Deux ans avant le scrutin, l’homme d’affaires et ex-président malgache Marc Ravalomanana a officialisé, le week-end dernier, sa candidature à l’élection présidentielle de 2018. Une annonce précipitée qui vise à anticiper les manœuvre du pouvoir pour faire barrage à l'ancien exilé.
L’homme d’affaires et ancien président malgache Marc Ravalomanana a annoncé le week-end dernier qu’il se portait candidat à la présidentielle de décembre 2018. Chassé du pouvoir par un coup d’Etat en 2009 puis exilé en Afrique du Sud pendant la période de transition, il est rentré en catimini à Madagascar en octobre 2014. Il fut alors aussitôt arrêté et « mis en sécurité », selon l’expression officielle. En un an et demi, il a réussi à retrouver sa liberté de mouvements, à reprendre les rênes de son parti, le TIM, et sa femme Lalao Ravalomanana a été élue maire de la capitale Antananarivo.
L’annonce de sa candidature ponctue ce retour fulgurant aux affaires. Toutefois, deux ans avant le scrutin, elle paraît quelque peu prématurée. Elle était initialement prévue pour l’année prochaine, mais selon le porte-parole du candidat, le député Guy Rivo Randrianarisoa, la déclaration a été précipitée afin de lui assurer une place parmi les futurs candidats. Le clan Ravalomanana craint en effet une modification de la Constitution par le pouvoir en place visant à l’écarter de la course à la présidentielle.
Condamné aux travaux forcés à perpétuité
« A titre individuel, le président actuel du Sénat a annoncé qu’il voulait réformer la Constitution. Maintenant, nous ne connaissons pas les intentions des dirigeants, dans quel sens vont-ils le faire. Mais effectivement, […] il est toujours possible que pour éliminer deux ou trois candidats, le régime actuel mette une limite d’âge », commente Toavina Ralambomahay, analyste politique et membre d’un petit parti d’opposition.
Craintes fondées ou non, l’annonce de Marc Ravalomanana n’est pas une surprise. Mais avant de se lancer réellement dans la campagne, l’ancien président doit encore clarifier sa situation vis-à-vis de la justice. Le procès en appel de sa condamnation par contumace aux travaux forcés à perpétuité, pour la répression sanglante des manifestations lors de sa destitution, est au point mort. Comme d’ailleurs l’enquête sur son retour d’exil.
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