Les inondations en banlieue dakaroise constituent un casse -tète pour les autorités publiques. Avec le réchauffement climatique une bonne partie de la banlieue dakaroise (Pikine, Guédiawaye) est engloutie par les eaux depuis 2006.Pour se dédouaner les politiques affirment que se sont les populations qui ont choisi délibérément de vivre dans les bas fonds.
La question des inondations est très complexe, elle va même au-delà de l’explication servie par la majeure partie des acteurs politiques qui en font parfois un fonds de commerce. De part et d’autres les formations politiques représentatives dans cette localité le minimum était de concevoir une étude sociologique du phénomène. Cela aurait permis la compréhension d’un déterminisme religieux qui caractérise les zones inondées. Ce déterminisme religieux en zones inondées est un facteur non négligeable à la recherche de solutions pour régler définitivement l’équation des inondations. L’étude des noms des quartiers et un bref aperçu historique de l’implantation des populations dans les zones sinistrées permettront de cerner au mieux le phénomène.
LA SOCIOLOGIE DES NOMS DE QUARTIER
A partir de la connotation religieuse de la majorité des quartiers inondés, on comprend aisément ce déterminisme religieux. De toutes les zones inondées où le Président de la République a consenti d’innombrables efforts pour mettre en place le programme d’urgence JAXAAY, l’analyse du nom des quartiers nous renvoie à un symbolique islamique : DAROU RAKHMANE, MINAME, BAGBAD, MEDINA GOUNASS, JEEDAH, MOUSDALIFA, LANSAR, AINOUMANE, MEDINATOUL MOUNAWAR, DAROU NAYIM, AMDALAHI, MISSIRA ZAM ZAM etc.…En citant ces quartiers on donne l’impression de se trouver en Asie dans les pays arabes. Par opposition aux zones de la banlieue qui ne sont pas touchées par le phénomène, avec des noms qui nous laissent culturellement indifférents : NOTAIRE, BAYE LAYE, KIPPI COCO, FITH MITH, GOLF HAMO, etc.… Des zones disposant d’un système naturel de drainage des eaux à savoir les sols DIOR.
De prime abord on pense que l’eau a choisi son camp. L’eau a délibérément choisi d’envahir les quartiers à connotation religieuse, ce qui peut paraitre normal vue l’importance que revêt l’eau dans la religion musulmane .L a présence de l’eau est souvent synonyme de providence. Seulement ce déterminisme religieux va au-delà de croyances super structurelles et est lié à l’historique même de la zone.
APERCU HISTORIQUE
La connotation religieuse des noms de quartiers au niveau des zones inondées n’est pas un fait de hasard. Des faits historiques fondent l’argument d’une cité religieuse à l’instar des cités religieuses du Sénégal qui caractérisait cette zone au début des années 60. Au cour d’une audience avec le Président LEOPOLD SEDAR SENGHOR, le Khalife Général de DAAKA, THIERNO MOUHAMADOU SEYDOU BA avait sollicité auprès de l’autorité un site pour recaser ses disciples HAL POULAR qui, pour la plupart des cas ,officiaient en tant que ouvriers dans les entreprises dakaroises (PAD, SOTIBA, SIDEC, SOCOPAO, COUD etc.) Cela pour permettre au guide religieux de les regrouper dans une même zone pour perpétuer l’idéal religieux de Daaka dans la capitale dakaroise. C’est ainsi que le Président Senghor lui a octroyé la zone qui fait face au Commissariat Central de Guédiawaye que THIERNO MOUHAMADOU SEYDOU BA a baptisé MEDINA GOUNASS à l’instar de la cité religieuse MEDINA GOUNASS DAAKA. Le guide y implante un Dahra et y construit une mosquée.
Au début des années 70 une grande sécheresse a frappée le Sénégal. Les populations de l’intérieur du pays (CAYOR, BAOL, SALOUM, WALO), pour fuir le marasme économique avec la raréfaction des pluies ont investi la banlieue parce que ne pouvant pas loger dans les cités résidentielles de Dakar. Aidés par l’assèchement des nappes ces populations sont venues investir la banlieue, là où la colonie religieuse et autochtone HAL POULAR avait été bénie par le Khalife. Avec la complicité du délégué de quartier où du représentant du Khalife ces populations venues de l’intérieur du pays ont pu investir la périphérie de Médina Gounass.
Caractérisée comme étant une communauté un peu renfermée sur elle même et profondément religieuse, la communauté Hal Poular a eu du mal à tisser des interactions et des interrelations avec ces populations venues de l’intérieur du Sénégal. Pour toujours coller à l’idéal Daaka certains dignitaires hal poulars, sentant leurs eues et coutumes menacer par cet invasion, ont préféré s’exfiltrer et créer une nouvelle cité toujours avec la bénédiction du Khalife .C’est ainsi qu’ils se sont éclatés pour créer à partir de Médina Gounass, Bagdad, Miname, Médinatoul Mounawar, Missira, Zam Zam etc.
Cette emprise de la communauté hal poulars en zones inondées est d’autant plus vraie que la quasi-totalité des autorités politiques, des délégués de quartier et des Imams de cette localité sont des hal poulars.
Une prise en compte de ce déterminisme religieux en zones inondées est primordiale à la recherche des solutions définitives à ce fléau. Il faudra penser à intégrer la dimension religieuse de cette communauté la plus représentative de la localité qu’est la colonie Hal Poular .Surtout les associer aux différentes actions des pouvoirs publiques. Aujourd’hui si le Plan JAXAAY est dans une impasse c’est en partie au fait que certaines familles encrées dans la religion ne peuvent pas comprendre quitter MOUSDALIFA et s’établir à JAXAAY.
JAXAAY reste la vitrine des réalisations du gouvernement de l’alternance en banlieue, s’il n’est pas accompagné d’un élan populaire à l’instar des chantiers de THIES qui ont reçus moins de financements que Jaxaay (52 milliards contre 40 milliards) c’est parce que en amont on n’a pas effectivement pris en compte ce déterminisme religieux.
Aujourd’hui la dimension des inondations mérite une attention particulière de la PATTE D’ OIE BULLDERS à MALIKA. Il arrivera un jour où on empruntera une barque pour traverser tout la localité. Le lit d’eau s’est déjà dégagé :L’axe Patte D’Oie Bullders – Collège Canada-Médina Gounass-Bagdad-Darou Rakhmane –Béne Barrack est envahi par les eaux.
Il faudra aller vers la délocalisation systématique des populations des zones inondées et inondables vers des zones d’habitat plus décentes et que l’Etat veille sur l’assainissement.
LA DELOCALISATION SYSTEMATIQUE: Solution définitive des inondations en Banlieue
Avec le phénomène des inondations en banlieue, le Régime de l’alternance, reconnaissons le, est préoccupé par un problème qu’il n’a pas crée. Mais le principe sacro saint de la démocratie étant que les hommes passent mais que l’Etat demeure, le Gouvernement du Sénégal est dans l’obligation de régler ce problème. En 2006 Son Excellence le Président de la République Maitre Abdoulaye WADE , suite aux fortes intempéries avec son lot de sinistrés ,est monté au créneau à travers un discours à la Nation pour repousser la date des élections législatives pour consacrer 52 milliards au Plan DIAXAAY .Cette générosité légendaire et son souci d’améliorer les conditions de vie des personnes défavorisées ont été salués par tout le monde. Seulement le site de JAXAAY est trop petit pour accueillir tous les sinistrés dans les zones inondées et inondables .Le principe de la délocalisation est la meilleure solution et que le Plan JAXAAY , malgré son caractère social était une solution d’urgence. La solution viendra de la création d’une nouvelle ville pour régler deux problèmes : loger les sinistrés et désengorger Dakar.
BAYAKH : LE SITE IDEAL
Les inondations en banlieue vont constituer un déclic pour réaliser le projet d’érection d’une nouvelle capitale préconisé par le Président Abdoulaye WADE. Seulement au lieu d’une nouvelle capitale il faudra créer une nouvelle ville entre DAKAR et THIES sur l’axe des NIAYES plus précisément aux alentours de Bayakh juste après la Communauté Rurale de SANGALKAM.L’objectif est de créer le plus grand Mégalopole de l’Afrique Occidentale en reliant THIES à DAKAR .
Situation géographique et dispositions de la zone
Elle est située dans la région de Thiés dans la zone communément appelée DIENDER .BAYAKH est un carrefour qui est relié par un réseau routier qui donne des ouvertures vers différentes régions du Sénégal ( Saint Louis, Diourbel, Kaolack, Dakar ) . La zone est située à l’ouest par l’Océan Atlantique, avec des sols DIOR comme Guédiawaye, avec un climat propice à l’habitat.
Le site dispose aussi de dispositions naturelles et agricoles incommensurables avec une bonne emprise de la culture maraichère et fruitière mais aussi de l’élevage et l’aviculture sans compter le port de KAYAR qui est très déterminant dans la distribution des ressources halieutiques au Sénégal.
Toutes les conditions naturelles nécessaires sont réunies pour faire de la zone une ville providence. Il reste simplement à assurer par l’Etat l’accès aux services sociaux de bases ( eau ,électricités ,hôpitaux ,écoles ,édifices sportives et culturelles ).Avec des infrastructures routières de dernières générations à l’instar de l’autoroute de BAYAKH à DIAMALAYE en bordure de la mer. C’est vrai qu’avec les sols Dior la zone dispose d’un système naturel de drainage des eaux de pluies mais cela n’enlève en rien à l’Etat le devoir d’assainir. Ce qui est d’autant plus facile que les populations logeant le site ne sont pas encore sur place.
Il faudra surtout penser à délocaliser une partie de l’Université CHEIKH ANTA DIOP de DAKAR vers la Nouvelle Ville. Une université qui devrait compter six milles étudiants en compte aujourd’hui soixante milles. Est-il sûr d’entreteneur soixante milles têtes pensantes à sept kilomètres du Palais Présidentiel ? Cela constitue une bombe à retardement :il suffit juste que deux étudiants n’ayant pas perçu leur bourse manifestent pour que l’avenue Cheikh Anta Diop soit bloquée. Il faudra penser à délocaliser les facultés de Sciences juridiques et Politiques, de Lettres , de Sciences Economiques et de Gestion. Et y laisser les facultés de Médecine et de Sciences qui font de la pratique à Dakar. L’Etat a un besoin crucial en formation, l’université de Dakar sera un véritable creuset d’excellence pour doter à l’Etat la formation d’une administration performante.
LE RELOGEMENT DES SINISTRES
Après avoir investi dans la zone toutes les dispositions nécessaires pour une habitation descente ,ce qui est droit fondamental, il faudra penser à loger d’abord les sinistrés de la banlieue tout en tenant compte du déterminisme religieux en zones inondées en maintenant les noms des quartiers et en collaborant avec les autorités coutumières et religieuses parce ce que pour la plupart des cas les quartiers populaires dakarois ont été installés par des autorités coutumières ou religieuses. Les populations sont dictées par des croyances qui leur obligent parfois de requérir aux bénédictions de tel ou tel marabout avant d’occuper un espace.
L’Etat, après étude, tiendra compte de la dimension sociale pour indemniser les sinistrés qui quitteront la banlieue dakaroise pour habiter la nouvelle ville déjà bénie par l’ensemble des chefs religieux du Sénégal. Ainsi chaque sinistré disposera d’un terrain viabilisé et une subvention qui dépendra de sa situation sociale et de la valeur des dommages pour qu’il y est un peu plus d’équité dans la répartition des indemnisations car celui qui a loué une maison ne peut pas bénéficier de la même considération que celui qui est propriétaire d’une maison sinistrée. L’Etat fera appel à un Mouvement d’Emancipation Nationale pour inviter tous les sénégalais de l’intérieur et de la diaspora à participer à l’essor national. Nos partenaires au développement et les institutions immobilières publiques ou privées vont appuyer l’Etat dans ce projet .Ces institutions immobilières vont contracter avec les associations des sinistrés pour permettre à ces dernières de verser la subvention de l’Etat comme apport et bénéficier de logements sociaux payable sur dix ans avec la complicité des banques de la place.
Les nouveaux quartiers ainsi constitués :MEDINA GOUNASS 2, BAGDAD 2 ,MISSIRA 2, MINAM 2, AINOUMANE 2 ,ZAM ZAM 2 ,MOUSDALIFA 2,DJEEDAH 2,AMDALAHI 2 seront des espaces où il fera bon vivre peut être avec une harmonisation qui fera que chaque quartier disposera de sa couleur .Ainsi on aura des cités bleues, blanches ,oranges ,vertes etc.
Après installation de tous les sinistrés l’Etat peut réussir le pari une famille un toit pout occuper véritablement la nouvelle ville. Il faudra promouvoir l’habitat social pour les fonctionnaires et les employés du privé à revenus moyens, les personnes évoluant dans le secteur informel.
La nouvelle ville sera proche de KAYAR qui sera un port artisanal national. Ainsi Kayar sera un pole de développement économique qui permettra une bonne gestion et redistribution des ressources halieutiques à travers tout le pays. Cela suscitera nécessairement une nouvelles agglomération un intérêt économique , sans oublier SEBIKHOTANE où sera ériger le CENTRE SOUS REGIONAL DE COMMERCE DES FRUITS ET LEGUMES (FOIRE DES VERTS ) à l’instar de la foire de Dakar pour créer un pole économique pour l’espace CEDEAO .Le Centre va abriter les marchés THIAROYE,SYNDICAT PIKINE ,SANDINIERY. Ainsi SEBIKHOTANE sera comme KAYAR un pole d’attraction économique et suscitera une nouvelle agglomération en face de l’autoroute à péage, en face de l’aéroport International Blaise Diagne, en face de la plateforme industrielle JAFZA.
Après la délocalisation des populations, les zones inondées et inoccupées pourront participer au développement économique du Sénégal. Il faudra surtout laisser le temps à l’eau de reprendre son chemin : ce serait extraordinaire que Dakar soit divisé en deux par un lac allant de la PATTE D’OIE à MALIKA. Ce cour d’eau pourra servir de voie ;des aéroglisseurs pourront transporter les populations de la Patte d’Oie à Malika. Des activités économiques comme la pisciculture et l’écotourisme pourront y être développées. Sans oublier que le Sénégal a ratifié le Pacte de KYOTO pour la préservation de l’environnement et qu’un lit d’eau au cœur de Dakar jouera un grand rôle dans l’amélioration de la qualité de vie des populations
CONCLUSION
Cette étude n’est pas l’œuvre d’un technicien mais d’un citoyen, d’un politique nanti de quelques réflexions. Il est de mon devoir de penser, du moins de susciter la réflexion sur un phénomène qui nous préoccupe nous tous car la question des inondations doit interroger la conscience de tout homme politique soucieux du devenir de notre cher SENEGAL
Mamadou FALL dit Pape
Président Mouvement Patriotique 2000
Responsable libéral à Guédiawaye
12 Commentaires
Ma
En Mai, 2011 (01:43 AM)11111
En Mai, 2011 (01:45 AM)Dsk
En Mai, 2011 (02:04 AM)Taf
En Mai, 2011 (02:23 AM)Verité
En Mai, 2011 (03:46 AM)Deug
En Mai, 2011 (03:47 AM)Le Bien
En Mai, 2011 (03:48 AM)Vraie
En Mai, 2011 (03:49 AM)Yve
En Mai, 2011 (23:51 PM)Anonyme Ad Dda Sarr
En Mai, 2016 (01:20 AM)Ababacar Gueye
En Février, 2019 (20:31 PM)Ababacar Gueye
En Février, 2019 (20:31 PM)Participer à la Discussion