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Afrique

" Il y a en Libye de quoi armer toute l’Afrique "

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" Il y a en Libye de quoi armer toute l’Afrique "

Oasis de Joufra (Libye) Envoyé spécial - C'est un hangar blanc, de 35 m sur 7, sans fenêtre. La porte en métal, fermée par une chaîne, est recouverte de deux mots: "Danger, partez !" Les habitants de Sokna, la plus petite des trois localités qui forment l'oasis de Joufra, au centre de la Libye, en sont persuadés: ce hangar, situé dans un complexe relevant du ministère de la défense, contient du gaz moutarde.

"Il y a deux énormes frigos là-dedans remplis de barils", raconte Mohammed Ali, chef du comité militaire des révolutionnaires locaux. Il assure qu'une équipe de trois experts américains est venue, début octobre, inspecter les locaux. "Ils ont enfilé des tenues en plastique. Quand ils sont ressortis, ils nous ont dit de ne plus entrer là-dedans, que c'était très dangereux. Puis ils ont soudé la porte." Visiblement, la menace n'a pas empêché des curieux de faire sauter le scellé et de s'attaquer aux gonds. Sans succès.

Selon les habitants, quatre soldats français des forces spéciales, arrivés avec des combattants de Benghazi le 21 septembre, ont visité le local. "Ils ont emmené à Benghazi un camion rempli d'appareils spéciaux." Les habitants désignent aussi une usine locale, où travaillaient des Serbes, comme un centre de production d'armes chimiques: selon un ex-officier, il s'agirait d'une fabrique de dynamite.

Le hangar de Sokna, voire l'usine suspecte, sont-ils les deux nouveaux sites de stockage d'armes chimiques, dont l'existence a été révélée dimanche 30 octobre par l'ex-chef de l'exécutif du Conseil national de transition (CNT) libyen, Mahmoud Jibril ? Youssef Safi Eddine, le plus haut gradé chargé des armes chimiques dans l'armée libyenne, a confirmé à l'Agence France-Presse la découverte récente de gaz moutarde "non neutralisé" sur deux sites, dont l'un avec du gaz "prêt à un usage militaire". Les lieux, tenus secrets, seraient sous bonne garde et intacts.

Selon l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), dépendant des Nations unies, la Libye possédait officiellement 11 tonnes de gaz moutarde. Le régime en avait révélé l'existence, tout comme celle de matériau radioactif, lorsqu'il avait renoncé à son programme d'armes de destruction massive en 2003. Le gaz avait été neutralisé mais sa destruction n'était pas achevée. Durant la guerre civile, l'OTAN a surveillé la menace chimique, à laquelle Mouammar Kadhafi n'a pas eu – ou pas pu avoir – recours.

Le stock "officiel" se trouve à Ghawagha, à l'autre extrémité de l'oasis de Joufra. C'est probablement le plus grand dépôt d'armes de toute la Libye : une centaine de bunkers creusés à même la montagne, au nord de Waddan, de sorte que les camions peuvent y manœuvrer. Le site, connu de tous, n'est gardé par personne. Il suffit de pousser la grille d'entrée. Les bunkers se répartissent à droite et à gauche de la piste. Plus de deux sur trois ont été détruits par des bombardements des avions de l'Alliance, d'une précision diabolique. "Chaque fois que l'OTAN touchait un bunker, on voyait depuis le village des explosions qui duraient parfois toute la nuit, se souvient Senoussi Al-Tayeb, chef militaire des rebelles de Waddan. C'était comme un feu d'artifice effrayant." Le site est jonché de restes de munitions calcinées, retombées un peu partout. "Heureusement, l'OTAN n'a jamais visé les bunkers contenant les armes chimiques. Joufra est une cuvette, nous y serions tous passés." Cet officier à la retraite assure que les bunkers contenant le gaz moutarde, un peu à l'écart et au nombre de deux à quatre selon les sources, sont bien gardés. Impossible de vérifier. Mais tout Waddan rapporte la mésaventure de deux rebellesqui avaient garé leur pick-up près des entrepôts dont ils s'approchaient à pied, quand deux bombes les ont visés avant qu'un missile détruise leur véhicule.

"C'est l'OTAN qui assure une surveillance des entrepôts avec ses drones", explique M. Al-Tayeb. Washington a débloqué 40 millions de dollars (29 millions d'euros) pour sécuriser les entrepôts d'armes libyens. Les premiers experts sont arrivés en fin de semaine dernière.

arme

Les visites se succèdent mais les sites restent sans protection sérieuse. Or toute l'oasis de Joufra n'est qu'un immense arsenal. Mouammar Kadhafi et son fidèle ministre de la défense, Abou Bakr Younès Jaber, tué à ses côtés le 20 octobre à Syrte, en avaient fait le centre nerveux de l'appareil militaire libyen. L'oasis, constituée de trois localités modestes – Houn, le chef-lieu, au centre, Waddan, à l'est, et Sokna, à l'ouest – est idéalement située au centre de l'immensité libyenne.

Ahmed Al-Arabi, professeur d'ingénierie à l'université de Joufra, est un révolutionnaire de la première heure. Il a agi pendant des mois dans la clandestinité. "Tout passait par ici. C'était une immense caserne. Si on avait commencé par prendre Joufra, Kadhafi n'aurait jamais tenu sept mois." Mais la disproportion des forces était telle qu'il n'a rien pu faire avant septembre.

Avec son beau-frère, le colonel Nasser Abdelhafiz, qui occupait un poste de responsabilité au ministère de la défense, ils ont tenté de faire passer secrètement des informations à l'OTAN, via les rebelles de Misrata. "On voyait tout. Comment les convois de munitions partaient la nuit, recouverts de légumes et de fourrage ; comment des fermes ont été utilisées pour entreposer des armes ; comment le ministre de la défense s'est caché dans la compagnie d'électricité… A la fin, il s'était installé à l'hôpital."

Parfois, ces informations ont été utiles, souvent, elles sont arrivées trop tard. "L'OTAN a bombardé beaucoup de choses inutiles, comme nos installations radars, souligne le colonel Abdelhafiz, spécialiste de la défense antiaérienne. Et ils ont négligé des cibles plus importantes." Ce n'est que le 19 septembre, deux jours après la fuite de Younès, que Joufra s'est entièrement libérée, avec l'aide de l'OTAN. Ensuite, cela a été la ruée. Les rebelles ont débarqué de partout, alléchés par les fabuleuses quantités d'armes encore présentes. "Il y a en Libye de quoi armer toute l'Afrique, confirme M. Abdelhafiz. Dans les années 1970 et 1980, Kadhafi a acheté en quantités astronomiques. L'oasis compte pas moins de 200 entrepôts. Mais c'est du matériel obsolète." Obsolète mais suffisant pour fabriquer pendant des décennies des engins artisanaux (IED), qui ont démontré leur redoutable pouvoir de tuer en Irak et en Afghanistan. "J'ai peur que tout cela tombe entre de mauvaises mains", confirme-t-il. Il pense aux missiles sol-air portatifs de type Strella, et surtout aux Igla, plus récents, d'une portée de 5 à 6 km et thermoguidés. Largement de quoi abattre des avions civils en tout cas.

Les combattants de Misrata ont été les plus prompts pour piller les principaux stocks d'armes, suivis par ceux de Zentan, Gherian, Zaouïa. "Que pouvais-je faire ? Ils disaient qu'ils avaient besoin d'armes pour le siège de Syrte", plaide M. Al-Tayeb, censé contrôler les entrepôts de Ghawagha. Après la mort de l'ex-Guide libyen, tous les rebelles sont partis.

Le colonel Abdelhafiz a été chargé par le ministre de la défense du Conseil national de transition (CNT) de sécuriser les stocks de Joufra. Mais il vient d'apprendre qu'un autre gradé avait été mandaté par le chef d'état-major pour la même tâche. Sans coordination ni troupes, il ne peut que compter sur les 200 combattants de la katiba (brigade) Al-Jazira, dépêchés depuis Benghazi pour l'aider.

Mais leur commandant, Hani Zeidan, ne veut pas se déployer sur des dépôts pillés par les rebelles de Misrata, qu'il ne semble pas apprécier: "Dieu sait ce qu'ils ont fait de ces armes. Je ne veux pas être tenu pour responsable de leur disparition." En attendant, il a fait envoyer à Benghazi plusieurs dizaines de véhicules de transport blindés, officiellement "pour protéger les champs pétroliers".

"Les rebelles ne sont pas venus protéger les dépôts, mais les piller, déplore le colonel Abdelhafiz, impuissant. Ils préparent l'avenir, au cas où ça tourne mal. L'important, se rassure-t-il, c'est qu'on sache qui a pris quoi et l'a emmené où." C'est bien le problème.

 



10 Commentaires

  1. Auteur

    Titeuff

    En Novembre, 2011 (15:35 PM)
    on n a pas besoin d armes pour se développer
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  2. Auteur

    Deug

    En Novembre, 2011 (15:41 PM)
    Wade le traire lui en a besoin peut-être mais il aura la même fin que Khadafi. Les européens t'abandonneront comme ils ont lâché khadafi avec ton aide.



    Au sénégal si tu fais le con ce sera la guerre civile et ce sera regrettable car toutes options envisagées tu ne peut être candidat à plus forte raison être élu.



    Casse toi, pauvre con tu nous dégoutes.
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    Auteur

    Ecout

    En Novembre, 2011 (16:01 PM)
    ambulants, 21 novembre 2007, à Dakar. GEORGES GOBET/AFP

    l'auteur



    Lala Ndiaye



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    Abdoulaye Wade affrontements Amnesty International élection présidentielle Etats-Unis Malick Noël Seck peur tontons macoutes verdict

    «Ça va péter»! Ce refrain du groupe de rap Pee-Frois, sorti en 2003, est sur le point de se matérialiser au regard de l'atmosphère politique tendue que traverse le Sénégal.



    A nouveau, «Le Sénégal traverse une grave crise. Une situation explosive», avertit Cheikh Tidiane Gadio, ex-ministre des Affaires étrangères devenu un farouche opposant du président Wade, sur les ondes de RFI le 19 octobre dernier. La situation du pays, à quelques mois de l’élection présidentielle, semble chaotique.



    L’opposition fait le tour des capitales pour alerter la communauté internationale sur la crise au Sénégal. Le mouvement du 23 juin (M23), (né au lendemain des manifestations de colère contre le projet de loi qui élirait le président à 25% des voix), sillonne l’Europe et les Etats-Unis pour persuader les partenaires du Sénégal de mettre la pression sur Wade (au pouvoir depuis 2000) pour qu’il ne brigue pas un troisième mandat.



    L'opposition et des organisations de la société civile ont récemment exigé qu'il annonce fin octobre le retrait de sa candidature qu'ils jugent anticonstitutionnelle, menaçant au cas échéant, de multiplier les manifestations de rue pour le forcer à ne pas se représenter. Le mouvement Y’en a marre a d’ores et déjà déroulé son nouveau plan d’attaque dénommé Fokkati (arracher en wolof). Ce groupe de jeunes rappeurs menacent de marcher sur le Palais présidentiel et de faire sortir Wade si jamais le Conseil Constitutionnel valide sa candidature.



    Le Sénégal au temps des «tontons macoutes»?

    Le 23 octobre dernier, des affrontements ont eu lieu entre les jeunes du M23 et ceux du Parti Démocratique Sénégalais (PDS) à Bambey, département situé dans la région de Diourbel, avec l’agression de la coordinatrice départementale du parti politique Luy Jot Jotna que dirige Cheikh Tidiane Gadio. A cela, s’ajoutent des pressions sur des leaders politiques que Moustapha Niasse, secrétaire général de l’Alliance des Forces de Progrès (AFP), dénonçait sur les ondes de RFI. Le chef de l’Afp racontait que de jeunes individus, que l’on a pris l’habitude d’appeler «nervis» au Sénégal, sont venus encercler sa maison de même que celle du secrétaire général du Parti Socialiste (PS) Ousmane Tanor Dieng, le jour du délibéré du procès de l'opposant Malick Noël Seck (le 20 octobre dernier). A l’en croire, ces condottieri du pouvoir attendaient un signal pour les empêcher de manifester à l’issue du verdict.



    «Une tentative d’intimidation et de menace», estime Niasse. «Lorsqu’un régime en arrive à recourir au procédé des tontons macoutes comme ce fut le cas en Haïti sous le régime de Duvalier, alors il y a lieu de s’inquiéter. Non pas pour ma sécurité ou d’autres mais pour la démocratie du pays», a-t-il alerté.



    Face à cette montée de violence, Moussa Tine, président de l’Alliance Démocratique Pencoo, cité dans les colonnes du journal dakarois le Populaire, a appelé ses camarades de l’opposition à riposter contre les violences qui sont exercées sur eux, les journalistes et des membres de la société civile.



    «Des actes ont été commis contre des leaders de l'opposition, contre des leaders d'opinion, des journalistes et des organes de presse, et cela dans la plus grande impunité. Aucune procédure n'a été enclenchée dans ce sens-là. Il est temps que l'opposition pose des actions qui soient à la mesure de l'affront», assène-t-il.



    Comme si tout cela ne suffisait pas, Malick Noël Seck, jeune leader de l’opposition, est condamné à deux ans d’emprisonnement. Une affaire de plus, qui attise le vent de colère.



    Affaire Malick Noël Seck, le verdict qui risque d’embraser le pays

    Le verdict est tombé comme un couperet. Malick Noël Seck, membre du groupe Convergence Socialiste, a été condamné à deux ans de prison ferme le 20 octobre dernier pour avoir adressé une lettre au Conseil constitutionnel. Le jeune leader politique est placé en détention à la prison du Camp pénal de Liberté VI à Dakar. Il a été reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés. Malick Noël Seck avait tenu un sit-in devant le domicile du président du conseil constitutionnel, Cheikh Tidiane Diakhaté dans le but de lui remettre une correspondance dans laquelle il mettait en garde les cinq sages dans l’appréciation de la candidature du président de la République. Une tentative infructueuse. Déterminé à remettre sa lettre, il se rendra finalement devant le siège du Conseil constitutionnel, encore sans succès. Il sera finalement inculpé pour outrage à magistrats, menace de mort et offense au chef de l’Etat.



    L’opposition et la société civile crient au scandale. Et dénoncent une cabale politique en vue de réprimer les actions pour l’invalidation de la candidature de Wade pour l’élection présidentielle de février 2012. Du côté des jeunes militants des partis, la tension commence à monter. Ils promettent de se mobiliser pour décliner des actions à dérouler pour le sortir de prison.



    Les Etats-Unis prennent peur

    Au soir de la condamnation de Malick Seck, une circulaire de l’ambassade des Etats-Unis adressée à ses ressortissants à Dakar leur intimait de prendre des mesures de prudence dans leurs déplacements à la suite du verdict prononcé par le tribunal des flagrants délits de Dakar. Dans ledit message, il est mentionné que le verdict pourrait aboutir à des «manifestations dans et autour de Dakar soulignant que les partisans de M. Seck ont menacé «de manifester et même de brûler le pays» et que dans la foulée des «contre-manifestations des pro-Wade sont probables. Ce qui pourrait déstabiliser la situation du pays».



    Aujourd'hui, Amnesty international est entré dans la danse. Savatores Salguès, chercheur en charge de l’Afrique au sein de l’organisation, a demandé l’annulation de la condamnation du jeune leader politique estimant qu’il n’a fait qu’«exprimer des opinions politiques conformément au droit de la liberté d’expression».



    Pour apaiser le climat, le Rassemblement démocratique sénégalais a invité le président Wade à gracier Malick Seck, à quelques jours de la fête religieuse musulmane de l’Aïd-el-Kebir, qui commémore le sacrifice d’Abraham. Dans une déclaration rendue publique, dénommée «Il est temps pour Wade de calmer le jeu», le mouvement a plaidé pour une grâce présidentielle qui selon les membres de la formation politique, va contribuer grandement à apaiser les tensions.



    Mais le pouvoir est resté sourd à cet appel au calme. «Œil pour œil, dent pour dent», c'est la consigne donné par Wade à ses ouailles, révèle le journal l’Observateur. Et c'est Malick Noël Seck, qui vient d'avoir un fils âgé de 15 mois à peine, qui en fait les frais.



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    Auteur

    Ecout

    En Novembre, 2011 (16:04 PM)
    Le Sénégal va-t-il s'embraser?

    A quatre mois de l'élection présidentielle, la tension politique va crescendo. Les acteurs politiques sont à bout de nerfs. Les affrontements entre jeunes de l'opposition et du pouvoir se multiplient.



    «Ça va péter»! Ce refrain du groupe de rap Pee-Frois, sorti en 2003, est sur le point de se matérialiser au regard de l'atmosphère politique tendue que traverse le Sénégal.

    A nouveau, «Le Sénégal traverse une grave crise. Une situation explosive», avertit Cheikh Tidiane Gadio, ex-ministre des Affaires étrangères devenu un farouche opposant du président Wade, sur les ondes de RFI le 19 octobre dernier. La situation du pays, à quelques mois de l’élection présidentielle, semble chaotique.

    L’opposition fait le tour des capitales pour alerter la communauté internationale sur la crise au Sénégal. Le mouvement du 23 juin (M23), (né au lendemain des manifestations de colère contre le projet de loi qui élirait le président à 25% des voix), sillonne l’Europe et les Etats-Unis pour persuader les partenaires du Sénégal de mettre la pression sur Wade (au pouvoir depuis 2000) pour qu’il ne brigue pas un troisième mandat.

    L'opposition et des organisations de la société civile ont récemment exigé qu'il annonce fin octobre le retrait de sa candidature qu'ils jugent anticonstitutionnelle, menaçant au cas échéant, de multiplier les manifestations de rue pour le forcer à ne pas se représenter. Le mouvement Y’en a marre a d’ores et déjà déroulé son nouveau plan d’attaque dénommé Fokkati (arracher en wolof). Ce groupe de jeunes rappeurs menacent de marcher sur le Palais présidentiel et de faire sortir Wade si jamais le Conseil Constitutionnel valide sa candidature.

    Le Sénégal au temps des «tontons macoutes»?

    Le 23 octobre dernier, des affrontements ont eu lieu entre les jeunes du M23 et ceux du Parti Démocratique Sénégalais (PDS) à Bambey, département situé dans la région de Diourbel, avec l’agression de la coordinatrice départementale du parti politique Luy Jot Jotna que dirige Cheikh Tidiane Gadio. A cela, s’ajoutent des pressions sur des leaders politiques que Moustapha Niasse, secrétaire général de l’Alliance des Forces de Progrès (AFP), dénonçait sur les ondes de RFI. Le chef de l’Afp racontait que de jeunes individus, que l’on a pris l’habitude d’appeler «nervis» au Sénégal, sont venus encercler sa maison de même que celle du secrétaire général du Parti Socialiste (PS) Ousmane Tanor Dieng, le jour du délibéré du procès de l'opposant Malick Noël Seck (le 20 octobre dernier). A l’en croire, ces condottieri du pouvoir attendaient un signal pour les empêcher de manifester à l’issue du verdict.

    «Une tentative d’intimidation et de menace», estime Niasse. «Lorsqu’un régime en arrive à recourir au procédé des tontons macoutes comme ce fut le cas en Haïti sous le régime de Duvalier, alors il y a lieu de s’inquiéter. Non pas pour ma sécurité ou d’autres mais pour la démocratie du pays», a-t-il alerté.

    Face à cette montée de violence, Moussa Tine, président de l’Alliance Démocratique Pencoo, cité dans les colonnes du journal dakarois le Populaire, a appelé ses camarades de l’opposition à riposter contre les violences qui sont exercées sur eux, les journalistes et des membres de la société civile.

    «Des actes ont été commis contre des leaders de l'opposition, contre des leaders d'opinion, des journalistes et des organes de presse, et cela dans la plus grande impunité. Aucune procédure n'a été enclenchée dans ce sens-là. Il est temps que l'opposition pose des actions qui soient à la mesure de l'affront», assène-t-il.

    Comme si tout cela ne suffisait pas, Malick Noël Seck, jeune leader de l’opposition, est condamné à deux ans d’emprisonnement. Une affaire de plus, qui attise le vent de colère.

    Affaire Malick Noël Seck, le verdict qui risque d’embraser le pays

    Le verdict est tombé comme un couperet. Malick Noël Seck, membre du groupe Convergence Socialiste, a été condamné à deux ans de prison ferme le 20 octobre dernier pour avoir adressé une lettre au Conseil constitutionnel. Le jeune leader politique est placé en détention à la prison du Camp pénal de Liberté VI à Dakar. Il a été reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés. Malick Noël Seck avait tenu un sit-in devant le domicile du président du conseil constitutionnel, Cheikh Tidiane Diakhaté dans le but de lui remettre une correspondance dans laquelle il mettait en garde les cinq sages dans l’appréciation de la candidature du président de la République. Une tentative infructueuse. Déterminé à remettre sa lettre, il se rendra finalement devant le siège du Conseil constitutionnel, encore sans succès. Il sera finalement inculpé pour outrage à magistrats, menace de mort et offense au chef de l’Etat.

    L’opposition et la société civile crient au scandale. Et dénoncent une cabale politique en vue de réprimer les actions pour l’invalidation de la candidature de Wade pour l’élection présidentielle de février 2012. Du côté des jeunes militants des partis, la tension commence à monter. Ils promettent de se mobiliser pour décliner des actions à dérouler pour le sortir de prison.

    Les Etats-Unis prennent peur

    Au soir de la condamnation de Malick Seck, une circulaire de l’ambassade des Etats-Unis adressée à ses ressortissants à Dakar leur intimait de prendre des mesures de prudence dans leurs déplacements à la suite du verdict prononcé par le tribunal des flagrants délits de Dakar. Dans ledit message, il est mentionné que le verdict pourrait aboutir à des «manifestations dans et autour de Dakar soulignant que les partisans de M. Seck ont menacé «de manifester et même de brûler le pays» et que dans la foulée des «contre-manifestations des pro-Wade sont probables. Ce qui pourrait déstabiliser la situation du pays».

    Aujourd'hui, Amnesty international est entré dans la danse. Savatores Salguès, chercheur en charge de l’Afrique au sein de l’organisation, a demandé l’annulation de la condamnation du jeune leader politique estimant qu’il n’a fait qu’«exprimer des opinions politiques conformément au droit de la liberté d’expression».

    Pour apaiser le climat, le Rassemblement démocratique sénégalais a invité le président Wade à gracier Malick Seck, à quelques jours de la fête religieuse musulmane de l’Aïd-el-Kebir, qui commémore le sacrifice d’Abraham. Dans une déclaration rendue publique, dénommée «Il est temps pour Wade de calmer le jeu», le mouvement a plaidé pour une grâce présidentielle qui selon les membres de la formation politique, va contribuer grandement à apaiser les tensions.

    Mais le pouvoir est resté sourd à cet appel au calme. «Œil pour œil, dent pour dent», c'est la consigne donné par Wade à ses ouailles, révèle le journal l’Observateur. Et c'est Malick Noël Seck, qui vient d'avoir un fils âgé de 15 mois à peine, qui en fait les frais

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    Auteur

    Fakhouz

    En Novembre, 2011 (16:09 PM)




    Le Sénégal est-il prêt à faire sa révolution?

    Le vent du printemps arabe va-t-il franchir le Sahara? Dakar est souvent présenté comme l’épicentre de ces nouveaux mouvements. Mais le grand soir est-il pour demain? Reportage.

    Le Sénégal allait-il basculer dans le chaos? Ce samedi-là, le 23 juillet, à Dakar, dès l’aube, tout le monde se posait la question. Les médias internationaux soufflaient sur les braises. Dakar n’allait-elle pas s’enflammer tout comme Abidjan quelques mois plus tôt?

    Le mois précédent, tout le monde avait craint le pire après plusieurs manifestations particulièrement violentes qui avaient agité la capitale sénégalaise. D’aucuns parlaient même de «Peanuts Revolution», révolution des cacahuètes, le pays étant un important producteur d’arachides. D’une révolte de la société civile contre un président accusé de dérive autoritaire.

    Peanuts Revolution? Un néologisme qui n’avait pas eu l’air de plaire à tous les Sénégalais, certains pensant qu’il s’agissait de l’expression d’une certaine condescendance occidentale. Une manière de laisser entendre que leur mouvement comptait pour des… cacahuètes.

    Depuis le 23 juin, les rumeurs les plus folles avaient couru Dakar. Le président Wade aurait demandé à l’armée française de l’évacuer. Son fils Karim, ministre d’Etat, suspecté de vouloir succéder à son père à la présidence aurait paniqué. Selon l’influent avocat Robert Bourgi, Karim Wade l’aurait appelé en pleine nuit pour demander de l’aide à… la France. Des propos aussitôt démentis par l’intéressé.

    Pendant ces folles semaines, d’aucuns avaient cru que le pouvoir était… dans la rue. Qu’il suffisait de quelques manifestations supplémentaires pour qu’il tombe comme un fruit mûr. Comme une mangue juteuse et sucrée à souhait. Bien des manifestants exigeant d’ailleurs le départ immédiat du président Wade —même s’il a été réélu dès le premier tour de la présidentielle de 2007. Les esprits étaient échauffés.

    Alors forcément, un mois plus tard, les Sénégalais s’interrogeaient: le grand soir était-il venu? Le régime Wade allait-il s’écrouler comme un château de cartes?

    «Wade dégage!»

    En tout cas, des troubles étaient à prévoir: le régime avait décidé de contre-attaquer. En effet, le 23 juillet plusieurs manifestations étaient organisées. L’une d’elles regroupait les partisans du président Abdoulaye Wade: des milliers d’entre eux s’étaient donné rendez-vous pour soutenir leur leader dans la tourmente.

    Le chef de l’Etat avait préparé un discours offensif pour galvaniser ses troupes. Il avait même fait affréter des cars pour amener ses fidèles jusqu’à Dakar. Même la lointaine Casamance avait envoyé des «troupes» pour soutenir le «général Wade».

    L’autre manifestation réunissait les opposants au régime. Initialement, ils avaient prévu de manifester place de l’Indépendance —au cœur de la capitale—, mais les autorités ont interdit pareil rassemblement. Dès lors, il leur a fallu délocaliser leur mouvement.

    Nombre d’entre eux étaient très en colère. Ils réclamaient un départ immédiat du président, avec des slogans tels que «Wade dégage!» ou «Wade dégage, gigolo». Un mois plutôt, ils avaient défilé avec un cercueil symbolisant l’enterrement du régime de Wade.

    «Une pratique qui a étonné au Sénégal, où le respect des personnes âgées fait partie des valeurs essentielles», souligne Fatou, une étudiante qui a rejoint les rangs de l’opposition.

    «Il faut vraiment que la jeunesse en ait ras-le bol pour en arriver à cette extrémité. Mais c’est impossible pour nous d’être dirigé par un homme de 85 ans. Un vieillard qui se ferait réélire en février prochain pour un nouveau mandat de cinq ans. Il doit partir tout de suite.»

    D’autres opposants, plus modérés, voulaient seulement l’empêcher de se présenter à la présidentielle de 2012, au motif que sa candidature serait inconstitutionnelle: le texte fondamental ne lui permettant pas, selon eux, d’effectuer plus de deux mandats.

    Au petit matin, les Sénégalais se montraient extrêmement prudents.

    «Je vais rester chez moi toute la journée. On ne sait jamais. J’ai eu très peur le 27 juin. J’ai cru que les manifestants allaient m’agresser. Les voitures avec des plaques d’immatriculations de l’Etat étaient des cibles privilégiées pour les jeunes en colère», explique Alassane, un haut fonctionnaire.

    Toute la journée du 23 juillet, un étrange climat a régné sur la ville, chacun restant sur le qui-vive. Les rendez-vous d’affaires étant reportés à des jours meilleurs. Il était jugé plus prudent de rester chez soi.

    Mais en fait, aucun affrontement n’a eu lieu. Dès la nuit tombée, le climat a changé du tout au tout. Dakar a poussé un grand ouf de soulagement, et s’est remise à profiter de plus belle de l’été, des vacances.

    «Ils vont juste à la mangeoire»

    Sur les plages de la capitale sénégalaise, la foule des grands jours est présente. A Ngor Plage, l’effervescence règne. Les jeunes Dakarois et les vacanciers venus d’Europe ou d’Amérique du Nord déambulent sur le sable. Ils font la queue devant des barbecues installés sur la plage pour déguster des poissons frais, grillés à point.

    De jeunes Dakarois, allongés sur le sable, se rassemblent autour de réchauds à gaz grâce auxquels ils préparent l’ataya, le thé sénégalais.

    Les conversations ne tournent plus guère autour du sujet qui fâche: l’affrontement entre l’opposition et le pouvoir. Enfin, plus de la même façon… Autour de l’ataya, des jeunes font d’étranges confessions:

    «Je suis plutôt du côté de l’opposition. Mais on m’a donné 5.000 francs CFA [8 euros] pour assister au meeting de Wade, alors j’ai participé à son rassemblement. Que faire d’autre? J’ai besoin d’argent», explique avec désinvolture Abdoul, un étudiant qui habite une banlieue déshéritée de Dakar.

    Almami explique qu’il était chargé de la distribution des billets. Il a fait venir au centre-ville des jeunes originaires de banlieue, comme lui. A leur arrivée au meeting de Wade, il leur a distribué des billets de 5.000 francs CFA pour qu’ils applaudissent le discours du président. Même des mères de famille ont fait le trajet pour le billet vert.

    Almami pense lui aussi que le président est trop vieux pour se représenter en 2012. Mais il milite pour Wade. Il explique n’avoir pas vraiment le choix:

    «Je n’ai pas de travail fixe. Je suis un goorgoorlu [un débrouillard, en wolof]. Je survis grâce au système D. Alors je prends l’argent où il se trouve. Pour l’instant, il est du côté de Wade. Je m’adapte.»

    Autour d’un thé, les partisans de l’opposition et ceux d'Abdoulaye Wade discutent à bâtons rompus. La conversation est parfois animée, mais nulle animosité. «Il est trop vieux», «Il ne pense qu’à construire des routes et des statues, alors qu’il n’y a pas d’électricité», affirment les détracteurs du président.

    Ce à quoi les partisans de son régime —qui sont encore nombreux— répondent: «Et vous les socialistes! Qu’avez-vous fait en quarante ans de règne? Vous n’avez rien foutu!», «Quel est votre candidat? Vous n’êtes même pas capable de vous mettre d’accord sur un nom. Vous êtes pires que les socialistes français».

    Nombre de Sénégalais sont lassés par le «Sopi», le changement en wolof, surnom donné au régime de Wade, au pouvoir depuis 2000. Mais aucun homme politique ne fait vraiment l’unanimité lorsqu’il s’agit d’évoquer un remplaçant potentiel au chef de l’Etat actuel.

    «On aime bien critiquer Wade. Mais on ne voit pas encore qui pourrait le remplacer», explique Mamadou, un enseignant dakarois.

    D’aucuns évoquent parfois Idrissa Seck, ex-Premier ministre de Wade. Mais il s’est fait huer par une partie de la foule lors de la manifestation d’opposition du 23 juillet.

    «Les Sénégalais sont perplexes. Un jour, Idrissa Seck est avec le parti de Wade; le lendemain, il est du côté de l’opposition. C’est à n’y plus rien comprendre», explique Marie, une militante du parti socialiste.

    Un leitmotiv revient souvent dans la bouche des jeunes dakarois:

    «On ne va pas faire comme les Ivoiriens, se faire tuer dans la rue, mourir pour des hommes politiques. Ça ne vaut vraiment pas la peine de risquer sa vie pour ces gens-là. La plupart sont des adeptes de la "transhumance". Un jour dans l’opposition, le lendemain avec le pouvoir. Ils vont juste à la mangeoire», affirme Marie, une étudiante de la capitale.

    Dakar ne dort jamais

    Elle ne veut plus manifester; elle préfère se faire belle pour aller danser. Toute la journée, elle est restée chez elle, s’est reposée pour être en pleine forme la nuit venue. Sa soirée commence à deux heures du matin au Thiossane, la boîte de nuit du chanteur sénégalais Youssou N’dour. Elle se prolonge jusqu’à quatre heures du matin dans les boîtes des Almadies, un quartier résidentiel.

    Plus on s’enfonce dans la nuit, et plus l’angoisse disparaît. Ce soir-là, le climat tourne à la fête. Dakar ne dort pas, tel est le titre d’une émission de TFM, la chaîne de télévision de Youssou N'dour. Au vu de l’ambiance qui règne ce samedi-là, à Dakar, il semble que ce soit une réalité. La capitale ne ferme pas l’œil de la nuit.

    Sur la corniche, aux Almadies, à cinq heures du matin, il y a encore des… embouteillages, des coups de klaxon. Des sorties de boîtes qui se prolongent. Le temps des vacances, les Sénégalais de la diaspora de New York, Barcelone ou Paris reviennent au pays: ils retrouvent leurs parents et amis de Dakar, dans une belle débauche d’élégance dispendieuse.

    Les Dakarois font la fête toute la nuit. Comme s’ils avaient déjà oublié que le matin même, ils s’imaginaient au bord du «précipice». Déjà le rythme du mbalax a chassé les discours politiques. Les manifs? Lointain souvenir perdu dans la nuit dakaroise.

    «Le président Wade est un déséquilibré!» (2/2) (Màj)

    Candidat à la présidentielle sénégalaise de février 2012, Idrissa Seck, 52 ans, règle ses comptes avec Abdoulaye Wade, le chef de l'Etat: celui qui a été longtemps son mentor politique.



    SlateAfrique - Selon le quotidien sénégalais Le Pays vous auriez accepté une mallette de 100 millions de francs CFA (1,5 million d’euros) remise par Robert Bourgi en 2000 pour «trahir» Abdoulaye Wade. Que répondez-vous à ces allégations?

    Idrissa Seck - (Eclats de rires). J’ai aussitôt appelé Robert Bourgi pour lui dire de me remettre mon argent. Et, il a rigolé. C’est d’un ridicule incroyable! Cette capacité à mentir m’effraie. C’est un mensonge plat. Au demeurant, s’il était venu à l’esprit de Jacques Chirac de me donner 100 millions de francs CFA (1,5 million d’euro), ce serait très bien pour financer ma campagne. Parce que dans ce sens-là, c’est concevable, parce que la France est un pays riche et le Sénégal un pays pauvre. Dans le sens solidarité riche/pauvre, cela se comprend. Mais ce qui est incompréhensible, c’est dans l’autre sens. C’est quand on pille le continent pour donner en France ou ailleurs. Ou lorsqu’on prend des mallettes d’argent pour les remettre à un représentant du Fonds monétaire international (FMI): en fait, c'est un scandale international et qui est devenu l’affaire Alex Segura.

    Le démenti de Bourgi a été négocié

    SlateAfrique - Robert Bourgi dément désormais l’implication des Wade père et fils dans l’affaire des mallettes d’argent qu’il aurait apporté à des hommes politiques français?

    I.S. - Aujourd’hui, tout s’arrange. Ce n’est pas crédible. Je ne crois absolument pas à ce démenti-là. Il s’agit d’un démenti négocié.

    SlateAfrique - Vous donnez du crédit aux premières déclarations de Robert Bourgi?

    I.S. - Absolument. Je crois évidemment à ses premières déclarations. Parce que l’histoire du comportement de corrupteur de ces gens-là, de Wade et son fils, est établie dans l’affaire Ségura.

    SlateAfrique - A Dakar, la presse évoque des «révélations de Wikileaks», ayant trait à du blanchiment d’argent à grande échelle au Sénégal. Cela vous parait-il plausible?

    I.S. - Mais parfaitement! Il y a un institut britannique qui a établi que 40% des dépôts étrangers dans les banques occidentales sont d’origine africaine contre 3% seulement pour l’Asie. L’argent lié aux trafics de toutes sortes en direction du Sénégal représenterait 8,2 fois le PIB du pays, y compris le narcotrafic et autres. C’est dans un rapport du Congrès américain.

    SlateAfrique - Pensez-vous que les rumeurs sur le développement du narcotrafic au Sénégal soient fondées?

    I.S. - C’est plus que des rumeurs. C’est une réalité et une vraie menace qu’il faudra traiter, exactement au même titre que la menace Aqmi (al-Qaida au Maghreb islamique). Ce narcotrafic est même plus dangereux, plus pernicieux. Avec cette masse d’argent, avec ces montants en jeu, on peut modifier totalement la structure de la société et la structure du gouvernement.

    SlateAfrique - Peut-on facilement imaginer comme en Amérique Latine que les narcotrafiquants soient tentés de «présenter» leur propre candidat à l’élection?

    I.S. - Mais bien évidemment. C’est de cela dont il est question.

    SlateAfrique - Pour en revenir à votre candidature, vous êtes populaire à Thiès, ville dont vous êtes le maire mais votre parti a-t-il une envergure nationale?

    I.S. - Je suis le candidat régional qui a la base régionale la plus vaste et la plus solide parce qu’elle est effective et massive. Dans mon fief, j'ai écrasé le président en exercice, mais j’ai aussi la base nationale la plus large après celle de Wade. Et si Wade est out, c’est un boulevard pour moi. Le seul qui obstrue mon chemin, c’est Wade lui-même, parce qu’il a encore l’appareil d’Etat. Il peut encore acheter des voix, manipuler l’Etat, etc. Mais dans une compétition ouverte, je n’ai pas de concurrents.

    «J'intègre déjà le second tour»

    SlateAfrique - Le Parti Socialiste est-il votre principal adversaire pour prendre le leadership de l’opposition?

    I.S. - Pas du tout. Le PS est à 10%, je les ai déjà battus en 2007.

    SlateAfrique - Pourtant un sondage vous crédite d’à peine 5% des intentions de vote?

    I.S. - Suivez-moi dans les rues du Sénégal et de France et vous verrez. Les gens, ils peuvent raconter ce qu’ils veulent mais moi je crois aux élections et je connais le peuple sénégalais. Je pratique l’électorat depuis l’âge de 15 ans.

    SlateAfrique - Lors de la manifestation de l’opposition organisé à Dakar le 23 juillet, l’accueil a été un peu houleux. Vous avez été sifflé.

    I.S. - Ah non, ce n’est pas cela la vérité. Quand je suis arrivé, l’accueil a été enthousiaste et extraordinaire. C’est au moment de ma prise de parole que quelques militants de Macky Sall (ex-Premier ministre d’Abdoulaye Wade, devenu opposant) m’ont hué. Mais, tout cela est normal. Macky Sall est un frère pour moi. Il a commis quelques maladresses à mon encontre en se laissant entraîner, lui comme Cheikh Tidiane Gadio (ex-ministre des Affaires étrangères, devenu opposant au régime de Wade), dans le complot d’Etat de Wade. Aujourd’hui, c’est normal, nous sommes concurrents pour le premier tour. Les militants des uns et des autres s’envoient quelques amabilités. Mais moi, je ne peux pas m'arrêter à cela. J’intègre déjà le second tour où ils n’auront d’autres choix que de me soutenir.

    SlateAfrique - Si vous accédez au second tour, quel peut être votre adversaire?

    I.S. - Deux cas de figure: si Wade persiste, viole la loi, manipule le Conseil constitutionnel et se présente, il y a de fortes chances que cela soit face à lui. Si Wade ne se présente pas, c’est sûr que je serai face à un candidat de Bennoo (s’unir en wolof, coalition de partis d’opposition), ce qui n’est pas encore garanti. Ousmane Tanor Dieng (secrétaire général du Parti Socialiste) plus probablement, il est à 13% alors que Moustapha Niasse (ex-Premier ministre d’Abdoulaye Wade, dirigeant de l’Alliance des forces de progrès) est à 3%. Mais si eux-mêmes s’atomisent, il est probable que je me retrouve en face de Macky Sall (ex-Premier ministre d’Abdoulaye Wade).

    SlateAfrique - Dans tous les cas, vous êtes persuadé de passer au second tour?

    I.S. - Comment penser à autre chose. C’est impossible. (Rires).

    SlateAfrique - Votre discours est-il suffisamment fédérateur pour devenir président. Vous multipliez les références religieuses. L’un des principaux reproches adressés au président Wade étant sa proximité revendiquée avec la confrérie mouride.

    I.S. - Les dérives sont impossibles avec moi. Nous sommes un pays musulman à 95%, qui a été dirigé par un président catholique pendant 20 ans. Mon Islam est un Islam de tolérance, d’ouverture. Je suis musulman et je l’assume. C’est cela mon choix et je respecte celui de tous les autres. Le Coran dit qu’il n’y a pas de distinction entre les prophètes. J’ai fait toute ma scolarité dans une école catholique. J’ai failli devenir prêtre: on a voulu m’admettre au séminaire. Si on gomme les symboles, les textes et les valeurs de paix et de respect mutuel que véhiculent les religions sont les mêmes. Je n’aime pas le mot tolérance, parce que cela suppose déjà une petite peine à être tolérant, je préfère le terme de respect. La laïcité n’est pas synonyme de l’extinction des fois, elle signifie le respect de toutes les fois y compris la non foi.

    Pas d'argent du contribuable aux lutteurs et aux marabouts

    SlateAfrique - Si vous êtes élu, tous les Sénégalais seront–ils traités de la même façon? Le président Wade a déclaré qu’il avait été élu par les mourides et qu’il était donc avant tout le président des mourides. En sera-t-il de même avec vous?

    I.S. - Pas du tout. Et je l’ai dit partout: à Touba (ville sainte des mourides), Tivaoune (ville sainte des tidjanes), chez les chrétiens. Je serai à équidistance de toutes les fois. Aujourd’hui, il y a une direction de l’enseignement privé catholique au Sénégal, dans le ministère de l’Education nationale. Je transformerai cela en une direction de l’enseignement privé confessionnel, prenant en charge l’enseignement privé catholique, musulman, protestant et même animiste, s’il existe. Mais je donnerai l’opportunité à toutes les fois de s’exprimer dans la liberté et dans la sécurité.

    SlateAfrique - Donc, pour être concret, vous n’envisagez pas de faire adouber vos électeurs par le Khalife général des mourides comme l’a fait Wade?

    I.S. - Pas du tout. Je vous l’ai dit, je respecte toutes les familles religieuses. Et cet enseignement est celui du fondateur du mouridisme. Au cours d’une rencontre, il a loué l'équité dans le traitement des affaires communes au sein de la culture occidentale, dont il était pourtant un adversaire. Et il a donné un exemple à ses fidèles, notamment à un de ses sages qui s’appelait Issa Diène, qui lui demandait comment traduire cette recommandation d’imiter les occidentaux dans leur traitement équitable de tous. Il dit alors: «si vous étiez responsable d’un train et que tous ceux qui voyagent dans le train viennent s’installer et qu’à l’heure le train part. Mais, au moment du départ, vous apercevez mon fils qui accourt, que feriez-vous? Le vieux Issa Diène lui dit: «j’arrête le train et je l’attends parce que c’est votre fils». Et le marabout lui répond que ce n’est surtout pas la chose à faire. Que ce n’est ni de l’équité, encore moins du respect.

    SlateAfrique - Considérez vous donc que le président Wade a été trop loin dans son soutien?

    I.S. - Mais le président Wade est un déséquilibré! Il est déséquilibré dans tout. Moi, je suis un homme d’équilibre, de respect de l’équité et des valeurs fondamentales. Il est impossible que je fasse du favoritisme en direction de qui que se soit. Ce sont tous des citoyens, ils seront traités comme tels. A Touba, j'ai dit que je ne serai pas le président de la République qui distribuera de l’argent à des marabouts ou des passeports diplomatiques. D’ailleurs, lorsque j’ai dit cela, les Wade ont dit que je m’étais suicidé. Ce n’est pas vrai puisque ces marabouts-là, en tout cas ceux d’entre eux qui sont sérieux, savent que ce n’est pas sérieux de leur donner l’argent du pays, de galvauder la respectabilité de notre passeport national en le distribuant sans aucune raison.

    SlateAfrique - Vous ne donnerez pas de l’argent du contribuable sénégalais aux lutteurs et aux marabouts?

    I.S. - Non. L’argent du contribuable sera dépensé pour garantir la sécurité des personnes et des biens sur l’ensemble du territoire national. Je ne donnerai pas d’argent à quelques groupes d’influence pour des soutiens ridicules. Je ne dirai que la vérité aux Sénégalais et quand les Sénégalais auront testé la vertu dans la conduite des affaires publiques, ils me remercieront. Que les lobbyistes me barrent la route s’ils le peuvent. Mais, ils ne le peuvent pas. Les Sénégalais sont réveillés et ils sont déterminés à imposer à leurs dirigeants le respect des valeurs



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    Auteur

    Bira

    En Novembre, 2011 (16:22 PM)
    Avec toutes ces armes chimiques si Khadafi avait voulu amener des morts avec lui il l'aurait fait il a aimé son peuple quoi qu'on dise
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    Auteur

    Fitaw_makonen

    En Novembre, 2011 (16:48 PM)
    Ceux qui ont réellement besoin de ces armes pour une raison ou pour une autre, se sont certainement servis et ont sécurisé leur butin depuis très longtemps.

    Ce « libre service » létal dans le désert ne peut avoir été bénéfique à la sous région ! Aqmi, les Touaregs du Mali et du Niger ainsi que tous les rebelles et rebelles potentiels du Soudan, du Tchad, de l’Algérie et même du Nigeria en ont sans doute déjà profité. Je ne parle pas des trafiquants de toutes espèces.

    Ce qui serait naïf voire stupide, ce serait de ne pas se rendre à l’évidence que les pro-Kadhafi qui se sont âprement défendu face aux forces de l’Otan « élargies » et leurs auxiliaires du Cnt pendant 8 mois, ont certainement choisi et planqué les armes les plus efficaces pour une résistance qui semble inéluctable ! Félicitons nous qu’ils ne se soient pas livrés à une « scorched earth policy » !

    Se sont tout aussi certainement servis, toutes les entités qui ont pris part aux combats du coté du Cnt ! Il faudrait un véritable miracle pour que les particularités déjà avérées ne débouchent pas sur des confrontations sanglantes entre des gens qui n’étaient unis que par une SEULE chose : la Chute de Kadhafi. Même pas son élimination !

    Un plus : Les partisans du « hijab » ont déjà commencé à « se frotter » à ceux de l’ « union libre » ! Confrontation fondamentale !

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    Auteur

    Patisco

    En Novembre, 2011 (20:03 PM)
    L'expression de paix armée provient de la doctrine selon laquelle la force militaire est la première ou la principale garantie pour maintenir la paix. En anglais, l'expression équivalente est Peace through strength 1. En latin, Si vis pacem, para bellum, qui a donné son nom au Luger Parabellum. Selon le contexte d'emploi, l'expression peut aussi bien renvoyer à la paix mondiale pour les chantres du pacifisme qu'à un emploi dans le registre de la menace considérée selon les vues militaristes. Cette doctrine constitue la justification la plus importante pour maintenir des armées puissantes, et sert également en tant que motivation fondatrice de la doctrine de la guerre froide nommée « Destruction mutuelle assurée ».



    L'emploi de cette expression est subversif pour les partisans du désarmement : elle justifie les crédits militaires en affirmant que la guerre n'est pas là grâce à l'étendue des arsenaux



    Mbeugue Beuré Bagne Baré , vive wade et ses alliés 75% au premier tour



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    Auteur

    Mbour

    En Novembre, 2011 (20:06 PM)
    Les conséquences d'une guerre nucléaire sont potentiellement terribles : passé un certain seuil d'utilisation, la poussière éjectée dans la haute atmosphère par les explosions nucléaires bloquent les rayons du soleil, stoppant la photosynthèse, et refroidissant gravement le climat planétaire ; c'est la conséquence du phénomène que l'on appelle l'hiver nucléaire.



    La chaîne alimentaire serait durement atteinte : par manque de photosynthèse, les plantes ne peuvent se nourrir, et meurent. La disparition des plantes va entraîner à son tour la disparition des herbivores, qui aura pour conséquence la disparition de tous les carnivores, et ainsi la mise en danger de l'humanité. De plus, les déchets radioactifs seraient si nombreux que de larges régions de la planète seraient totalement impropres à la vie, car contaminées par les radiations.





    Mbeugue Beuré Bagne Baré , vive wade et ses alliés 75% au premier tour



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    Auteur

    Ndiaganiao

    En Novembre, 2011 (20:11 PM)
    L'arme nucléaire est une arme de destruction massive qui utilise l'énergie de l'atome, produite soit par la fission de noyaux atomiques lourds (uranium, plutonium dans le cas des bombes A), soit par la fusion de noyaux atomiques légers (hydrogène dans le cas des bombes H).



    Ses effets destructeurs, qui sont sans commune mesure avec ceux des « armes conventionnelles », sont non seulement dus au souffle et à l'augmentation de la température, comme pour les explosifs classiques, mais aussi aux rayonnements. L'énergie libérée par l'explosion s'exprime par équivalence avec celle dégagée par une tonne de TNT.



    Le CNT doit désarmé les lybiens c'est une priorité



    vive wade et ses alliés 75% au premier tour

    wade dolignou yow lagnou gueum ya niou doy thia kaw thia kanam rek



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