Moïse Katumbi, candidat déclaré à la présidentielle de la RD Congo, a été cité à comparaître lundi devant un tribunal de Lubumbashi dans une affaire de spoliation d'immeuble. En l'absence de l'opposant qui séjourne à Londres pour des soins, le parquet a requis cinq ans d'emprisonnement.
« Ce n’est pas une surprise : le régime en place cherche par tous les moyens à condamner Moïse Katumbi et l’empêcher ainsi de se présenter à la présidentielle » à venir en RD Congo, a commenté, mardi 21 juin, un proche de l’ancien gouverneur de l’ex-Katanga.
La veille, Moïse Katumbi, déjà inculpé d’atteinte à la sûreté de l’État dans une autre affaire de recrutement de présumés mercenaires, était en effet cité à comparaître devant le tribunal de paix de Kamalondo à Lubumbashi, dans le sud du pays, dans une affaire de spoliation d’immeuble. Une procédure initiée par Alexandros Stoupis, un citoyen grec, qui accuse l’opposant congolais, d’avoir fait usage de faux en écriture pour s’approprier la parcelle sise n°6 et 8 du croisement des avenues Mahenge et Kato, dans la commune de Kampemba à Lubumbashi.
Jean-Claude Muyambo, un autre opposant congolais, est détenu depuis fin janvier 2015 dans une affaire de spoliation d’immeuble qui l’oppose au même ressortissant grec.
Un « procès bidon », selon Katebe Katoto
Mais à en croire la défense de Moïse Katumbi, l’immeuble disputé appartient à Katebe Katoto, le frère de son client, qui en détient un titre de propriété. Ce qu’a soutenu d’ailleurs ce dernier dans une vidéo de quatre minutes diffusée sur les réseaux sociaux dans laquelle il dénonce un « procès bidon » orchestré par le pouvoir du président Joseph Kabila.
Comment la justice peut-elle permettre à une personne d’aller se soigner et convoquer cette même personne devant un tribunal ? »
Autorisé à quitter le territoire national par le parquet général de la République pour poursuivre des soins médicaux à l’étranger, Moïse Katumbi n’a pas pu se présenter à l’audience. « Comment la justice peut-elle permettre à une personne d’aller se soigner, puis ne plus tenir compte de sa décision et convoquer la même personne devant un tribunal », peste un membre de l’entourage du candidat déclaré à la présidentielle.
« N’ayant pas de procuration spéciale », les avocats ont assisté au procès mais n’ont pas pu représenter leur client. « Le tribunal n’a pas pris en compte les observations que nous avons relevées », a confié à Jeune Afrique Me Rose Ntumba, le bâtonnier de Lubumbashi et avocat de l’ex-gouverneur.
À l’issue de l’audience, le parquet a requis cinq ans de prison à l’encontre de Moïse Katumbi. La décision du tribunal est attendue dans les huit prochains jours.
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