Le gouvernement d’Ismael Cheikh Sidiya a démissionné, ce jeudi 6 août, alors qu’un rapport sur les dérives de la gestion du précédent président cite certains de ses membres. La justice a reçu le rapport de la commission d’enquête parlementaire ce même jour.
La Mauritanie a un nouveau Premier ministre. Il s’agit de Mohamed Ould Bilal, nommé ce jeudi après-midi, quelques heures après la démission du gouvernement d’Ismael Cheikh Sidiya. Cette démission du premier gouvernement de l’ère Ghazouani semble être la première conséquence du rapport parlementaire remis aux mains de la justice mauritanienne.
Validé par le Parlement la semaine dernière, le document de près de 900 pages présente des faits de corruption, de bradage des sociétés d’État ou encore de malversation dans des secteurs clés de l’économie comme les mines, le pétrole ou la pêche. Le nom de l’ex-président et ceux de plusieurs membres de ses différents gouvernements sont cités dans le rapport, désormais entre les mains des juges.
Les investigations seront menées par le pôle du parquet général chargé de la lutte contre la mauvaise gestion financière de la wilaya de Nouakchott-Ouest. Le parquet a affirmé, ce mercredi soir, dans un communiqué, avoir le document, envoyé par le procureur général auprès de la Cour suprême.
Des centaines de personnes entendues
Les juges devront passer au peigne fin toutes les informations relatives au détournement supposé des biens de la collectivité nationale contenues dans le rapport de la commission parlementaire. Une commission qui a travaillé de janvier à juillet. Elle a entendu des centaines de personnalités qui ont exécuté des missions sous la direction de l’ancien président.
Parmi les personnalités entendues, des hauts fonctionnaires, tous les anciens Premiers ministres et d’anciens membres du gouvernement. Mais il y a eu aussi des ministres actuellement en exercice dont le ministre du Pétrole et son collègue des Finances, directeur général de la société minière la SNIM. Tous ont chargé l’ex-chef de l’État qui a refusé de répondre à une convocation de la commission d’enquête.
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