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Le retour au Mali d'un influent imam critique de la junte a été "ajourné" ont indiqué ses proches alors qu'il était attendu ce vendredi à Bamako et que les autorités avaient déployé un important dispositif sécuritaire autour de l'aéroport.
L'imam Mahmoud Dicko est la figure tutélaire d'un mouvement de contestation qui a précédé la chute du président civil Ibrahim Boubacar Keïta renversé par un coup d'Etat militaire en 2020.
Soutien des putschistes à leur début, il a ensuite pris ses distances avec eux, avant de devenir l'une des voix les plus critiques du régime, plaidant pour un retour des civils au pouvoir.
Il s'était installé en Algérie depuis décembre 2023 après avoir été reçu par le président Abdelmadjid Tebboune. Son retour au Mali était annoncé depuis plusieurs mois.
Ce chef religieux est l'un des rares à oser exprimer ouvertement ses désaccords avec la junte au pouvoir. Il est également l'un des rares à sembler pouvoir mobiliser dans un contexte de restriction des libertés sous le régime militaire.
L'annonce de son éventuel retour vendredi a provoqué l'inquiétude de la junte qui avait déjà, en mars 2024, dissout une association le soutenant, la Coordination des Mouvements, Associations et Sympathisants de l'Imam Mahmoud Dicko (CMAS).
Vendredi, la présence massive de policiers et de gendarmes était visible autour de l'aéroport de Bamako où des bouchons s'étaient formés, a constaté un journaliste de l'AFP.
"La Commission de soutiens de l'Imam Mahmoud Dicko, en réponse aux sollicitations de plusieurs personnalités appelant au report du retour du leader, Chiekh Imam Dicko, prévu initialement ce 14 février, et à cause du dispositif militaire déployé pour des fins que nous ignorons, a décidé en toute responsabilité et en mettant en avant l'unité nationale et l’intérêt supérieur de notre peuple d'ajourner ce retour", dit-elle dans un communiqué.
"Cette décision vise à éviter toute confrontation avec nos forces de l'ordre, déployées pour empêcher une arrivée mal perçue", ajoute-t-elle.
La junte, dirigée par le général Assimi Goïta après un double coup d'Etat en 2020 et 2021, avait décrété en 2022 que les militaires céderaient le pouvoir aux civils à l'issue d'une période dite de transition s'achevant le 26 mars 2024, après une présidentielle prévue en février de la même année. Les militaires ont depuis annoncé le report de la présidentielle à une date toujours inconnue.
Elle a réduit au silence l'opposition par des mesures coercitives, des mises en cause judiciaires, les dissolutions d'organisations, les restrictions à la liberté de la presse et la pression du discours dominant sur la nécessité de faire corps autour d'elle face à une multitude de défis.
4 Commentaires
Bathurst
il y a 1 semaine (21:52 PM)Il est critique de l’actuel regime, parce qu’il ne parvient pas à soutirer de l’argent, comme il le faisait avec les regimes précédents. Il nommait les ministres, même les premiers ministres , donc chaque mois on lui donne 10 millions. Lui-même l’a reconnu.
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il y a 6 jours (09:33 AM)Aime t il le Mali?
Reply_authorjahman
il y a 6 jours (12:08 PM)Une personne ne peut continuer à faire du chantage sur les autorités
En Afrique de l ouest c est la première fois que je vois un religieux s impliqué dans la politique et les affaires de l État
Généralement nos chefs religieux contribuent à la paix et à la stabilité de nos pays et se consacrent exclusivement à la religion
C est un faut débat l imam est une personnalité malienne il a quitté son pays pour une raison ou d autres il a le droit de rentrer dans sa patrie et retrouver sa famille mais il doit faire preuve sagesse
Ceux qui connaissent bien Mali savent des chefs religieux drainent plus 10 fois de foules et de fidèles que l imam seulement il est plus politique que les autres Ces derniers sont plus tourner vers les activités religieuses l agriculture ils sont autonomes financièrement
Il faut jouer à l apaisement au dialogue et à la réconciliation des maliens et ne pas écouter les extrémistes des deux côtés
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