En Afrique, voire dans le monde, notre pays le
Sénégal est celui qui compte le plus grand nombre d’opportunistes qui gravitent
autour de l’appareil d’Etat. Ils sont politiciens, journalistes souvent sans
être passés par une école, reporters, animateurs, marabouts, charlatans,
chanteurs, griots, troubadours, lutteurs ou sans professions avec comme seule
et unique référence, le verbe et la parole.
Dans une démocratie ou une République qui se
respecte, les critères de sélection pour exercer dans la fonction publique, la
Présidence de la République, les cabinets ministériels, l’Assemblée nationale…
sont bien définis et scrupuleusement respectés.
Ces textes existent certes au Sénégal et bien rédigés, sont foulés au
pied et le clientélisme, le copinage sont roi.
Sans diplôme ni références sérieuses, cette cohorte
d’opportunistes que j’appelle les fossoyeurs de la République, gravite dans les
hautes sphères du pouvoir allant même jusqu’à devenir ministres,
vice-présidents de l’Assemblée nationale, directeurs d’agence, etc. Où les sont
les corps de contrôle dont la mission première est de veiller à la bonne marche
de l’Administration. Ils se taisent et ferment les yeux par complaisance.
Aujourd’hui, n’importe qui peut travailler au
Palais, il suffit simplement d’être politiquement du bon côté. Seule la volonté
du prince prime. Pendant ce temps, les plus méritants des agents de la fonction
publique, de la haute administration, des cadres de la diaspora, sont confinés
à la périphérie et relégués au second plan. Cette situation n’est pas nouvelle
mais elle s’est accentuée dans les années 2000. Sous la seconde alternance
intervenue en mars 2012, elle atteint aujourd’hui des proportions inquiétantes. Non au clientélisme politique qui est un
frein au développement. Le Palais doit être un lieu d’excellence avec des
professionnels capables de produire un travail de qualité.
Comment peut-on développer un pays lorsque les
règles élémentaires ne sont pas respectées par ceux qui nous gouvernent ?
La non application de ces mesures accentue le sentiment de découragement de bon
nombre de nos compatriotes qui ont travaillé sans relâche pour obtenir des
diplômes.
Le culte de l’excellence jadis cher au président
Léopold Sédar Senghor, a complètement disparu au Sénégal. Et pour «réussir», il
faut avoir une langue pendue voire de vipère toujours l’insulte à la bouche,
être adepte du griotisme intellectuel, être un larbin et pratiquer la
prostitution intellectuelle.
Comment peut-on réussir un programme politique ou
tenir des promesses de campagne avec un tel attelage ?
Ne nous leurrons pas, ne nous voilons pas la face et
surtout, ne trompons le peuple. Les différentes équipes mises en place ne sont
pas en mesure d’atteindre les objectifs fixés.
Comment peut-on également mettre en œuvre le PSE qui
un programme très ambitieux et les nombreux projets de développement annoncés
avec de tels acteurs même armés de bonne volonté ? Trop de folklore, de
discours, de tromperie et de leurre au Sénégal.
Le réquisitoire est certes sévère car je pense que
nous n’avons pas le droit d’être complaisant, il faut dire les choses avec
rigueur et objectivité.
Pour réussir et sauver notre pays le Sénégal, une
véritable refonte du modèle politique, social et économique s’impose. Il faut
opérer une véritable révolution à tous les niveaux. Dissolvons ces nombreux et
multiples mouvements et partis qui obscurcissent la sphère politique. Sans
idéologie ni programme sérieux et crédible avec comme seul objectif se vendre
au plus offrant en termes numéraires, portefeuilles et autres avantages. Trop
de partis tue la démocratie.
Mobilisons nous pour un véritable système éducatif
performant avec des enseignants bien formés. L’avenir est incertain avec une
école qui traverse une crise profonde depuis des décennies. Des grèves et
débrayages répétitifs rythment le calendrier scolaire et universitaire. Des
engagements jamais respectés, des générations sacrifiées.
Mobilisons nous pour un système de santé de qualité.
Pourquoi l’hôpital de Guédiawaye Dalal
Diam tarde à ouvrir ses portes obligeant les populations les plus démunies
et qui en ont grandement besoin, à encombrer les rares hôpitaux que compte la
capitale ? Qu’il soit l’œuvre du Président Abdoulaye Wade, il ne doit pas
être oublié par les nouvelles autorités. Cette structure appartient à la
population sénégalaise. Les considérations politiques doivent être dépassées.
Equiper cette structure sanitaire est une urgence
simplement parce qu’elle est destinée à des milliers de femmes et d’hommes.
L’ouverture de cet hôpital est aujourd’hui plus pertinente que ériger un centre
de conférence à Diamniadio pour les besoins de la Francophonie (3 jours de
rencontre). Des milliards de nos francs pour une bâtisse de prestige faisant
l’affaire des entreprises turques et
quelques sénégalais. Il est urgent de revoir nos priorités.
Je lance un appel aux intellectuels, cadres et
travailleurs du pays à prendre leurs responsabilités car l’heure est grave. Le
pays est le nôtre et nous n’avons pas le droit ni le devoir d’assister les bras
croisés, à l’enlisement du Sénégal. Le développement du pays ne viendra de
l’extérieur. Inventons notre propre modèle de développement en tenant compte de
nos valeurs. Oeuvrons pour une réelle séparation des pouvoirs et surtout ne
point dépendre du pouvoir spirituel. Pour se développer, la laïcité doit être
renforcée. Nous avons les compétences, il suffit de nous mobiliser en donnant
le meilleur de nous mêmes. Servir le pays et pas l’abîmer. Tel est notre
devoir.
Les
tâtonnements d’aujourd’hui ne font qu’aggraver notre dépendance vis à vis de la
France, de la Chine, de l’Asie et des USA.
Diogamaye Sène, Tours France
5 Commentaires
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En Mars, 2015 (19:12 PM)Contribution Aussi
En Mars, 2015 (19:29 PM)Les médailles et décorations n'auront plus de valeurs à ce rythme, chaque JT de chaque jour je te vois décoré tout le monde qui a une audience pratiquement. c un peu too much à mon humble avis.
Signé un de tes électeurs non APERISTE
Ibra
En Mars, 2015 (19:42 PM)Reew
En Mars, 2015 (19:49 PM)Boy Soninké.
En Mars, 2015 (20:18 PM)Absolument bravo à l'auteur qui se montre in fine un excellent connaisseur de notre société.
Je réitère du coup avec énergie son appel pour l'ouverture de cet hôpital
DALAL DIAM afin d'honorer ce qui correspond à une forte demande sociale
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