Le procès d'une trentaine d'agents de la Direction de la documentation et de la sécurité (DDS), considérée comme la police politique du régime de l'ex-chef d'Etat tchadien Hissène Habré, s'ouvre ce vendredi à Ndjaména, la capitale du Tchad, apprend-on de l'ONG Human Rights Watch.
Les prévenus sont poursuivis pour assassinat, torture, séquestration, détention arbitraire, coups et blessures et actes de barbarie.
"Ce procès […] est une avancée significative dans la longue lutte des survivants en faveur de la justice", indique Human Rights Watch dans un communiqué.
"Face aux craintes que les autorités s'empressent de boucler le dossier, nous voulons nous assurer que le procès soit organisé de manière transparente et équitable", est-il écrit.
Human Rights Watch annonce avoir envoyé à cet effet un observateur dont le rôle est de s'assurer que le procès se déroule "de manière transparente et équitable".
Cette ONG affirme avoir trouvé et récupéré, en 2001, "des documents de la Direction de la documentation et de la sécurité (...), qui révèlent les noms de 1.208 personnes exécutées ou décédées en détention, et de 12.321 victimes de violations des droits humains".
"Le procès des supposés sbires de Habré pourrait être un événement majeur de l'histoire du Tchad, mais un procès vicié serait une insulte aux victimes", a déclaré Reed Brody, conseiller juridique à Human Rights Watch, dont les propos sont cités par le communiqué.
Ce procès s'ouvre au moment où les Chambres africaines extraordinaires (CEA), installées à Dakar, finalisent leurs enquêtes, dans le cadre des poursuites engagées contre Habré, accusé de "crimes de guerre, crimes contre l'humanité et actes de torture".
Les CAE, créées au sein des juridictions sénégalaises, sont chargées de son dossier. Elles ont démarré leurs activités en février 2013.
En août 2012, le Sénégal a donné son accord au projet de l’Union africaine (UA), pour juger M. Habré devant un tribunal spécial au sein du système judiciaire sénégalais, présidé par des juges africains nommés par l’organisation continentale.
M. Habré vit en exil à Dakar depuis la chute de son régime. Il avait été renversé par l’actuel président tchadien, Idriss Deby Itno, qui était un de ses proches collaborateurs avant d’entrer en rébellion.
Selon une commission d’enquête tchadienne, le régime de M. Habré a fait plus de 40.000 morts parmi les opposants politiques et parmi certains groupes ethniques.
VO/BK
2 Commentaires
Xeme
En Novembre, 2014 (12:11 PM)Mov Ezfo Y
En Novembre, 2014 (18:03 PM)Je vois déjà les senewebiens prendre sa defense au nom de je ne sais quelle haine antioccidentale. Pauvres de vous, j'aurais bien aimer connaitre vos reactions si Habre avait fait toute ses conneries au Sénégal. Certain d'ailleurs ne pourrait plus rien dire puisqu'il aurait été assassiné.
Rappel : Habre est responsable de la mort de 40.000 personnes. Il a executé sommairement plus de 300 prisonniers politiques juste avant d'etre destitué du pouvoir. Aussi, il n'a pas la cote avec les francais puisqu'il en a pris certain en otage et assassinés d'autres.
Ce proces au Tchad jugeant les cerbères Habréistes est une bonne nouvelle. Mais c'est au Sénégal de sauver son honneur et jugeant de maniere juste le premier responsable.
Participer à la Discussion