A Tunis, la colère des jeunes du quartier de Sidi Hassine est toujours palpable, six jours après la mort suspecte d’un jeune pendant son interpellation par la police. Les associations des droits de l’homme, syndicats, magistrats et avocats dénoncent les violences policières.
La nuit était encore tendue dans le quartier populaire de Sidi Hassine à l’ouest de Tunis, ce dimanche 13 juin. Face aux policiers déployés de part et d’autre des rues, des groupes de jeunes expriment leur colère à coup de slogans anti-police, six jours après la mort suspecte d’un habitant du quartier, Ahmed Ben Ammar, pendant son interpellation par les forces de l’ordre.
Le lendemain, un adolescent, du même quartier est passé à tabac et dénudé par un policier habillé en civil, selon les images filmées par des vidéos amateurs. Elles ont fait le tour de la toile tunisienne, suscitant l’indignation.
Plus d’une quarantaine d’associations ont dénoncé ces abus et samedi après-midi, une manifestation sur l’avenue Habib Bourguiba contre la violence policière a débouché sur des affrontements entre manifestants et autorités. Une enquête judiciaire a été ouverte sur les circonstances de la mort d’Ahmed Ben Ammar.
Ces deux évènements ne sont pas isolés. Depuis la révolution, l’impunité et le manque de réformes de l’institution sécuritaire sont souvent dénoncés en Tunisie. Le président de la République Kais Saied a convoqué vendredi le chef du gouvernement et également ministre de l’Intérieur par intérim, Hichem Mechichi pour exprimer sa « colère » et sa « condamnation » des derniers évènements.
Une nouvelle manifestation avec pour point de départ le quartier de Sidi Hassine, est prévu ce lundi 14 juin à 17h heure de Tunis.
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