Un employé du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a été tué dans l'attaque d'un convoi humanitaire près de Gao, dans le nord du Mali. Cette attaque a été revendiquée par le groupe jihadiste Mujao.
Un camion du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a été attaqué, lundi 30 mars, dans le nord du Mali. Le chauffeur a été tué et un membre de la branche malienne blessé, a annoncé dans un communiqué l'organisation.
"Les circonstances exactes de l'attaque ne sont pas clairement connues au stade actuel, mais le camion était clairement marqué de l'emblème du CICR", souligne la Croix-Rouge.
L'assaut s'est déroulé entre Gao et Ansongo, selon une source militaire africaine au sein de la Mission de l'ONU au Mali (Minusma) et un humanitaire joint par l'AFP à Gao. La source militaire à la Minusma a par ailleurs estimé que l'assaut avait été "bien préparé". "Elle a été menée par aux moins six terroristes. Des coups de feu ont été tirés", a-t-elle précisé.
"Avec l'aide de la main d'Allah, nous avons tué à côté de Gao"
Des jihadistes du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) ont par la suite revendiqué l’attaque. Dans un bref entretien téléphonique avec un journaliste de l'AFP à Bamako, Abou Walid Sahraoui, du Mujao a déclaré : "Avec l'aide de la main d'Allah, nous avons tué à côté de Gao, en terre musulmane, un chauffeur qui travaillait pour l'ennemi".
À la question de savoir s'il s'agissait du chauffeur du CICR, il a répondu : "Oui, c'est bien ça. Nous avons eu ce qu'on voulait avec l'attaque".
Selon Yasmine Praz Dessimoz, chef des opérations du CICR en Afrique du Nord et de l'Ouest, le chauffeur tué lundi "était parti de Gao [...] jusqu'à Niamey, au Niger voisin, d'où il devait rapporter du matériel médical pour l'hôpital de Gao, qui en manque cruellement".
"Situation inquiétante"
Dans son communiqué, le CICR a appelé "tous les belligérants à respecter et protéger les travailleurs humanitaires" qui portent assistance à des milliers de personnes affectées par le conflit au Mali. "La situation humanitaire dans le nord du Mali est inquiétante et nos équipes travaillent d'arrache-pied pour aider les communautés locales", a souligné Yasmine Praz Dessimoz.
En février 2014, cinq humanitaires maliens - quatre membres du CICR et un vétérinaire d'une autre organisation - avaient été enlevés alors qu'ils reliaient Kidal (extrême nord-est) à Gao, leur base. Leur rapt avait là encore été revendiqué par le Mujao. Les cinq otages avaient été libérés mi-avril 2014 à la faveur d'une opération menée par des militaires français dans le Nord.
Le Mujao a fusionné en 2013 avec les "Signataires par le sang" de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar, pour former Al-Morabitoune. Ce dernier groupe a revendiqué un attentat anti-occidental commis le 7 mars à Bamako, la capitale, qui a fait cinq morts (trois Maliens, un Français et un Belge).
Avec AFP
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