Il est des moments où le silence, plus qu’une forme de résignation, sonne comme une trahison.
Des moments où prendre de la distance d’avec la chose politique est un chèque en blanc donné à des dirigeants déconnectés de la réalité sociale avec en prime avoir le droit pour eux d’user et d’abuser des ressources du Sénégal.
Ou faudra t-il qu’ils en arrivent avec nous pour mériter de notre part, une riposte appropriée, une réaction de refus à la mesure du mépris dont nous sommes l’objet.
Malgré une hausse du budget pour 2009 de 11,05% l’amenant à 1 835 milliards de francs CFA, le Sénégal traverse une crise multisectorielle. Jamais de mémoire de sénégalais, le pays n’a connu pareille situation. L’heure est grave parce que nous subissons :
• Une crise financière profonde faite de déficit du trésor public, d’une dette intérieure estimée par le patronat (La CNES) à plus de 300 milliards, avec un dépassement budgétaire exponentielle de 150 milliards. Alors que cette année, le taux de croissance de notre économie ne dépassera pas 3%.
• Une crise énergétique faite de coupures intempestives, de surcout, entrainant le non respect des délais de production pour les PME-PMI et un de déficit de compétitivité pour le «made in Sénégal». Une situation qui ne risque pas de changer d’ici 2012 aux dires même du ministre de l’énergie.
• Une crise alimentaire et une augmentation de la pauvreté dues essentiellement à la faillite programmée du monde rural, à une chute drastique du pouvoir d’achat du consommateur et à un surenchérissement non contrôlé des prix des denrées de premières nécessités.
• Une crise institutionnelle faites de confusions et d’interférences dans l’exercice de leurs fonctions respectives entre un exécutif hypertrophié et un pouvoir législatif moribond aux ordres soumis à des règlements de conflits politiciens et à des tripatouillages constitutionnelles récurrents.
• Une crise de l’éducation et une détérioration du climat social avec en perspective des jours sombres pour l’école sénégalaise et des conflits sociaux avec le monde du travail plus que prévisibles.
• Une crise du sport (Football - Basket-ball etc.). Parce que nous voulons récolter les fruits d’un travail sur le long terme fait de formation et d’encadrement des petites catégories que nous n’avons jamais voulu faire.
Ces tendances négatives, lourdes de conséquences, continuent de plomber toutes les tentatives de sortie de crise et installent le pays dans un climat d’incertitudes, de doutes qui font le lit à tous les dangers.
L’espoir s’est tari et la place, Le gouvernement du Sénégal a installé le pays dans une instabilité sociale, politique et économique sans précédent.
Jusqu’à présent, dans sa recherche du coupable, les sénégalais se sont offert la Sénélec et les Lions comme agneaux du sacrifice et exutoire à la violence jusque là contenue. Il leur faudra très peu de temps pour rechercher et trouver le vrai coupable avec les conséquences que l’on peut prévoir.
Comme réponse à la complainte des sénégalais, le pouvoir a réussi en terme de performance, sans rien perdre de son train de vie prohibitif à privatiser les richesses du pays concentrées qu’elles sont désormais entre les mains d’une minorité de syndiqués politiques et à socialiser largement la pauvreté avec le basculement de ce qui nous restait comme classe moyenne dans la précarité ou patauge plus d’un sénégalais sur deux.
Les Sénégalais doivent prendre la mesure de la gravité de la situation. Et ensemble chercher la solution pour contenir une explosion sociale presque inéluctable en recentrant le gouvernement sur les vraies priorités et les besoins ressenties et exprimés par le sénégalais lambda.
Les urgences sont là et nombreuses, l’acuité de la crise aurait du inciter le gouvernement à :
• Faire de la bonne gouvernance son unique instrument de gestion et à revenir à une orthodoxie financière qui appelle à une meilleure gestion des finances Publiques.
• Une meilleure allocation des ressources vers des secteurs sociaux qui réduisent la pauvreté tels que la Santé, l’Emploi, l’Assainissement, l’Education etc.)
• La réduction du train de vie de l’Etat (Cure d’amaigrissement pour la Présidence 64,5 milliards, suppression du Sénat 7,8 milliards, réduction du nombre de ministre et de ministre conseiller 49 en tout, réduction des Agences au nombre de 40 avec un budget fonctionnement et investissement cumulés de 122 milliards et la persistance des doublons à tous les niveaux).
• Solder au plus vite la dette intérieure pour permettre aux entreprises, de souffler et de reprendre leurs activités normales.
Il ya urgence à maintenir l’équilibre entre les pouvoirs seul gage d’un fonctionnement optimal entre l’action gouvernemental au service du citoyen et la nécessité d’un contrôle efficace exercé par le parlement sur l’utilisation des ressources publiques dans un environnement de crise mondiale.
La république ne sera forte, unie et indivisible que lorsque l’homme d’Etat aura à cœur de soulager les plus défavorisées de la tyrannie de la pauvreté, lorsqu’il s’évertuera à faire profiter les couches les plus démunies des ressources de la nation et à installer une véritable démocratie et un Etat de droit au Sénégal.
Dakar le 18 Octobre 2008
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