En République démocratique du Congo, faut-il organiser des nouveaux états généraux de la presse ? C’est le souhait du nouveau ministre de la Communication David Jolino Makelele. Il réunissait samedi dans un restaurant de la Gombe les patrons de la presse congolaise et de ses organisations professionnelles. L’occasion pour lui de formuler ses vœux, mais aussi d’évoquer à nouveau ce projet qui fait débat au sein de la profession.
Un déjeuner informel, ça délie les langues. Bien qu’intéressé par les thématiques évoquées, un patron de presse confie que le temps n’est plus à une énième réunion, mais à l’action. Pour lui, les mesures à prendre sont connues. Pour le président de l’Union nationale de la presse congolaise (UNPC), c’est le format de la réunion qui pose problème.
« Les assises ou les états généraux de la presse relèvent de la presse et non pas des autorités politiques, fait remarquer Kasonga Tshilunde. Parce que vous savez quand les hommes politiques entrent dans la gestion de la presse, ils veulent s’en accaparer. La presse doit être apolitique, neutre, au service de tout le monde. »
Son voisin de table, Tshivis Tshivuadi, le représentant de « Journaliste en danger » (JED), n’est pas contre l’implication du ministère, à condition qu’il laisse la profession proposer les solutions. Le ministre Jolino Makelele confirme que c’est bien son intention.
« Je ne participerai, en tout cas mon cabinet, à aucune de ces commissions et j’attendrai de recevoir les résolutions telles qu’elles me parviendront et elles seront modifiées qu’à la marge s’il y a lieu pour tenir compte du rôle de l’État. Mais sinon j’entends impulser les grandes réformes à la suite de ces états généraux dont je pense que les résolutions seront pertinentes pour permettre le renouveau de la presse congolaise. »
Si le ministre insiste pour organiser ces états généraux, c’est pour permettre, dit-il, de véritablement engager l’État dans cette réforme, dans toutes les dimensions qui le concernent. Il cite notamment la dépénalisation des droits de presse, le respect de la vie privée, les statuts ou encore les aides à la presse.
La RDC a encore enregistré l’an dernier 85 atteintes à la liberté d’information.
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