La Mauritanie, le Mali et le Haut-commissariat aux réfugiés vont signer ce jeudi 16 juin à Nouakchott un accord tripartite pour le rapatriement volontaire des réfugiés maliens dans leur pays.
Ce cadre juridique fixe la stratégie globale et les obligations des trois parties pour accompagner le retour des réfugiés dans de bonnes conditions. Plus de 40 000 Maliens qui ont fui à partir de 2012 l'insécurité au nord du Mali sont toujours réfugiés dans le camp de Mbera, non loin de la frontière.
Depuis 2013, 4 700 seulement ont choisi de rentrer, selon le HCR. Après une stagnation en 2014-2015, les demandes de retour volontaire sont à nouveau en augmentation depuis le début de l'année, même si pour le moment la majorité n'est pas prête à partir.
Ces derniers mois, les conditions de vie se sont durcies dans le camp de Mbera. Car, faute de financements, les rations d'aide alimentaire ont dû être diminuées. L'inactivité pèse aussi. Selon le HCR, un tiers des réfugiés n'a aucune occupation. Et pour certains, cela dure depuis quatre ans.
Quelque 1 500 personnes ont donc fait le choix, depuis janvier, de rentrer au Mali. Mais la grande majorité n'envisage pas ce retour. D'abord, à cause de l'insécurité qui perdure dans la région de Tombouctou, d'où sont originaires la plupart des réfugiés de Mbera. Terrorisme, affrontements entre groupes armés, banditisme, accord de paix qui tarde à être mis en œuvre. Les réfugiés disent ne plus avoir confiance et attendre des signes concrets, comme le désarmement et l'installation de l'administration, pour rentrer.
Mais la réinstallation même pose aussi problème : même si la vie est dure à Mbera, il y a des écoles, des centres de santé, des points d'eau... Ce qui n'est plus le cas dans les localités d'origine des réfugiés, où la plupart des puits, maisons et bâtiments publics ont été détruits au cours du conflit ou faute d'entretien.
Les réfugiés interrogés accueillent donc favorablement cet accord tripartite censé leur garantir de bonnes conditions de retour : mais là encore, ils disent vouloir attendre de voir quelles sont, concrètement, ces conditions avant de prendre le chemin du Mali.
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