La Journée internationale de la Francophonie, célébrée le 20 mars au Sénégal
« Le 20 mars est la journée du lancement officiel de la Quinzaine de
la Francophonie. Nous la célébrons en partenariat avec le ministère de
la Culture car la Direction de la Francophonie est rattachée à ce
département. Pour cette année, la journée de lancement commencera le
matin à la Place du Souvenir par une cérémonie officielle. La troupe «
Espoir de la banlieue » en assurera l’animation. Il y aura aussi un
panel sur le thème « Le Français dans tous ces états » avec comme trois
sous-thèmes : « La langue française est-elle sexiste ? », « Le
français des Sms » et « Le français dans le rap sénégalais ». C’est une
façon pour le Groupe des amis de la Francophonie (Gaf) de s’intéresser
au français tel qu’il vit et évolue...
Tout ce travail nécessite un gros investissement de la part des membres
du Gaf. Des ambassades ont aussi participé à ces investissements. Les
autorités sénégalaises se sont également impliquées pleinement. De même,
des structures culturelles vont nous accueillir. Il s’agit de la Maison
de la culture Douta Seck, du Centre culturel Blaise Senghor, de
Kajinol, de l’Ucad, ainsi que des institutions culturelles françaises au
Sénégal.
A chaque célébration de la Quinzaine de la Francophonie, nous voulons
faire des activités en dehors de Dakar pour ne pas nous limiter à
organiser des activités uniquement dans la capitale. Ainsi, nous
organisons des activités à Saint-Louis, Toubab Dialao et Louga.
J’espère qu’à l’avenir nous en ferons encore plus en dehors de Dakar.
C’est un objectif que nous essayons d’atteindre chaque année, mais ce
n’est pas simple.
Manifestaions gratuites pour tous les publics
Toutes
ces manifestations ne sont pas uniquement construites et développées
par la Suisse, la France, le Canada ou la Belgique qui organisent des
activités pour la Francophonie. C’est plus large et nous avons un
groupe qui comprend la Tunisie, le Liban, le Congo, l’Egypte…, qui sont
tous aussi actifs et qui font venir des experts de haut niveau, des
professeurs, des artistes, etc.
Pour
notre Groupe, il est important de promouvoir cette diversité culturelle
et nous voulons en faire bénéficier le public sénégalais. Ce que nous
faisons, c’est pour ce public. En tant que présidente du Gaf, j’essaie
de communiquer autant que possible pour que le public soit averti,
informé, pour qu’il y ait des manifestations gratuites pour tous les
goûts et de différentes natures.
En 2008, nous avions organisé avec les autorités sénégalaises la
Quinzaine de la Francophonie qui, depuis cette date, se tient chaque
année autour de la Journée internationale de la Francophonie, le 20
mars. Par Quinzaine de la Francophonie, il faut entendre toutes les
activités culturelles au sens strict de la culture. Cette année par
exemple, nous avons prévu des activités littéraires, des galas, des
récitals de poésie, de la littérature, de la musique, des activités
sportives, etc. Il y aura aussi le « Marathon de la Francophonie ». Et
comme nouveauté, nous aurons une randonnée dénommée « la Francophonie en
marche ».
Les activités de cette année vont durer deux mois et demi
Les
années précédentes, nous avions l’habitude d’organiser des
manifestations en deux semaines. Mais cette année, compte tenu de
l’élection présidentielle, nous avons jugé nécessaire d’étaler les
activités de la Quinzaine sur deux mois et demi. En réalité, en ayant
plus de temps, nous espérons que cela permettra au public d’y participer
largement.
Cette
année, au lieu d’avoir un thème qui traverse les activités, nous avons
préféré les grouper avec des manifestions littéraires et sportives. On
aura également un cycle de cinéma dont je suis particulièrement
fière.?C’est un défi car à Dakar, les gens n’ont pas beaucoup d’occasion
d’aller au cinéma et c’est dommage.
Il y aura aussi des conférences dont la plupart auront lieu à l’Ucad.
Une conférence, qui est pour moi l’une des plus importantes, est
consacrée à la Francophonie et aux langues nationales africaines.?Son
thème : « Y a-t-il une concurrence ou une complémentarité entre le
français et les langues africaines ? Comment les deux vivent-elles
ensemble ? Autour de quoi s’articulent- elles ? ».?Nous n’avons pas
voulu nous limiter aux langues africaines. Nous avons aussi trouvé
intéressant de mettre en perspective un cas exogène à l’Afrique. En
effet, il y aura un conférencier belge qui parlera des relations entre
le français et le flamand belge qui est un peu particulière comme
situation.
Des conférences sont également prévues sur le français comme langue des
affaires et du travail. Le français est une chance pour les affaires et
le travail. Ceci, il faut que les jeunes le sachent et ne perdent pas
cette chance sur le plan international. Nous ferons aussi une conférence
sur Jean-Jacques Rousseau, en raison de la célébration du 300 ème
anniversaire de sa naissance. La Suisse a choisi d’organiser sur
l’actualité politique de la pensée de Jean Jacques Rousseau, avec le
professeur Aminata Diaw Cissé, spécialiste de cet écrivain né à Genève
le 28 juin 1712. Il y aura des activités pédagogiques qui se dérouleront
principalement dans les écoles avec l’organisation de concours. »
Objectifs du Groupe des amis de la Francophonie
« Le Groupe des amis de la francophonie (Gaf) a été créé en 2008 à
Dakar. Il réunit, d’une part, les représentants des ambassades des pays
membres de la Francophonie qui ont une ambassade à Dakar. D’autre part,
il se compose des institutions de la Francophonie qui ont leur siège à
Dakar ou qui sont représentés au Sénégal. Il s’agit principalement de
l’Agence universitaire francophone (Auf), du Confemen, de la Confejes
ainsi que d’autres pays associés ou associations et clubs qui
travaillent pour la Francophonie. Nous voulons aider le Sénégal à
mettre en œuvre les objectifs de l’Organisation international de la
Francophonie (Oif).
La présidence de ce groupe a été toujours liée à la présidence de la
Francophonie en général. La Suisse a organisé le dernier Sommet de la
Francophonie en octobre 2010 à Montreux. A mon arrivée à Dakar, en
septembre 2010, j’ai repris de mon collègue l’ambassadeur du Canada
cette fonction de présidente du Gaf. Cette présidence devrait se
terminer au prochain sommet de la Francophonie à Kinshasa, au Congo, du
12 au 14 octobre prochain.
Le
Gaf fonctionne à travers des réunions plénières. Et tout ce que nous
décidons de faire est validé par la plénière du groupe. Nous avons un
bureau plus restreint qui réunit les anciens présidents, les nouveaux,
l’ambassadeur du Liban, doyen du corps diplomatique au Sénégal, et
quelques autres membres. C’est en quelque sorte une manière d’avoir une
représentation géographique équilibrée, puisque l’Oif a la chance d’être
une organisation présente sur tous les continents et a une immense
diversité culturelle.
A Dakar, au Sénégal, nous avons la chance d’avoir des ambassades de
pays africains francophones. Cette chance est à saisir car la majorité
des membres de l’Oif sont africains et le français est la langue que
nous avons en partage. Mais pour la plupart des membres de l’Oif, le
français n’est pas la première langue, ni la seule.
Langage du Sms et du rap, une réelle menace
Si
je prends l’exemple de mon pays, la Suisse, le français y est parlé par
un peu plus de 20% de la population. Il n’y est donc pas la première
langue, mais c’est une langue par laquelle on peut communiquer. C’est
aussi un instrument de travail. C’est dans ce sens qu’elle nous
intéresse d’ailleurs. Comme l’a dit le secrétaire général de la
Francophonie, le français est une chance que nous avons en commun pour
faire des choses qui nous intéressent et qui intéressent les jeunes de
nos pays.
Pratique de la langue française au Sénégal
« Au Sénégal, il y a deux aspects. Je constate une grande éloquence et
une sensibilité de la langue, ainsi que l’usage approprié de cette
dernière par des intellectuels. Ce qui m’a d’ailleurs frappée car en
Suisse, les gens ne sont pas éloquents.?Ils parlent peu, mais bien. Par
ailleurs, dans la vie quotidienne, j’ai trouvé les gens moins
francophones que ce à quoi je m’attendais avant de venir au Sénégal. Je
me suis demandé si le français était en retrait. Dans un pays où la
majorité de la population parle le wolof, il est normal que cette
dernière soit une langue véhiculaire et que le français soit justement
une langue d’ouverture vers le monde. A ce titre, le français mérite
d’être conservé et d’être appris par les jeunes. La pratique du
français est en recul dans le monde et particulièrement en Afrique, même
si théoriquement le nombre de personnes qui parlent cette langue
augmente du fait de la démographie. Il peut bien y avoir d’autres
approches par rapport à cela, même si l’anglais est une langue de
communication internationale. Le français en est également une autre.
On
parle aussi bien le français que d’autres langues dans ces pays.
L’idéal est de conserver cette langue qui est un patrimoine. Je
considère que toutes les formes d’expression comme le Sms, le rap,
peuvent participer à faire vivre le français qui est une langue vivante.
C’est normal qu’elle évolue. On ne peut pas parler de la même manière à
Dakar, à Abidjan, à Montréal ou à Genève. C’est ce qui fait la richesse
de cette langue. On doit pouvoir évoluer librement.
Une Francophonie trop culturelle, au détriment de l’économie ?
Je
ne crois pas que la culture soit la cerise sur le gâteau de la
Francophonie. La culture est une nécessité fondamentale pour tout être
humain. Quand on n’a plus rien, on reste cet être humain avec sa
culture. Je veux parler de la culture au sens profond et large du
terme, pas celle au sens du savoir écrit et acquis.
La
culture est un besoin fondamental pour la survie de l’être humain. Je
ne suis pas d’avis que toutes les organisations doivent faire la même
chose. Est-ce que ce serait un gain que la Francophonie soit une espèce
d’union qui s’occupe de tous les domaines ? Est-ce que c’est réaliste
d’y penser, compte tenu de l’étendue géographique de notre espace ?
Est-ce que, économiquement, cela a un sens ? Il reviendra aux
responsables de répondre à cette question. Et je ne suis pas persuadée
que cela soit la voie la plus directe pour arriver vers l’autre objectif
du développement.
Accès plus facile des jeunes Africains aux universités occidentales
C’est vrai qu’il n’est pas facile d’obtenir un visa pour aller en
Suisse qui appartient à l’espace Schengen. Nous partageons les mêmes
règles que les autres pays de cet espace. La possibilité d’étudier
existe. De nombreux étudiants sénégalais en profitent d’ailleurs. Je ne
crois pas que les politiques migratoires sont devenues aussi
restrictives comme vous l’avez dit, en particulier à l’égard des
étudiants. D’ailleurs, les pays que vous avez cités (Suisse, Belgique,
France et Québec) accueillent de plus en plus des étudiants étrangers,
notamment sénégalais. Si une personne veut aller étudier dans ces pays,
il faut qu’elle maîtrise le français. C’est l’une des conditions.
Par
ailleurs, de nombreux Sénégalais vont en Suisse dans le cadre des
visites de famille, pour étudier ou dans le cadre des activités des
organisations internationales qui ont leur siège dans notre pays. C’est
vrai qu’il y a une procédure à suivre, qui est un peu restrictive, mais
il y a une tendance de réticence de nos compatriotes car la Suisse est
un pays où la démocratie est très développée. Il y a eu des initiatives,
notamment un référendum dans le sens d’un durcissement des politiques
migratoires.
5 Commentaires
Senegalaise De Geneve
En Mars, 2012 (12:47 PM)Jacques Sarr
En Mars, 2012 (19:04 PM)Sara
En Mars, 2012 (08:43 AM)est ce que vous pouvez refaire votre plateforme blog?
C'est trop mal foutu!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
1)on ne peut pas insérer des images dans les articles
2) il n'y a pas de barre justifier
3) quand on veut juste un brouillon il le publie comme article
4) on ne peut pas changer les dates de nos publications
5) les bannières que vous proposez sont laides et il n'y a aucun moyen de les modifier!
TOUT LE MONDE VA SE TIRER SI VOUS N'APPELEZ PAS VOTRE WEBMASTER OU SI NE VOUS NE LE VIREZ PAS POUR PRENDRE QUELQU'UN DE PLUS COMPETENT!
Kaddu Magg
En Avril, 2012 (09:52 AM)Brian Folison Mardochée
En Décembre, 2014 (14:04 PM)Participer à la Discussion