Le philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne recevra mercredi à Paris le Prix Edouard Glissant, qui récompense chaque année, depuis 2002, un auteur ou artiste fidèle aux valeurs de l’écrivain martiniquais, a appris l’Aps de source informée. M. Diagne recevra la récompense en fin de matinée à la Maison de l’Amérique latine. A cette occasion, un hommage sera rendu à Edouard Glissant, décédé le 3 février dernier à l’âge de 82 ans, précise la même source. Le programme prévoit également une conférence du journaliste Edwy Plenel, fondateur du site Mediapart, sur ‘l’œuvre et les engagements’ de l’écrivain martiniquais, créateur des concepts de ‘créolisation’, de ‘tout-monde’ et ‘d’antillanité’ et lauréat du prix Renaudot en 1958 pour La Lézarde (Seuil).
Le Prix Edouard Glissant récompense une œuvre littéraire qui met en exergue les valeurs poétiques et politiques de l’écrivain : la diversité culturelle, les relations Nord-Sud, la raison post-coloniale, le métissage et toutes les formes d’émancipation. Il a été créé en 2002 à l’initiative de l’Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis, avec le concours de l’Agence universitaire de la francophonie (Auf), de la Maison de l’Amérique Latine et du Réseau France-Outremer (Rfo). Ce prix a déjà récompensé Vassilis Alexakis en 2003, Kenneth White en 2004, Alain Borer en 2005 et François Maspero en 2006.
Romancier, poète et essayiste, Edouard Glissant est le fondateur des concepts d’’antillanité’, de ‘créolisation’ et de ‘tout-monde’. Il était professeur en Littérature française à l’université de la Ville de New York et président de la mission de préfiguration d’un Centre français consacré à la traite, à l’esclavage et à leurs abolitions. Les derniers travaux de Glissant font l’éloge du concept du ‘tout-monde’. L’intellectuel s’interroge sur la survie des peuples au sein d’une mondialisation source de nombreux conflits identitaires à travers le monde.
Le lauréat Souleymane Bachir Diagne est professeur d’études francophones et de philosophie à l’université de Columbia et membre du Conseil du futur de l’Unesco. Il a publié de nombreux travaux dans les domaines de l’histoire de la logique et de la philosophie, en particulier dans le monde islamique et en Afrique. Agrégé de philosophie, docteur de 3e cycle et docteur d’Etat en philosophie, il travaille à la fois sur l’économique chez Nietzsche et surtout sur le logicien George Boole. Diagne a consacré un ouvrage à la pensée du logicien George Boole (‘Boole, 1815-1864 - L’oiseau de nuit en plein jour’, Belin, 1989). Il a traduit de Boole ‘Les lois de la pensée’ (Vrin, 1992) et s’est proposé, à terme, ‘de constituer une véritable science des opérations de l’entendement, d’exposer les procédures du raisonnement humain sous la forme d’un calcul algébrique’.
Dans ‘100 mots pour l’Islam’ (Maisonneuve et Larose, 2001), le philosophe ‘explique une suite de notions religieuses, juridiques et politiques qui tournent autour de l’Islam qui n’est pas examiné du point de vue de la foi, mais dans une perspective politique et historique’. Son œuvre ‘Islam et société ouverte - la fidélité et le mouvement dans la pensée de Muhammad Iqbal’ (Maisonneuve et Larose/Codesria 2001) traite de la pensée du philosophe indien Iqbal. Bachir Diagne est aussi l’auteur de ‘Reconstruire le sens’ (Codesria, 2000). Il a également écrit : ‘Léopold Sédar Senghor : L’art africain comme philosophie’ (Riveneuve Éditions, 2007) et ‘Comment philosopher en islam’ (Editions du Panama, 2008 ; réédité chez Phoenix en 2010).
5 Commentaires
Undefined
En Juin, 2011 (07:23 AM)Youth is very proud of you
Yo ALLAH rokou diam
Fauve
En Juin, 2011 (07:57 AM)Diagne Nar Waay
En Juin, 2011 (08:02 AM)athia book
Mamadou Bocar Ndiongue
En Juin, 2011 (08:28 AM)Aboubakrine Niang
En Janvier, 2012 (11:18 AM)Participer à la Discussion