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[ Contribution ] Que nous réserve cette saison touristique 2008-2009 ?

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[ Contribution ] Que nous réserve cette saison touristique 2008-2009 ?

Il y a bien lieu de se poser la question. En vérité, elle hante tous les professionnels du tourisme au Sénégal. D’ailleurs, cette question devrait intéresser tout Sénégalais soucieux de l’évolution économique du pays car depuis cinq longues années nous ne cessons, nous professionnels du tourisme, de crier notre désarroi face aux difficultés qu’accumule au quotidien notre secteur. Depuis, nous interpellons l’Etat pour qu’il fasse preuve de conséquence pour nous permettre de rendre plus compétitif le tourisme qui, faut-il le lui rappeler, constitue le second pilier de l’économie nationale en termes de rentrée de devises et d’emplois. Entre courriers à l’adresse des autorités gouvernementales et allusions dans les médias, nous n’avons jamais cessé d’exprimer notre inquiétude.
De jour en jour, le secteur touristique s’enfonce dans une sorte de léthargie générale qui risque de coûter très cher à toute l’économie du pays. La crise du tourisme se répercute partout et entraîne généralement dans beaucoup d’établissements un cumul sans précédent des dettes fiscales et sociales, un retard des salaires à défaut de compressions de personnel ; sans parler des charges liées à la consommation en énergie, eau et téléphone, les sacrés trois S… SENELEC, SDE, SONATEL.
Chaque région ou site touristique traîne avec son lot de problèmes que l’Etat minimise voire ignore, laissant les professionnels se débrouiller tous seuls avec leur propre sort ; ou même, empirant leur situation avec des mesures pour le moins inconcevables.
A côté de ses fortes ambitions de porter le nombre de touristes à 1 500 000 par an et le nombre de lits à 50 000 en 2010, certaines lois et mesures politiques nous font croire que l’Etat, lui-même, chercherait à tuer le tourisme plutôt que de le promouvoir. En tout cas, il y a du non-dit ou alors un manque criard de volonté politique.
Une ville comme Saint-Louis ne saurait survivre de la faillite du tourisme, il en est d’ailleurs de même pour bien d’autres villes du Sénégal, mais entre charges fiscales, dégradation des milieux et manque de flexibilité et d’attractivité des lois et règlements organisant le secteur, il n’y a pratiquement aucune disposition politique favorisant le secteur touristique dans cette ville, fleuron de la Teranga sénégalaise qui de jour en jour perd de son envergure propre. Entre la loi interdisant depuis août 2003 l’entrée sur le territoire des véhicules de plus de cinq ans et l’irrégularité voire la suppression de la desserte aérienne Paris-Saint-Louis, cette ville, jadis capitale ou plaque tournante du tourisme au plan national, ne vit maintenant que de miettes, et d’ailleurs de plus en plus rares et dérisoires.
L’écrasante majorité de ces jeunes qui partent en pirogue en Europe, bravant la mort rien qu’à la recherche d’un avenir plus prometteur, vivaient du tourisme. On oublie très souvent de mentionner la morosité dans ce secteur parmi les facteurs poussant les jeunes à l’immigration par la mer. Le tourisme constitue le second pourvoyeur d’emplois au Sénégal et sa crise ne saurait ainsi ne pas affecter les autres secteurs de la vie économique et sociale.
Nous ne demandons pas à l’Etat de jouer le rôle d’une agence de voyages, nous ne lui demandons pas d’aller nous chercher des touristes et autres clients, nous voulons simplement, et à bon droit, qu’il travaille de manière conséquente et soutenue à promouvoir ce secteur aux potentialités énormes et inépuisables et faciliter les touristes qui veulent découvrir ce beau pays qu’est le Sénégal. Tous atouts touristiques dont dispose le pays, en termes de milieux naturels, de ressources humaines ainsi que de disponibilités d’investissement, ne sont pas donnés à tout pays. Raison pour laquelle, nous demandons à l’Etat plus de volonté politique, de professionnalisme, de présence et d’assistance. L’Etat doit se mettre à l’écoute de nous, professionnels et acteurs économiques, qui faisons vivre ce secteur dont dépend très fortement l’économie nationale, sans quoi nous irons de mal en pis, ce qui aurait des répercussions énormes sur l’évolution sociale du pays.
La saison touristique qui démarre en ce mois de novembre nous préoccupe très singulièrement. Saison touristique ? En vérité, vu toutes les potentialités dont dispose notre cher Sénégal, on ne devrait même pas raisonner en termes de saison car au Sénégal le tourisme devait bien être une affaire de tous les jours de l’année, trois cents soixante-cinq jours de soleil sur trois cents soixante-cinq. Dieu merci.
Le malaise du tourisme ne se règlera pas du haut des instances gouvernementales, mais plutôt avec l’implication directe des différents acteurs concernés et surtout la prise en compte de leurs différentes suggestions et revendications. Aujourd’hui, plus que jamais, il y a urgence à agir dans le sens d’entreprendre un grand ménage dans le secteur touristique qui reste un des leviers de notre économie nationale.

 

Mme Dior DIAGNE
Directrice Hôtel DIOR
Saint-Louis/SENEGAL



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