L’ASECNA (Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar) comprend aujourd’hui la France et 17 Etats africains membres. Son siège est à Dakar. Elle a été créée le 12 décembre 1959 à Saint-Louis ex capitale de l´AOF.
Il fallait unir les capacités matérielles et humaines pour assurer la sécurité des aéronefs en déplacement dans l´espace aérien des États de L´AOF (l´Afrique Occidentale Française), de l´ AEF (l´ Afrique Équatoriale Française) et de Madagascar. Comme l´Afrique noire avait un déficit énorme en techniciens, ingénieurs et personnel qualifié pour la gestion des tâches dévolues à cette agence nouvellement créée, la France puissance coloniale s´y associait en fournissant un personnel technique qualifié. La mission principale de cette Agence était :
Le contrôle de la circulation aérienne, la prévision et la transmission des informations dans le domaine météorologique, aussi bien pour la circulation en route que pour l´approche et l´atterrissage sur les aéroports et aérodromes des pays membres exceptés la France.
Jusqu´en 1974 le Président du Conseil d´Administration et le Directeur Général de cette Agence étaient français. Avec le souci croissant et l´exigence des états d´africaniser le personnel, la convention de Dakar fut signée le 25 Octobre 1974. Les statuts de l´organisation et la vocation furent redéfinis. Conformément à l´Article 2 de la Convention, l´Agence est chargée de la conception, de la réalisation et de la gestion des installations et services ayant pour objet la Transmission des messages techniques et de trafic, Le guidage des aéronefs…
Si les Directeurs Généraux sont depuis 1975 africains, les Présidents du Conseil d´Administration sont restés français jusqu´à nos jours.
L’ Agence peut se voir confier par chacun des Etats membres la gestion ou l’entretien de toute exploitation d’utilité aéronautique ou météorologique, l’exécution d’études et le contrôle de travaux d’aéroports ou d’installations techniques ainsi que leur maintenance.
Des 17 pays africains membres (*)de cette agence qui s´est transformée en Association, 9 ont repris la gestion de leur aéroport, tout en restant membre de l´organisation. Ce qui est prévu dans la convention. Certains pays membres ont repris la gestion de leurs aéroports depuis une dizaine d´années. D´autres, n´ayant pas encore les moyens techniques y adhérent mais pour combien de temps encore ? Pour la gestion de ces activités, un contrat particulier est signé entre l’Etat concerné et l’Asecna. L’ASECNA a assuré en 2008 la gestion des Activités Nationales de certains Etats membres qui avaient signé des contrats particuliers avec elle . (Bénin, Burkina, Centrafrique, Gabon, Guinée Equatoriale, Mali, Niger, Sénégal et Tchad) Ce sont des travailleurs sénégalais qui gèrent et maintiennent les installations aéroportuaires de notre pays. Depuis 1980 le personnel technique et financier basé à l´Aéroport De YOFF est presque sénégalisé à 100% c´est à dire que les derniers coopérants !
(assistants techniques) français- principalement des ingénieurs en Météorologie- on quitté le siège de la direction générale et les services techniques basés à l´Aéroport de Dakar-Yoff.
L´ASECNA a une structure coloniale ( conseil d´administration en France) et un siège folklorique basé à Dakar où des africains des pays membres sont regroupés pour appliquer les décisions de nos maîtres . Il y a certes le comité des ministres de tutelle qui est au dessus du conseil d´administration n´empêche. Comment voulez-vous qu´une organisation qui se dit panafricaine ait son conseil d´administration à Paris et les Présidents du conseil d´administration sont toujours français depuis 1959 année de sa création ? On a l´impression que l’ASECNA a été créée pour maintenir certains intérêts stratégiques de la France après les indépendances.
L’Agent Comptable, le Contrôleur Financier et la Commission de Vérification des Comptes sont chargés d´ encaisser les recettes de balisage et autres (**) et de les redistribuer aux pays membres selon un schéma bien défini. L’Asecna survit à l’aide des taxes de survol et d´atterrissage que paye tout avion qui se déplace dans son espace. Les recettes sont affectées au budget communautaire qui augmente si le montant de la redevance en vol augmente.
À la direction générale de l´agence, ce ne sont pas des ingénieurs ou techniciens de l´aéronautique qui travaillent avec des Radars, Lidars, pour les transmissions…. Comme le croient beaucoup de sénégalais qui ne connaissent même pas la nature de cette Agence. Au siège de l´Asecna sont représentés tous les pays membres. Le poste de Directeur est politique. On peut le confier à un ancien ministre des transports…. Le Directeur Général ne peut être sénégalais. Dakar abritant le siège de l´Association. Le Sénégal a laissé la gestion de son aéroport à l´Asecna depuis longtemps et vu que cette agence ne rentre pas dans les plans de réalisation et de gestion de l´Aéroport International Blaise Diagne qui sera construit à Ndiass. Il a décide de lui retirer ce qu´il lui avait confié.
Certains ont rapidement crié au scandale en prophétisant des scenarios de crashs et de malheur au dessus du ciel sénégalais. Nada ! Certains pays sont sortis sans que cela crée toute cette tôlée. Cela montre que la gestion de cette agence n´est pas du tout claire. Comment font les 36 autres pays africains non membres de l’ASECNA pour gérer leur espace aérien ? Des pays, comme la Côte d’Ivoire, le Congo et Madagascar, gèrent la totalité de leurs activités nationales tout en restant membre de l’Asecna.
C´est Le SÉNÉGAL qui a tout à gagner en gérant seul ses aéroports comme cela se fait partout dans le monde. En Afrique Gambie Maroc, Algérie, Libye, Tunisie, Egypte, Kenya, Éthiopie, Namibie,…Ruanda, Burundi, et ailleurs, USA, CANADA, Russie, Japon, CHINE, Brésil, GB, Allemagne, France,… nous en avons les moyens et les capacités.
Que certains aillent faire un tour dans des pays comme le Cap-Vert, le Kenya, l´ Éthiopie ou dans les pays d´Afrique du nord qui gèrent tous individuellement leur espace aérien pour s´apercevoir du retard cause par cette agence. La Gambie pays enclavé n´est pas membre de l´Association. Ce petit pays gère tout de même son espace aérien.
Le Sénégal est une République souveraine et indépendante. En tant qu´ État libre, il a le droit de mener sa politique de développement des transports aériens en orientant ses choix comme il le veut. Tout accord qui lie un pays à une organisation peut être remise en cause si les intérêts du pays en question sont menacés ou si cela ne lui convient pas. Ceci est un principe du droit “international”.
Si les intérêts de l ´ASECNA ne sont pas ceux du Sénégal, ce dernier a bel et bien le droit de le quitter, de gérer ses biens ou de demander à ce qu´on change les règles du jeu. On ne peut pas nous forcer à rester dans une Organisation qui correspond pas à nos orientations. Le Sénégal peut rester membre de cette Association tout en gérant ses aéroports et installations aéroportuaires.
Le Sénégal a respecté le droit aérien international. La demande d´établissement d´un audit international indépendant (avec avis d´appel d´offre) n´a pas eu lieu. Le délai de préavis fixé avant la reprise de la gestion a été respecté. Pourquoi vouloir forcer le Sénégal à faire gérer son espace, ses infrastructures et à rester dans cette Agence qui ne lui rapporte rien et ne correspond pas à ses orientations ? Les redevances de balisage et d’atterrissage reviennent à celui qui gère ses aéroports.
Quand nous avons été mis devant le fait accompli avec l´ échec et la dissolution d´ Air Afrique qui n´était plus un instrument d´intégration mais une source de tension, alors les pays concernés qui avaient du mal à admettre la réalité ont compris qu´il fallait que chaque pays essaie de créer sa compagnie. S´il est difficile pour les africains d´entretenir les biens de la communauté, il faut que les États se serrent la ceinture pour créer leur propres infrastructures.
Vraiment on sait pourquoi nous africains sommes en retard, nous avons peur de nous prendre nous mêmes en charge. Les colons nous on fait un lavage de cerveau de tel sorte que nous croyons que rien ne peut marcher ou fonctionner sans leur présence. Tout africain bien informé et fier de l´être sait que le pouvoir de cette organisation est exagéré.
Que ceux qui veulent s´accrocher à cette agence unique au monde qui avec une bureaucratie sans précédente gérait notre espace aérien- sans créer d´emplois pour les sénégalais, sans faire profiter au pays des retombées des recettes-le fassent. Certains syndicalistes sénégalais de l´asecna mus par des intérêts égoïstes s´occupaient beaucoup plus de leurs portemonnaies que des intérêts supérieurs du pays. Ils étaient payés extra-tarifs et pensaient que les salaires baisseraient si le Sénégal payait ses travailleurs. Depuis que le Sénégal a repris la gestion de ses aéroports, et depuis que l´État honore ses engagements vis à vis des travailleurs, les tam-tams se sont tus.
Les tentatives de sabotages et certaines actions menées pour essayer de semer le désordre et paralyser les activités de l´Aéroport de Dakar sont de la mesquinerie à dénoncer.
Dire que la FIR (***) Océanique (espace aérien au dessus de l´ Océan Atlantique dans lequel tout avion en partance pour l´Amérique ou l´ Afrique est en contact avec le centre de Dakar) sera retiré au Sénégal s´il n´est plus membre de l´asecna n’ est pas sérieux. Si le Sénégal mène une bonne politique d´acquisition des moyens de visualisation et de formation, il continuera à gérer la Fir Océanique. Dakar est et reste par sa position géographique un point stratégique dans le trafic aérien et maritime intercontinental. Il est impossible aux autres membres de l´Asecna de bloquer notre espace aérienne encore moins d’empêcher le président de la République ou les autorités sénégalaises de se déplacer. C´est des blagues… et même les bébés n´y croient pas. Il faut être vraiment ignoble pour croire que le déplacement du Siege de cette institution isolera le pays ou empêchera le chef de l´état de se déplacer par avion comme il veut.
Pour en finir avec les informations alarmantes qui ont été déversées par une certaine presse. Certains journalistes sont des opposants qui utilisent leur métier pour se camoufler. A chaque fois qu´un problème se pose avec un pays étranger, avec une entreprise coloniale ou avec un groupe ces derniers se rangent automatiquement contre leur propre pays. C´est dommage que certains journalistes ne connaissent rien des enjeux qui les dépassent. Ils sont aveuglés par leur haine contre le chef de l´État ou le ministre des transports aériens au point d’oublier qu’il sont les seuls à éprouver une réel plaisir à humilier leur propre pays. Cette minorité fait honte aux sénégalais. Au lieu d´ informer les citoyens lambda, ils font de la propagande politique. La décision la plus sage qu´ ait eu à prendre un gouvernement du Sénégal sur une question nationale à ramification internationale est la gestion de ses aérodromes et de son aéroport. Nous restons tout de même panafricanistes.
Certains Bureaucrates qui sont au siège de l´ASECNA pensent beaucoup plus à leur salaries, à leur, carrière qu´aux intérêts Supérieurs du Sénégal.
Le personnel qui gère l ´espace aérien et la FIR Océanique est à 100% sénégalais. Donc sans les bureaucrates qui ne font que collecter les recettes générées qu´ils redistribuent aux autres états membres, cette organisation ne peux survivre.
Tout le monde sait que nous ne tirons aucun bénéfice de l’asecna d’où la pertinence de l’option prise le gouvernement. Gérons bien ce qui nous appartient. Et quittons même cette agence si elle veut nous bloquer. Nous avons des cadres et des techniciens qui sont capables de veiller au bon fonctionnement de l’ Aéroport. Les patriotes feront correctement le travail. Mais il faut impérativement former un personnel qualifié, moderniser les infrastructures et équipements aéronautiques.
L´ Agence a beaucoup retardé le Sénégal. Défendons notre pays c’est le moins que l’on puisse faire. Le Sénégal veut assurer, pour son compte, le contrôle de son espace aérien terrestre.
Nota :
(*) Pays membres de L´ ASECNA (date d´adhésion) Bénin - Burkina Faso - Cameroun - Centrafrique - Comores - Congo - Côte d’Ivoire - France - Gabon - Guinée Bissau - Guinée Equatoriale - Madagascar - Mali - Mauritanie - Niger Sénégal - Tchad - Togo.
Guinée-Équatoriale (22.04.1987)
Comores et Madagascar 2004
Guinée-Bissau (Janvier 2006)
(**) (***)
F.I.R. (Flight information Region ; en français : Région d’Information de Vol) En Aéronautique ont dit que les espaces aériens sont composés : des espaces aériens au dessus des terres et des espaces au niveau des mers et océans dits maritimes.
L´ organisation de l´aviation civile internationale (Oaci). Elle s’occupe des questions techniques et juridiques liées à la sécurité de la navigation aérienne. En Afrique subsaharienne, il y a cinq Fir dont la gestion a été confiée par l’Oaci aux Etats suivants :
FIR Antananarivo : Madagascar
FIR Brazzaville : Congo
FIR Dakar : Sénégal
S/FIR Abidjan : Côte d´ivoire
FIR Niamey : Niger
FIR N’Djaména : Tchad
TMA Bamako
TMAs Douala,Garoua,Yaoundé
TMAs Libreville, Port-Gentil
TMAs Nouakchott, Nouadhibou
TMAs Ougadougou, Bobo-Dioulasso
La Fir océanique concerne la haute mer (200 miles). Elle est confiée au Sénégal et au Cap-Vert. Elle n’appartient donc pas exclusivement au Sénégal.
• Mr. Gora Diagne ingénieur Météorologiste.
• [email protected]
2 Commentaires
Thibaut
En Septembre, 2012 (10:20 AM)Participer à la Discussion