Au sixième jour de l'opération aérienne en Libye, la coalition internationale se prépare à une intervention dans la durée, en l'absence de solutions rapides pour en finir avec le régime du colonel Kadhafi.
Patience ! "Dans un rapport de forces, celui qui est pressé et qui le dit a toujours tort. Nous ne sommes pas pressés et nous ne le disons pas", a affirmé jeudi Gérard Longuet, le ministre de la Défense.
Dans une interview au Figaro, il estime que la coalition internationale a "les moyens de durer", "pas Kadhafi car son pouvoir est dans une impasse".
Son homologue américain, Robert Gates, avait souligné la veille qu'il n'y avait "pas de calendrier concernant la fin" des opérations, l'Onu n'ayant pas fixé de "date limite" pour la zone d'exclusion aérienne.
Tout en écartant l'idée d'une opération militaire longue, Alain Juppé, le ministre des Affaires étrangères, a évoqué pour sa part une question "de jours et de semaines", "mais pas de mois".
"Cela va continuer le temps nécessaire", a-t-il résumé, en indiquant que les frappes aériennes sur des objectifs militaires en Libye allaient se poursuivre.
Une façon de rappeler qu'une opération aérienne de ce type prend du temps.
En 1991, 38 jours de bombardements aériens intensifs ("Tempête du désert") pour déloger les troupes irakiennes du Koweït avaient précédé l'offensive terrestre de la 1ère Guerre du Golfe.
En 1995, il a fallu quinze jours de bombardements ("Force délibérée", août/septembre) pour faire plier l'armée des Serbes de Bosnie qui assiégeait Sarajevo. Les frappes aériennes ont ensuite duré 78 jours pour que les Serbes relâchent leur emprise sur le Kosovo ("Force alliée", 24 mars au 10 juin 1999).
Plus tard en Irak, le président américain George W. Bush avait annoncé que l'essentiel des combats était terminé 42 jours après le début des raids aériens contre le régime de Saddam Hussein (20 mars-1er mai 2003).
En France, l'opération sous l'égide de l'Onu pour "protéger les populations civiles" en Libye bénéficie d'un fort soutien. 66% des Français s'y disent favorables, selon un sondage Ifop, mais ils étaient 63% à se dire opposés avant le début des frappes.
Evoquant l'impatience de certains, Gérard Longuet a estimé lors d'une conférence de presse que l'opinion française "comprend" les difficultés de l'opération. "Nous avons évité l'irréversible, mais ce n'est pas parce que nous avons ouvert l'espérance, que l'espérance peut aboutir facilement", a-t-il dit.
Les limites d'une opération aérienne, en l'absence de tout déploiement de troupes au sol, sont cependant de plus en plus évoquées.
"Ce n'est pas la résolution de l'Onu et on peut s'en passer, dès lors qu'il y a une très forte détermination dans l'utilisation de l'arme aérienne, qui est redoutable, et une ouverture politique simultanée", a estimé Gérard Longuet.
Les Occidentaux veulent croire que les soutiens traditionnels de Kadhafi commencent à vaciller et tablent notamment sur des revirements dans son entourage pour trouver une issue au conflit.
"Si les gens sont dos au mur, ils se battent jusqu'au bout. Si les gens de Tripoli, qui ne sont pas tous kadhafistes fous, se rendent compte qu'il y a une porte, ils la saisiront", affirme le ministre de la Défense.
4 Commentaires
Lolo
En Mars, 2011 (14:23 PM)Obama
En Mars, 2011 (14:40 PM)Lolo
En Mars, 2011 (14:42 PM)Undefined
En Mars, 2011 (15:22 PM)Participer à la Discussion