Pendant que le président-politicien s’est empressé de transmettre, par l’intermédiaire de son premier ministre, le rapport incriminant Khalifa Sall au Parquet de Dakar, nombre d’autres dossiers mettant gravement en cause ses amis dorment sous son coude et sur la table du Procureur de la République. Pour ne m’arrêter que sur les dossiers de l’OFNAC, du temps de la Présidente Nafy Ngom Keïta, en dix-huit mois d’activités, du 11 août 2014 au mois de Décembre 2015, l’OFNAC a finalisé une dizaine de rapports, dont les huit ont été transmis aux autorités judiciaires, sur décision de l’Assemblée générale de l’Office. Sept ont été ainsi adressés au Procureur de la République de Dakar et un à celui de Louga. Ce dernier a fait son travail car il a déféré les mis en cause devant le juge d’instruction qui, après enquête, les a placés sous mandat de dépôt. L’un d’entre eux, un ancien Directeur des Transports terrestres, a été extrait – on ne sait comment – de la prison, pour être bombardé, par décret n°2016-985 du 13 juillet 2016, Président du Conseil d’Administration du Fonds d’entretien routier autonome.
Il convient de signaler également que, par suite de dénonciations d'allégations de fausses quittances dans la plupart des centres de services fiscaux de Dakar, l’ancienne présidente avait diligenté des enquêtes portant sur huit des dix Centres que compte Dakar. En possession de preuves suffisantes, les enquêteurs avaient alors demandé l'ouverture d'une information judiciaire sur les agents mis en cause. Le 25 juillet 2016, jour même du limogeage de l'ancienne Présidente, l'Assemblée des membres de l’OFNAC avait délibéré sur trois rapports dont celui des Services fiscaux et avait décidé de leur transmission au Procureur de la République. Les trois rapports étaient en instance de transmission au Procureur au moment de la passation de service entre la Présidente sortante et sa remplaçante. Ils seront finalement transmis au Parquet. Au total donc, la Présidente Nafy Ngom Keïta, ses collègues membres et l’ensemble de son équipe ont transmis huit rapports, dont sept (07) au Procureur de la République de Dakar et un (01) à son homologue de Louga. A ceux-là s’ajoutent, naturellement, les trois rapports en instance (dont celui des Services fiscaux) qui ont été finalement transmis au Procureur de la république, par les soins de sa remplaçante.
Ces dossiers déposés auprès du Procureur de la République de Dakar, dorment encore, à ma connaissance, sur son bureau. Il est vrai que deux des dossiers incriminent gravement deux proches du président-politicien : les Directeurs généraux de la Société nationale de la Poste et du Centre des Œuvres universitaires de Dakar (COUD). Les crimes que ces derniers ont commis et continuent de commettre à la tête des deux structures, sont infiniment plus graves que les ‘’faux et usages de faux’’ et autres ‘’délits’’ imputés au Maire de Dakar. Peut-être, un jour, ces crimes seront-ils étalés au grand jour et les Sénégalais comprendront alors comment le politicien pur et dur qui les a dirigés a été injuste. Certains ‘’hauts faits d’arme’’ des deux amis du président-politicien dépassent parfois l’entendement. Da ñuy jéggi léeg-léeg dayo.
L’ancienne présidente de l’OFNAC avait ordonné une seconde mission pour enquêter, en particulier, sur la caisse d’avance du COUD. Dans ce cadre, le DG recevait 150 millions tous les dix jours, soit 450 millions par mois, pour acheter des légumes. Cette somme n’est pas évidemment considérable, si un kilogramme de haricot est acheté à 4500 francs. Malheureusement, la mission n’a pas abouti, l’ancienne présidente ayant été limogée entre-temps. Notre Directeur général continue donc sûrement et sereinement son massacre de deniers publics. Lui, peut tout se permettre avec sa caisse d’avance et impunément, puisqu’il mobilise à Ndioum et à Podor.
Son ami de la Poste se distingue aussi par son management fort décrié. Le samedi 29 juillet dernier, l’Amicale des diplômés des écoles de la Poste a animé une conférence de presse à la maison de la Presse sur le thème « Projet de restructuration de la Poste : enjeux et perspectives ». Le président, l’inspecteur des postes Abdou Ndiaye a tiré la sonnette d’alarme en insistant particulièrement sur les problèmes notés dans la boîte. « Ce sont des difficultés de gestion de trésorerie particulièrement qui impactent négativement sur le budget de l’Etat », affirme-t-il. Et l’inspecteur des postes d’enfoncer le clou : « Aujourd’hui, la Société nationale la Poste a une dette importante vis-à-vis du Trésor public de 150 milliards de francs CFA. Nécessairement, il faut que l’Etat prenne des mesures fortes pour redresser la Société nationale ». Une dette de 150 milliards de francs CFA ! Où passe l’argent de la Poste ? Personne ne cherche à savoir : le très politicien DG mobilise à Thiès.
Par-delà les fautes sur les deniers, les deux amis du président-politicien en font d’aussi graves sur les recrutements. Celui du COUD a recruté, d’un coup, 400 jeunes originaires du Département de Podor dont 155 sont de Ndioum, la ville dont il est maire (‘’Décryptage’’, page 7, ‘’Walfadjri’’ du 30 octobre 2014 : enrôlement de 400 jeunes au COUD). Son camarade de la Poste en fait autant. Sur toute l’étendue du territoire national, les bureaux de poste sont bourrés de jeunes gens venus de nulle part. Les écoles de formation de la Poste ne recrutent pratiquement plus. Au cours de la conférence de presse du 30 juillet, le Président de l’Amicale des diplômés des écoles de la Poste a dénoncé ces recrutements externes et appelé à un recrutement par voie de concours pour donner aux Sénégalais les mêmes chances d’accéder à la Poste, mais aussi par un souci de qualité de ressources humaines. Il faut fermement condamner ces recrutements et, en particulier, l’esprit qui les sous-tend. Nous sommes tous Sénégalais.
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1 Commentaires
Anonyme
En Août, 2018 (10:12 AM)Il convient de signaler également que, par suite de dénonciations d'allégations de fausses quittances dans la plupart des centres de services fiscaux de Dakar, l’ancienne présidente avait diligenté des enquêtes portant sur huit des dix Centres que compte Dakar. En possession de preuves suffisantes, les enquêteurs avaient alors demandé l'ouverture d'une information judiciaire sur les agents mis en cause. Le 25 juillet 2016, jour même du limogeage de l'ancienne Présidente, l'Assemblée des membres de l’OFNAC avait délibéré sur trois rapports dont celui des Services fiscaux et avait décidé de leur transmission au Procureur de la République. Les trois rapports étaient en instance de transmission au Procureur au moment de la passation de service entre la Présidente sortante et sa remplaçante. Ils seront finalement transmis au Parquet. Au total donc, la Présidente Nafy Ngom Keïta, ses collègues membres et l’ensemble de son équipe ont transmis huit rapports, dont sept (07) au Procureur de la République de Dakar et un (01) à son homologue de Louga. A ceux-là s’ajoutent, naturellement, les trois rapports en instance (dont celui des Services fiscaux) qui ont été finalement transmis au Procureur de la république, par les soins de sa remplaçante.
Ces dossiers déposés auprès du Procureur de la République de Dakar, dorment encore, à ma connaissance, sur son bureau. Il est vrai que deux des dossiers incriminent gravement deux proches du président-politicien : les Directeurs généraux de la Société nationale de la Poste et du Centre des Œuvres universitaires de Dakar (COUD). Les crimes que ces derniers ont commis et continuent de commettre à la tête des deux structures, sont infiniment plus graves que les ‘’faux et usages de faux’’ et autres ‘’délits’’ imputés au Maire de Dakar. Peut-être, un jour, ces crimes seront-ils étalés au grand jour et les Sénégalais comprendront alors comment le politicien pur et dur qui les a dirigés a été injuste. Certains ‘’hauts faits d’arme’’ des deux amis du président-politicien dépassent parfois l’entendement. Da ñuy jéggi léeg-léeg dayo.
L’ancienne présidente de l’OFNAC avait ordonné une seconde mission pour enquêter, en particulier, sur la caisse d’avance du COUD. Dans ce cadre, le DG recevait 150 millions tous les dix jours, soit 450 millions par mois, pour acheter des légumes. Cette somme n’est pas évidemment considérable, si un kilogramme de haricot est acheté à 4500 francs. Malheureusement, la mission n’a pas abouti, l’ancienne présidente ayant été limogée entre-temps. Notre Directeur général continue donc sûrement et sereinement son massacre de deniers publics. Lui, peut tout se permettre avec sa caisse d’avance et impunément, puisqu’il mobilise à Ndioum et à Podor.
Son ami de la Poste se distingue aussi par son management fort décrié. Le samedi 29 juillet dernier, l’Amicale des diplômés des écoles de la Poste a animé une conférence de presse à la maison de la Presse sur le thème « Projet de restructuration de la Poste : enjeux et perspectives ». Le président, l’inspecteur des postes Abdou Ndiaye a tiré la sonnette d’alarme en insistant particulièrement sur les problèmes notés dans la boîte. « Ce sont des difficultés de gestion de trésorerie particulièrement qui impactent négativement sur le budget de l’Etat », affirme-t-il. Et l’inspecteur des postes d’enfoncer le clou : « Aujourd’hui, la Société nationale la Poste a une dette importante vis-à-vis du Trésor public de 150 milliards de francs CFA. Nécessairement, il faut que l’Etat prenne des mesures fortes pour redresser la Société nationale ». Une dette de 150 milliards de francs CFA ! Où passe l’argent de la Poste ? Personne ne cherche à savoir : le très politicien DG mobilise à Thiès.
Par-delà les fautes sur les deniers, les deux amis du président-politicien en font d’aussi graves sur les recrutements. Celui du COUD a recruté, d’un coup, 400 jeunes originaires du Département de Podor dont 155 sont de Ndioum, la ville dont il est maire (‘’Décryptage’’, page 7, ‘’Walfadjri’’ du 30 octobre 2014 : enrôlement de 400 jeunes au COUD). Son camarade de la Poste en fait autant. Sur toute l’étendue du territoire national, les bureaux de poste sont bourrés de jeunes gens venus de nulle part. Les écoles de formation de la Poste ne recrutent pratiquement plus. Au cours de la conférence de presse du 30 juillet, le Président de l’Amicale des diplômés des écoles de la Poste a dénoncé ces recrutements externes et appelé à un recrutement par voie de concours pour donner aux Sénégalais les mêmes chances d’accéder à la Poste, mais aussi par un souci de qualité de ressources humaines. Il faut fermement condamner ces recrutements et, en particulier, l’esprit qui les sous-tend. Nous sommes tous Sénégalais.
Mody Niang
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