‘’Les nouvelles autorités parlent plus qu’ils n’agissent’’, ont déploré les avocats de la famille de Thomas Sankara au cours d’une conférence de presse ce mardi à Ouagadougou.
La rencontre avec la presse organisée fait suite à la décision du gouvernement burkinabè d'autoriser à des ‘'fins d'expertise'' l'exhumation des restes de l'ex président du Conseil national de la révolution (CNR), décédé le 15 octobre 1987, lors d'un coup d'Etat
Se prononçant à ce sujet, Me Ambroise Farama, un des trois avocats de la famille de Thomas Sankara a regretté ‘'plus de paroles que d'actes concrets'' dans le dossier depuis l'insurrection.
"Aucun acte juridictionnel n'a été posé jusqu'à ce jour", a-t-il dénoncé avant d'ajouter que "la Transition au Burkina joue sa crédibilité dans cette affaire".
A l'entendre, il y a une sorte de méfiance dans les rapports entre les avocats de la famille et les autorités de la transition qui parlent plus qu'elles n'agissent dans ce dossier.
Me Ambroise Farama a relevé que le décret du Conseil des ministres du 4 mars dernier relatif à l'autorisation d'exhumation des restes du capitaine Sankara a suscité une polémique et une confusion vu qu'il intervient au lendemain d'un communiqué de la famille démentant tout accord avec les autorités de la transition dans le cadre de l'affaire Thomas Sankara.
Pour sa part, Me Bénéwendé Sankara un des trois avocats pense que l'exhumation du corps de Thomas Sankara est un droit accordé à la famille par le gouvernement conformément à une décision rendue en 2006 par le Comité des droits de l'homme des Nations unies.
Toutefois, il estime que la mise en œuvre de cette décision incombe à l'Etat burkinabè et non à la famille.
"Il ne s'agit pas pour la famille d'aller avec des pioches pour ouvrir la tombe", a-t-il affirmé.
La conférence de presse intervient au lendemain d'une mission effectuée en France par Me Bénéwendé Sankara et Ambroise Farama au cours de laquelle ils ont rencontré la veuve, Mariam Sankara, à Paris et à Montpellier.
Sankara a dirigé la révolution burkinabé du 4 août 1983 jusqu'à son assassinat lors d'un coup d'Etat.
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