Après la rupture illusoire, sous les lendemains qui devaient chanter, toujours c’est « hier » qui fredonne sa complainte et « avant-hier » qui hurle sa nostalgie.
Il faut être honnête et reconnaitre que la tendance est aujourd’hui à l’oubli des assises nationales, en tout cas l’intérêt que lui accorde aujourd’hui les politique est en deçà de l’importance monumentale des ces travaux qui après quarante neuf années d’indépendance nous ont permis de faire une introspection hautement salvatrice et de construire une nouvelle majorité sociale autour d’un commun vouloir de changement de reconstruire notre pays. Le diagnostic dressé est grave, le constat est douloureux face à l’évidente vérité d’un pays arrivé à la limite de tout : celle de son processus de modernisation, celle de la définition de son pacte et consensus social, celle de nos choix politiques, économiques et surtout de notre conception d’une architecture démocratique hâtivement et abusivement qualifiée d’achevée.
Un tel constat sensé rendre impossible toute tentative d’invention d’un devenir commun et commander l’invention d’une nouvelle vision du présent et de l’avenir pour un Sénégal sombrant dans les tréfonds du cynisme et du pessimisme a fait germer dans notre pays par le hasard de l’histoire l’occasion d’une rencontre unique et porteuse d’espoir de toute un peuple qui lui donné tout son sens en définissant sa matérialité.
Les assises nationales de par leur portée symbolique mais surtout de par la démarche méthodologique retenue, qui encouragent les hommes et les femmes de tous horizons, mus par un idéal partagé d’édification de leur propre destin permettent dans ce moment important de l’histoire de notre pays de repenser notre logique collective.
Ne sommes nous pas - au confluant de choix cruciaux ?
Les assises ont réussi à cristalliser dans un même ensemble, le réel du vécu des masses conviées à la réflexion sous des formes idoines et l’engagement de l’élite savante pour créer une alchimie objective et créatrice, une volonté de construction massive et partagée. Ce faisant, il s’est agi de fonder la nouvelle vision politique du Sénégal, pour définir, organiser et planifier les changements possibles, résister au découragement, inventer des solutions pertinentes mais surtout transformer par l’action.
Voici le socle de la majorité des assises nationales, c’est une force nouvelle sécrétée par le peuple, grâce à son implication et à son engagement citoyen. Elle apporte un pilier nouveau à notre démocratie à la faveur d’une nouvelle forme d’expression participative qui lui fournit toute sa légitimité, au-delà des griefs et querelles de clochers. L’expression du pluralisme des opinions et convictions dans toutes leur diversité inhérente à la démocratie trouve un nouvel adjuvent qui s’est construit par la sédimentation de forces divergentes dans leur domaine d’action, dans la nomenclature sociale et économique du pays, mais convergentes dans l’expression de leur citoyenneté autrement que par le vote, mais par une posture inédite qui est celle de la réflexion, de la proposition et de la construction.
Cette mobilisation citoyenne des assises n’est pas une alternative à la démocratie représentative, mais elle jette les bases d’un système d’échange national et international avec la diaspora sénégalaise qui enrichit et complète les relais traditionnels.
La majorité des assises doit s’exprimer et avec force, elle est plus que légitime car au dessus de toutes contingences subversives, c’est l’expression du devoir d’unité nationale et l’entente sur ce que nous devons faire ensemble, sur la feuille de route que nous traçons à ceux qui seront en charge de gérer le pays, peu importe leur origine, leur participation ou non aux assises. Elle sera surtout le garant de la justice sociale dans un pays devenu une mosaïque de discrimination en pérennisant les consultations afin d’actualiser la plate forme de besoin des populations et s’inscrire dans une temporalité en phase la crise culturelle et économique qui mine notre pays.
Oui ! Oui ! Il y’a belle et bien une nouvelle majorité au Sénégal, c’est celle des assises à rebours de la politique de courte vue et du tâtonnement permanent, c’est la majorité d’aujourd’hui et de demain. Que ces acteurs la portent, l’assument et la fassent vivre pour qu’elle concrétise ses belles promesses pour un Sénégal du travail simplement bien fait et de la justice sociale pour tous. Vive les assises nationales.
•Babacar ABBA Mbaye
•[email protected]
COMITE FRANCE ASSISES
Jeunesses Socialistes France
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