Ce jeudi, près de 3 millions d'Egyptiens se sont mobilisés au Caire pour réclamer le départ du président Moubarak. Revivez en vidéos cette journée d'exception.
Toute la journée de ce jeudi, l'Egypte a vécu au rythme des déclarations promettant le départ du président Moubarak.
Au début de la journée, les manifestants se préparent à une dure journée de protestation. C'est le réveil place Tahrir, les manifestants se mettent en jambe et commencent à scander leurs revendications.
Les manifestants ne comptent pas se conformer aux annonces du vice-président Omar Souleimane. "L'Egypte ne peut plus tolérer les manifestations place Tahrir. Nous devons mettre un terme à cette crise aussi vite que possible", a-t-il déclaré. Dans ce reportage d'Euronews, les opposants s'appuient désormais sur leur propre média, une radio communautaire notamment, et ne croient plus aux informations diffusées par la télévision d'Etat.
Au milieu de l'après-midi, la place Tahrir est complètement noire de monde. Plus de 3 millions de personnes, selon Al Jazira et des internautes sur Twitter, se sont rassemblées sur cette place, épicentre de la contestation égyptienne au Caire. Pour l'instant, les manifestants attendent les conclusions de la réunion en urgence du Conseil Suprême de l'Armée, qui a promis que les revendications du peuple seraient prises en compte. A cette heure de la journée, la rumeur court que le président, qui doit s'exprimer dans quelques heures, a déjà quitté le pays, et que son allocution à venir a été enregistrée depuis plusieurs jours.
En fin d'après-midi, les manifestants place Tahrir commencent à prier, alors que tout le pays attend le discours du président qui devrait annoncer ou non son départ.
Peu après 19h30 (heure française), le président Barack Obama s'est exprimé sur cette journée de manifestations qui laissaient présager un tournant dans la crise égyptienne. "L'histoire est en marche" en Egypte, a estimé le président américain Barack Obama, au début de son discours dans le Michigan.
Vers 22 heures, le président Hosni Moubarak s'est adressé enfin à la population. Selon lui, "jour après jour, nous marchons sur le chemin de la transition d'ici septembre prochain ". Désignant le vice-président Omar Souleimane président "de facto", Hosni Moubarak veut désormais "garantir la passation du pouvoir à celui qui sera choisi" pour lui succéder "en septembre prochain après des élections libres et transparentes". "Je ne quitterai mon pays que pour la tombe", a-t-il conclu.
Retrouvez l'analyse du correspondant à Washington de la chaine CBS David Martin: "Si le pouvoir veut résoudre cette crise de manière pacifique, il doit se résoudre à faire partir Moubarak."
Plus tard dans nuit, les Etats-Unis, dont l'Egypte de Moubarak est l'alliée régionale, hausseront le ton. Le président Obama a en effet qualifié "d'insuffisantes" les réformes annoncées par le dirigeant contesté. "Les Egyptiens ont reçu l'assurance qu'il y aurait une transition du pouvoir, mais il n'est pas encore évident que cette transition soit immédiate, significative ou suffisante", indique son communiqué au ton particulièrement ferme, diffusé dans la nuit. Jusqu'à ce jeudi, les Etats-unis étaient restés mesurés quant à cette crise qui secoue le pays depuis plus de deux semaines.
Sur la place Tahrir, la foule est encore très compacte, l'annonce du chef de l'Etat n'a pas calmé l'ardeur des manifestants. Ces derniers continuent de protester dans la bonne humeur, malgré leur impatience de voir le président partir. Sur ce reportage (ci-dessous), on observe clairement la présence de l'armée, chargée de sécuriser la place. Cette dernière peut craindre une montée de la colère des manifestants après la décision de Moubarak de rester au pouvoir. Le conseil militaire réuni ce jeudi soir pour décider de l'avenir du pays n'a pas désavoué le président: l'armée reste derrière lui.
"Allez en enfer, vous avez détruit notre pays l'Egypte!", crie cette femme dans ce reportage. "Personne ne va partir, je compte passer le reste de la nuit ici", déclare cet autre Egyptien, venu manifester place Tahrir. Dans cette dernière vidéo, on voit les Egyptiens brandir leurs chaussures en signe de protestation contre le pouvoir. Une pratique aujourd'hui entrée dans les moeurs: Georges Bush et Dominique Strauss-Kahn avaient déjà reçu des projectiles, à la suite de déclarations sujettes à polémiques.
3 Commentaires
Tic_tacc
En Février, 2011 (12:31 PM)Dia
En Février, 2011 (12:55 PM)Fippou
En Février, 2011 (16:00 PM)Participer à la Discussion