Le pays est entré dans la délicate phase postélectorale. Les résultats du premier tour devaient être connus, au plus tard, ce mercredi.
Sur les bords de la lagune Ébrié, on enviait, hier, les Brésiliens qui connaissent, depuis dimanche soir, le nom de leur nouvelle présidente. Après un scrutin historique, auquel ont pris part 80?% des électeurs ivoiriens, une impatience mêlée d’inquiétude régnait hier à Abidjan, en l’absence de proclamation de résultats partiels. La Commission électorale indépendante (CEI), qui avait d’abord promis de livrer dès lundi de «?premières tendances?», s’est finalement ravisée, faisant état de difficultés logistiques dans la transmission et la compilation des résultats. L’institution chargée d’organiser le scrutin et composée de représentants des partis politiques (les délégués de l’opposition y sont majoritaires) dispose, légalement, de soixante-douze heures pour proclamer les résultats, qui devaient donc, théoriquement, être connus au plus tard ce mercredi. Une longue attente qui alimente depuis dimanche les rumeurs les plus invraisemblables.
Si la vie commençait timidement, hier, à reprendre son cours dans la capitale économique, nombreux sont ceux qui préféraient encore réduire leurs activités et leurs déplacements et restaient suspendus au verdict des urnes, qui doivent départager, après une décennie de crise politico-militaire, le trio qui domine la vie politique ivoirienne?: le président sortant, Laurent Gbagbo, l’ancien chef d’État Henri Konan Bédié et l’ancien premier ministre Alassane Dramane Ouattara. Alors que semblait toujours se dessiner, hier, l’hypothèse d’un second tour opposant Laurent Gbagbo à Alassane Ouattara, les observateurs internationaux ont livré leurs conclusions préliminaires sur le déroulement du scrutin. Cristian Preda, le chef de la mission d’observation de l’Union européenne, qui a visité 5 % des bureaux de vote, a ainsi fait état, entre autres, d’urnes mal scellées dans un cas sur dix. Il s’est aussi ému du refus de la CEI de laisser les observateurs européens accéder à la compilation des résultats, contrairement aux engagements pris. «?C’est un geste que nous déplorons, pour lequel nous n’avons pas d’explication rationnelle?», a-t-il affirmé.
Moins sévère, l’ancien premier ministre haïtien Gérard Latortue, qui conduisait une mission d’observation de la francophonie, jugeait les irrégularités constatées «?presque inhérentes à la situation des pays en voie de développement?». «?Pour un pays qui sort de la guerre civile et d’une crise prolongée, ce fut une agréable surprise de voir une telle mobilisation des électeurs, une si forte participation des jeunes et des femmes. Cela traduit une aspiration à un changement profond?», s’est-il réjoui. L’Union africaine, pour sa part, a invité les candidats «?à faire le pari de la sagesse et de la responsabilité?» en «?acceptant le verdict des urnes?» et en incitant leurs « militants et sympathisants à garder le calme?».
5 Commentaires
Titeuff
En Novembre, 2010 (15:52 PM)Titeuff
En Novembre, 2010 (15:53 PM)Titeuff
En Novembre, 2010 (15:55 PM)Ressaca
En Novembre, 2010 (15:58 PM)Marie
En Novembre, 2010 (17:13 PM)Participer à la Discussion