Au Bénin, l’homme d’affaires Sébastien Ajavon est condamné à de lourdes peines de prison. Outre les 20 ans de réclusion, dont il a écopé pour trafic de drogue, l’ancien soutien de Patrice Talon a aussi été condamné à 5 ans de prison et une amende de 169 millions de francs Cfa dans une affaire de « fraude à la TVA ». Dans ce cadre, ses biens ont été saisis.
Un communiqué en date du 15 février dernier et signé des conseils de l’Etat annonce la vente aux enchères publiques desdits biens (18 immeubles) le 14 mars prochain au cours d’une audience au Tribunal de Première instance de Porto-Novo (capitale du Bénin). L’ancien président Nicéphore Soglo a publié une lettre ouverte, hier jeudi, pour interpeller Boni Yayi et Patrice Talon.
Provocation, humiliation, sabotage
Il dénonce dans cette correspondance, une succession de « persécution » à l’encontre de l’ex-candidat à la présidentielle de 2016. « Je passe par ce canal pour vous interpeller publiquement par rapport aux cycles de persécutions dont fait l’objet notre compatriote et homme d’affaires, Sébastien Ajavon, depuis plusieurs années. J’aurais pu prendre encore une fois mon bâton de pèlerin et m’entretenir avec chacun de vous deux sur le sujet. Mais je préfère le faire en prenant à témoin les 12 millions de Béninois que nous sommes, ainsi que la communauté internationale. Le déferlement d’actes de provocation, d’humiliation et de sabotage à l’encontre de M Sébastien Ajavon suscite de grandes interrogations auprès de nous », assure Nicéphore Soglo.
« En tant que Chef de l’Etat, vous ne vous êtes pas privé de l’invectiver »
Il rappelle que les pires criminels ont leur place dans la République après avoir purgé la juste peine à l’issue d’un procès équitable. Sous le régime de Boni Yayi, l’ancien président se souvient du traitement peu honorable qui était déjà réservé à Sébastien Ajavon. « En tant que Chef de l’Etat, vous ne vous êtes pas privé de l’invectiver sur la place publique. Il était comparé à un autre déclaré « vertueux » par vos soins, alors même qu’il était le président du Conseil National du Patronat du Bénin », reproche Nicéphore Soglo à Yayi.
Ensuite c’est au tour du régime Talon. L’ex- locataire du palais de la Marina estime que le régime actuel a enclenché un processus de bannissement contre l’homme d’affaires. Ce qu’il dit ne pas tolérer, parce que le Bénin a toujours été un « havre de paix pour ses fils et même pour les étrangers qui y vivent ». « Des milliers d’hommes d’affaires y ont prospéré avec des fortunes diverses, sans vivre sous la terreur, la ruse ou la rage…Est-ce une telle « nation » que vous ont légué nous, vos devanciers ou vos pères ? », lance l’ancien président à Talon. Pour lui, le pays ne « saurait être l’otage d’une vengeance personnelle ou d’une vendetta secrète ».
Alors que sa « tête était mise à prix »
De plus, l’actuel chef de l’Etat ne doit pas oublier qu’il a eu des démêlés avec la justice, il y a quelques années. « Vous aviez eu maille à partir avec les institutions, notamment la justice de notre pays dans un passé encore récent. Et pourtant, vous avez pu conserver vos droits de citoyen béninois au point de briguer la magistrature suprême », lui rappelle Nicéphore Soglo.
Il révèle ensuite qu’il est personnellement intervenu « auprès des autorités françaises pour (lui) éviter une extradition alors que (sa) tête était mise à prix ici même » au Bénin (dans l'affaire tentative d'assassinat de Boni Yayi).
In fine, l’ancien président invite Boni Yayi et Patrice Talon à s’expliquer sur le sujet parce qu’il est inadmissible qu’au Bénin, être un homme d’affaires devient un boulet qui « conduit à la déchéance ».
7 Commentaires
Lebaolbaol Tigui
En Février, 2023 (16:09 PM)Qui a porté plainte contre lui sinon celle qui l'a définitivement guéri de son mal de dos ?
Truth
En Février, 2023 (18:28 PM)Participer à la Discussion