Les médias audiovisuels publics du Togo n’en ont pas parlé dans leur livraison de l’actualité ce 5 juillet 2012 en dépit de l’importance des faits : les militants du Cst (« Collectif Sauvons le Togo ») crient dorénavant leur exaspération à l’égard du pouvoir aux portes de l’ambassade de France au Togo.
Avant d’assister ce jeudi à Lomé (à Amoutieve), en soirée, à la veillée-messe de Mme Améyo Amekoudji (l’une des victimes de la répression policière du sit-in des 12, 13 et 14 juin 2012 d’opposants togolais à Lomé), leaders et sympathisants du Cst ont réussi ce 5 juin un tour de force. Ils ont bravé pendant 120 minutes la détermination des forces de l’ordre du Togo pour crier devant les portes de l’ambassade de France au Togo leur ras-le-bol à l’endroit de la répression « no limit » qu’ils essuient de la part de la police et de la gendarmerie, dans le cadre de l’organisation de leurs activités politiques. Mais cette bravoure n’aura été que fugace. Après la place Deckon, la paroisse d’Amoutieve, Beniglato, policiers et gendarmes ont encore chargé une activité du Cst.Ces sympathisants et leaders du Cst venaient du terrain de Beniglato où était programmé un meeting d’information du Collectif. Les majeures artères du quartier qui abrite ce stade de football avaient été quadrillées tôt dans la matinée de ce jeudi par la police et la gendarmerie. Peu avant 14h, heure prévue pour la tenue de cette activité politique, Robert Olympio (chargé à l’organisation à l’Anc, membre du Cst) a tenté en vain de persuader policiers et gendarmes sur place de laisser passer le cortège des sympathisants du Cst. De guerre lasse et sans provoquer les forces de l’ordre, certains manifestants ont alors entonné, à plus de 100 mètres du terrain bouclé, des chants de mobilisation sur le boulevard circulaire situé à quelques mètres de Beniglato. Ils seront gazés au carrefour Deckon.
La foule de chaussures abandonnées par les manifestants devant l’ambassade de France hier, en début de soirée, témoignait de la confusion qui a pu régner sur les lieux au moment où la foule était dispersée ; c’est ce qu’a constaté « Afriscoop » sur place. Aussi bien quand ils campaient devant l’ambassade de France que lorsqu’ils battaient retraite après leur dispersion, un slogan revenait dans la bouche des irréductibles du Cst : « François Hollande, au secours ».
Dégâts collatéraux
Ca et là, hier, en début de soirée, on pouvait également constater des débris de briques en ciment et des bris de verre ; quelques fenêtres vitrées de l’ambassade ont été brisées. Qui en est l’auteur ? « Nous ne saurons vous dire si ce sont de jeunes manifestants ou de personnes manipulées par le pouvoir durant les marches de son Opposition », décrivent deux agents de sécurité d’une grosse société jouxtant la représentation diplomatique française en République togolaise.
« Nous sommes venus exprimer notre colère les mains nues devant l’ambassade (…) Quand les forces de l’ordre ont chargé, c’était la débandade ; nous avons couru dans tous les sens, y compris nos leaders », raconte un jeune manifestant rencontré sur les lieux de la manifestation dispersée par « Afriscoop ». Il était revenu sur les lieux pour rechercher ses chaussures abandonnées quelques minutes plus tôt… « Je n’ai pas les moyens de m’en payer de nouvelles », explique-t-il, concentré dans l’identification de ses paires de sandales.Après la devanture de l’ambassade de France au Togo, des manifestants se sont dirigés vers le siège de la diplomatie allemande en terre togolaise pour réitérer leur mécontentement. Ils ont été apaisés par des responsables du Cst qui les ont convaincus de prendre leur mal en patience, en attendant une nouvelle mobilisation. « Je puis vous assurer que ce ne fut pas facile de convaincre ces manifestants de vider la devanture de l’ambassade allemande », confirme le jeune cité plus haut qui était également sur place. Depuis le 12 juin, le Cst exige la réouverture d’un débat national sur les principaux maux qui minent la société togolaise.
Devant l’ambassade de France ce 5 juin, Patrick Lawson, premier vice-président de l’Anc, a redit à nos confrères de « Légende Fm » qu’il « n’est plus question de laisser le pouvoir togolais organiser de nouvelles élections sans matérialiser les réformes institutionnelles et constitutionnelles consensuelles prévues par l’Apg (Accord politique global du 20 août 2006) (…) Nous avons dorénavant compris au sein de l’Opposition que nous devons d’abord nous aider, et seulement après, la communauté internationale nous viendra en aide ».
2 Commentaires
Pfff
En Juillet, 2012 (12:53 PM)Arrêtez de faire ce que vous faites toujours
et faites ce que vous n'avez jamais fait.
Manifester devant l'Ambassade de France Pfff !
Saha
En Juillet, 2012 (13:59 PM)Participer à la Discussion