Quelques centaines de personnes ont de nouveau manifesté dans la nuit de lundi à mardi, sans incident, dans la ville d'El Hoceima, au nord du Maroc et épicentre depuis sept mois d'un mouvement de contestation.
Comme chaque soir depuis dix jours, le rassemblement s’est déroulé dans le quartier de Sidi Abed, et appelait à la « libération » des détenus du « Hirak » (la mouvance), un mouvement né après la mort d’un marchand de poisson, Mouhcine Fikri, en octobre dernier.
Les protestataires se sont regroupés à la rupture du jeûne du ramadan, et sous la surveillance des forces anti-émeutes. Ils brandissaient des portraits de Nasser Zefzafi, leader de la contestation, arrêté il y a une semaine, et scandaient leurs habituels slogans : « Nous sommes tous Zefzafi », « Pacifique », ou « Non à la militarisation »…
Le rassemblement s’est dispersé peu avant minuit et sans incident.
Selon l’AFP, des représentants de la société civile et membres d’organisations des droits de l’homme étaient présents lundi soir à la manifestation pour « faire un état des lieux » de la situation et tenter d’entamer un dialogue avec les contestataires.
Mobilisation en baisse
Des manifestations quotidiennes – nocturnes pour cause de ramadan – ont eu lieu toute la semaine dernière dans cette ville du nord du Maroc et dans la localité voisine d’Imzouren, autre haut-lieu de la contestation.
Hormis quelques heurts ponctuels, le mouvement est resté « pacifique », un mot d’ordre revenant en boucle chez les manifestants.
La mobilisation est néanmoins en baisse depuis trois jours à El-Hoceima, où la police se déploie chaque soir au cœur des quartiers protestataires.
Une quarantaine de personnes arrêtées
Depuis le 26 mai, une quarantaine de personnes, dont Nasser Zefazfi ont été interpellées et deux autres meneurs du « Hirak » ont été arrêtés lundi à l’aube.
Vingt d’entre elles ont été présentées au parquet à Casablanca et placées en détention notamment pour « tentative d’homicide volontaire, atteinte à la sécurité intérieure, incitations contre l’intégrité du royaume (…) et autres crimes ».
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