Des défis politiques, il en existe beaucoup. Principalement en Afrique subsaharienne où un rapport de la Banque mondiale annonce dans ses prévisions une baisse de 4% de la croissance annuelle dans cette région du continent noir en 2015. D’autant que c’est la première fois, informe la Banque mondiale, que l’Afrique poste un taux de croissance annuel en dessous de 4,4% depuis deux décennies, beaucoup moins que la moyenne de 6,4% des années 2001-2006.
Face à cette situation qui appelle à plus de rigueur, l’institution de relever, dans un rapport publié ce lundi, la nécessité pour les pays d’Afrique subsaharienne de revoir certaines de leurs dépenses. «Nous ne savons pas l’impact qu’aura cette baisse de croissance. Mais on doit être prêt. Il ne faut pas retirer ni diminuer les allocations qui profitent aux pauvres. Mais, il faudrait diminuer les subventions à l’avantage des plus nantis. Et faire de sorte que tout ce qui est financier soit bien dépensé».
La Banque mondiale trouve même que «dans la plupart des pays exportateurs de pétrole, les politiques budgétaires devraient rester restrictives en 2015. Ces pays ont, en effet, pris des mesures pour limiter leurs dépenses et faire face à la baisse attendue de leurs recettes. Si les dépenses d’investissement devraient être principalement affectées par ces mesures d’économie, les dépenses courantes, y compris les subventions pétrolières, devraient également diminuer. Malgré ces efforts d’ajustement, les déficits budgétaires devraient rester élevés, même dans les pays importateurs nets de pétrole ».
« Les déficits budgétaires élevés et des dépenses publiques peu performantes constituent une source de vulnérabilité pour de nombreux pays de la région. Il est urgent que ces pays améliorent leur situation budgétaire et accroissent leur résilience aux chocs externes», a ainsi souligné Punam Chuhan-Pole, économiste principale à la Banque mondiale pour l’Afrique et coauteur de cette publication.
Au-delà des politiques macroéconomiques, le rapport souligne aussi, le besoin de réformes structurelles dans toute la région afin de relever et maintenir la croissance de la productivité dans l’ensemble des secteurs. « Ces réformes devraient créer un processus de transformation structurelle de l’Afrique de nature à générer des emplois et une croissance plus inclusive. Tous les secteurs de l’économie bénéficieraient d’une réduction des coûts de transport, d’énergies moins onéreuses et plus fiables ainsi que d’une main d’œuvre plus compétente et éduquée», a indiqué le rapport.
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