Plusieurs centaines de milliers de personnes sont menacées de mort, de famine ou d'épidémies au Darfour en raison du regain de violence et d'insécurité dans cette région de l'ouest du Soudan, a averti lundi le chef des opérations humanitaires des Nations unies.
Jan Egeland a déclaré que la situation actuelle au Darfour était comparable à celle du début de l'année 2004, date à laquelle cette région était "le champ de massacres de ce monde". A la mi-2004, le monde avait pris conscience de la gravité de la situation et les Nations unies avaient pu accéder au Darfour pour y lancer l'une de leurs plus vastes opérations humanitaires. La raison principale de la dégradation de la situation humanitaire est l'insécurité grandissante à laquelle sont confrontés les civils et les 14.000 travailleurs humanitaires, pris dans le feu des violences opposant les milices arabes -les Janjawid-, les troupes gouvernementales, les rebelles et les bandits de la région, a expliqué Jan Egeland. La situation empêche les équipes humanitaires onusiennes et les organisations non-gouvernementales (Ong) d'atteindre les quelque 300.000 personnes vivant près de la frontière avec le Tchad (ouest du Darfour) et dans les montagnes de Jebal Marra (centre).
Ces régions pourraient donc être le théâtre d'une augmentation massive de la mortalité parmi la population, due à l'absence d'aide humanitaire internationale. "Cela n'arrivera pas dans un jour ou deux, une semaine ou deux, mais cela arrivera dans quelques semaines", a prévenu Jan Egeland. Au moins 180.000 personnes ont été tuées et deux millions déplacées depuis le début en 2003 du conflit qui oppose les Janjawid -à la solde de Khartoum et accusées de commettre des atrocités sur les populations noires- aux rebelles du Darfour.
Jan Egeland a estimé qu'il fallait désormais intensifier la pression sur les différentes parties du conflit et faire en sorte que l'aide humanitaire promise par la communauté internationale arrive à destination. Seulement 21% des 1,7 milliards de dollars promis cette année pour le Soudan (dont 650 millions de dollars pour le Darfour) sont ainsi parvenus jusqu'à présent.
Pareillement, l'Unicef, le Fonds des Nations unies pour l'enfance, n'a reçu que deux millions des 90 millions de dollars dont il a besoin pour mener son action au Darfour, a souligné Jan Egeland.
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