que son gouvernement avait demandé des explications à l'Ouganda, un autre de ses voisins de la région des Grands Lacs, sur une rumeur persistante selon laquelle des soldats ougandais seraient impliqués dans les combats.
"Leur réponse a été qu'ils n'avaient rien à voir là-dedans", a dit le président congolais.
D'importants pays donateurs comme les Etats-Unis, les Pays-Bas, l'Allemagne ou la Grande-Bretagne ont suspendu une partie de leur aide financière au Rwanda en raison de ce soutien supposé de Kigali aux rebelles, qui sont liés à Bosco Ntaganda, un "seigneur de la guerre" recherché par la Cour pénale internationale (CPI).
Pour ne pas attiser les tensions entre le Rwanda et la RDC, les dirigeants régionaux ont signé un accord le 12 juillet afin de combattre les groupes insurgés en mettant en place une "force internationale neutre".
Les détails de cet accord n'ont pas été rendus publics mais tous les groupes rebelles seraient visés, y compris le M23 et le FDLR, un mouvement de Hutus rwandais perçu comme une menace par Kigali.
Joseph Kabila a également souhaité que le mandat de la mission de l'Onu en RDC (Monusco) soit étendu afin de permettre l'éradication des groupes armés qui déstabilisent la région depuis deux décennies. La Monusco a fait savoir vendredi que toute modification de son mandat devrait être décidée par le Conseil de sécurité des Nations unies.
Jonny Hogg et Joe Bavier, Baptiste Bouthier pour le service français
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