« Il n’y a sans doute rien de plus émouvant
dans une vie d’homme que la découverte
fortuite de la perversion à laquelle il est voué »
Les propos tenus à Thiès sont ceux d’un homme fugace, usé, désabusé, hué partout, sûr que les Sénégalais lui en foutront une dimanche prochain. C’est ce qui lui fait perdre son sang froid, et qui l’oblige à la violence qu’il prône depuis 30 ans, malgré ses nombreux prix des Droits de l’homme et ses épaulettes de gardien de la paix. Ce qui s’est passé à Thiès et à Nioro, comme ce qui s’est passé la semaine dernière à Guinguineo est le fait de sa milice, conduite pendant cette campagne électorale par Clédor Sène et Assane Diop, deux assassins notoires. Jusqu’au seuil de sa vie, Abdoulaye Wade n’aura pas réussi à se débarrasser de sa cruauté païenne. Un de ses journaux, créé sous son label, a écrit sur Moustapha Niasse des choses indignes d’une République. Mais c’est cela sa grande fierté. Il a passé tout son septennat dans les caniveaux, entraînant avec lui tout ce que ce pays compte de dignes fils. Nous avons connu l’adversité avec Abdou Diouf, mais nous n’avons jamais été aussi loin dans la bassesse. Wade ne se sent à l’aise que dans les parois caverneuses de la politique, où il cuisine dans ses vieilles gamelles sa politique répugnante. Beaucoup d’hommes seraient morts de honte à sa place. Nous donnons tous les jours les preuves de ses distances avec la vérité, la bonne gestion, la morale républicaine, mais il est toujours là, debout, et après avoir pillé ce pays pendant sept ans pour remplir la caisse familiale, il ose se présenter pour briguer un second mandat. Lui seul sait comment il arrive à se tenir droit sur ses bottes tous les matins pour se regarder dans un miroir sans tomber.
Il a armé la magistrature, armé la police, armé sa presse d’assaut, pour insulter, humilier, salir, calomnier tous ceux qui ne sont pas d’accord avec lui. Les rares qui le soutiennent sont ceux qui ont accepté ses sous entre quatre murs. A l’âge où il devrait prendre son chapelet et prôner partout la miséricorde, il braque des sénégalais contre des sénégalais.
Ce qui se passe est scandaleux. Au moment où il brigue le suffrage des sénégalais, il est en train de transformer sa maison familiale à Usine Nary Tally, la maison de son épouse à Versailles, et sa maison au Point-E. Tout ceci avec l’argent du contribuable sénégalais. Il a dépense tous les ans plus d’un milliard en carburant, pour parcourir les capitales du monde dans les suites royales. Son fils, simple courtier dans une banque londonienne, voyage maintenant en Jet privé. Sa fille, qui gagnait 4000 francs Suisses en 2000, dépense maintenant des centaines de millions de francs Cfa pour participer au Rallye Paris-Dakar. Karim Wade, qui nous a nargué pendant 7 ans, aidé au pillage des Ics avec son « ami » Godard, fait condamner les journalistes qui osaient évoquer ses pratiques rocambolesques, est devenu subitement muet comme une carpe.
On lui a demandé de se terrer, pour ne pas attirer l’attention sur lui. Quand la victoire sera assurée, son père lui offrira une place de choix dans son nouveau Sénat, pour en faire son successeur désigné.
Abdoulaye Wade est dangereux pour ce pays. Il a décidé de faire régner la terreur, pour empêcher le vote populaire de s’exprimer. Pendant toute cette campagne, il a forcé ses adversaires à la violence, dressé des jeunes contre des jeunes. Mais c’est une raison supplémentaire pour mettre fin à ses dérives. Dimanche, nous sommes obligés à choisir entre lui et le Sénégal.
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