À moins de deux semaines du premier tour de la présidentielle guinéenne, une dizaine d'officiers supérieurs proches de Moussa Dadis Camara ont été remis en liberté, dont l'ancien chef d'état-major des armées, le colonel Oumar Sanoh. Une enquête pour malversations présumées doit être ouverte contre eux.
Ils sont une dizaine d'officiers de haut rang proches de Moussa Dadis Camara, toujours en « convalescence » à Ouagadougou, à avoir été arrêtés pour « malversation ». Détenus depuis quatre jours à Conakry dans les locaux de la gendarmerie, ils ont été remis en liberté lundi. Parmi eux figuraient l'ancien chef d'état-major des armées, le colonel Oumar Sanoh, son adjoint, le colonel Abdoulaye Kéita, ainsi que les colonels Alpha Ousmane Diallo (Marine), Ansoumane Kaba (armée de terre), David Haba (Défense nationale), etc.
« On les a libérés sans leur dire pourquoi ils étaient détenus depuis quatre jours à la gendarmerie de Matam (banlieue de Conakry) », a assuré à l'AFP un membre de la famille d'un officier relâché. « Ce qui est sûr, c'est qu'on a retrouvé notre parent sain et sauf, il ne se plaint de rien sauf de l'isolement et de l'angoisse qu'il a endurés », a-t-il ajouté.
La libération des officiers a été confirmée par une source proche de l'état-major général des armées. « Nous voulons qu'ils rejoignent leurs familles en attendant d'ouvrir une enquête sur la gestion des fonds qu'ils ont eu à gérer sans rendre de comptes », a-t-on affirmé.
Dadis va « très bien »
Dimanche soir, le chef d'état-major de l'armée guinéenne, le colonel Nouhou Thiam - par ailleurs chargé par le président par intérim Sékouba Konaté d'organiser l'élection présidentielle du 27 juin -, avait affirmé à l'AFP et RFI que ces officiers devaient « rendre des comptes » pour « clarifier » des gestions « opaques ». Et sans doute apporter la garantie qu'ils n'interféreraient d'aucune manière dans le scrutin. « Au sein de l'armée guinéenne, nous sommes habitués aux malversations, nous avons accusés nos aînés de détournements et puisque maintenant c'est la transparence, il faut rendre des comptes », avait précisé Thiam.
Quant à Dadis, il va « très bien » et se sent « en paix (aussi bien) mentalement que physiquement », a déclaré lundi à Ouagadougou le Premier ministre burkinabè Tertius Zongo. Celui-ci a estimé que le retour de l'ex-chef de la junte guinéenne serait lié à la « réconciliation » à Conakry. Il a ajouté que Dadis avait été rejoint à Ouagadougou le 8 juin par son épouse, sa mère et ses enfants.
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