Sept personnes ont été tuées dans la nuit de dimanche à lundi dans une zone en proie à des troubles à caractère communautaire dans l’est de la République démocratique du Congo, a-t-on appris de sources locales.
« Les assaillants ont opéré à partir de 23h00 (22h00 GMT), tuant sept civils et ont brulé 60 maisons », a déclaré à l’AFP Déogratias Kitabingwa, délégué du gouverneur du Nord-Kivu (est) à Kibirizi, localité située à 85 km au nord-ouest de Goma, chef lieu de cette province.
Cette attaque a eu lieu quelques heures après que le président congolais Joseph Kabila qui séjournait dans la région depuis mercredi eut quitté la zone.
Parmi les personnes tuées, « cinq sont de l’ethnie nande et deux sont de l’ethnie hutu », a indiqué le fonctionnaire, précisant que « certains ont été tués à la machette et d’autres par balles », sans autres détails.
M. Kitabingwa a attribué l’attaque à des rebelles hutu rwandais des Forces démocratique pour la libération du Rwanda (FDLR).
Cette version de l’incident et son bilan ont été confirmés par le président de la société civile de Kibirizi, Gaston Kakule.
Depuis le début de l’année, plusieurs dizaines de personnes ont été tuées dans cette zone lors d’affrontements opposant Nande et Hutu. Les derniers affrontements entre les membres de ces deux communautés remontent au 19 juillet et avaient causé la mort de dix personnes.
Les Nande accusent les Hutu congolais d’être les complices des FDLR pour les chasser de leur territoire. Les Hutu congolais, qui ne nient pas être à la recherche de nouvelles terres agricoles, accusent les Nande de violer leur droit constitutionnel à s’installer où ils le veulent.
Les FDLR ont été créées par des Hutu rwandais réfugiés dans l’est de la RDC après le génocide des Tutsi au Rwanda de 1994. Les fondateurs de ce mouvement, ainsi qu’un certain nombre de ses plus anciens combattants, sont recherchés par la justice internationale qui les accuse d’avoir pris une part active au génocide.
Disséminés essentiellement au Nord et au Sud-Kivu, les FDLR n’ont pas mené d’action militaire d’envergure au Rwanda depuis 2001 et sont régulièrement accusés de commettre des atrocités contre les civils dans les zones sous leur contrôle.
La partie orientale de la RDC est déchirée depuis plus de 20 ans par des conflits armés alimentés par des différends ethniques et fonciers, la concurrence pour le contrôle des ressources minières et des rivalités entre puissances régionales.
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