Yanish Ismaël, enlevé depuis le 14 mai à Madagascar, a été libéré lundi soir 5 juin. Ce Français d'origine indienne de 26 ans avait été kidnappé par une vingtaine d'hommes cagoulés munis de kalachnikovs et de pistolets automatiques à la sortie du cimetière musulman d'Ilafy à Antananarivo. Un policier chargé d'assurer la sécurité d'une autre famille, blessé pendant l'attaque, a succombé à ses blessures. La communauté des Français d'origine indienne est connue pour être très active dans l'économie du pays. Yanish Ismaël est d'ailleurs le fils de l'homme d'affaires Danil Ismaël, propriétaire du conglomérat malgache SMTP qui emploie 1—500 personnes à Madagascar.
C'est la fin du calvaire pour Yanish Ismaël et sa famille. Après 23 jours de captivité, le jeune homme est libre depuis lundi soir et en bonne santé physique. Mais cette détention l'a traumatisé.
« J'ai passé une épreuve extrêmement difficile que je n'oublierai jamais. Pendant ces 23 jours, je n'ai vu personne. C'était l'angoisse. Il faisait noir. J'avais les yeux bandés. Quand quelqu'un venait, quand ils déposaient ma nourriture ou quand j'allais aux toilettes, j'avais toujours les yeux bandés. C'était long, très long. Ce que j'ai vécu, c'est l'enfer », a-t-il raconté.
Les conditions de cette libération restent encore floues. Une rançon a bien été payée par la famille, mais Danil Ismaël, le père de Yanish, ne souhaite avancer aucun montant. « Notre priorité c'était de récupérer notre enfant. Les ravisseurs nous appelaient avec des téléphones différents. Nous avons été en contact six fois sur ces 23 jours », rapporte-t-il.
Ce qui est sûr, c'est que cette libération ne s'est pas faite avec l'aide de la police malgache. Cette dernière ayant appris la nouvelle par la presse.
« Un sport national »
Pour Danil Ismaël, ces enlèvements crapuleux qui touchent régulièrement cette communauté ne peuvent plus durer. « C'est devenu un sport national à Madagascar, mais ça ne peut plus continuer comme ça. Humainement, ce n'est pas possible. Et puis, ce n'est pas comme cela que l'on va développer notre pays donc maintenant c'est à chacun de prendre ses responsabilités », souligne-t-il.
Une responsabilité qui revient à la police malgache, en charge de l'affaire. La famille de Yanish Ismaël n'a pas porté plainte, mais la brigade criminelle a ouvert une enquête. Les perquisitions et les auditions des policiers n'ont pour l'heure mené à aucune arrestation.
De son côté, l'ambassade de France à Madagascar indique qu'une coopération entre les deux pays est possible pour mener l'enquête, sous réserve que Madagascar en fasse la demande à la France.
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