Le président égyptien par intérim Adli Mansour a dépêché lundi un émissaire à Dakar pour échanger avec les autorités sénégalaises sur les récents évènements politiques qui ont secoué l’Egypte, et sollicité le soutien du Sénégal pour un rétablissement de la démocratie et un retour à l'ordre constitutionnel dans son pays, a appris l’APS de source officielle.
"Je suis porteur d’un message d’amitié du président de la République d’Egypte (Adli Mansour) auprès de son homologue sénégalais Macky Sall. Le but de ma visite est d’expliquer au Sénégal les derniers évènements qui ont secoué l’Egypte ces derniers temps’’, a expliqué le diplomate Abdellatif Nehad au sortir d’une audience avec le Premier ministre sénégalais, Abdoul Mbaye.
‘’Nous sollicitons le soutien du Sénégal à cette feuille de route que nous avons mise en place et au processus de rétablissement de la démocratie et de la souveraineté du peuple égyptien’’, a ajouté M. Nehad. Le diplomate égyptien s’est ensuite attardé sur la crise qui secoue l’Egypte, confrontée depuis quelque temps à une vague de manifestations pro et anti- Mohamed Morsi, le président démocratiquement destitué le 3 juillet par l’armée et remplacé par le président du Conseil constitutionnel, Adli Mansour.
‘’Ce qui s’est passé chez nous est une révolution, un soulèvement populaire de plus de 25 millions de personnes pour parachever les objectifs de la révolution de janvier 2011 (qui a abouti à la chute du régime de Hosni Moubarak)’’, a-t-il souligné. ‘’Certes, nous avions eu un président élu démocratiquement (Mohamed Morsi), mais il a eu à poser des actes antidémocratiques et anticonstitutionnels, créant un blocage total dans la marche de notre pays. Tout le monde voulait l’organisation d’une élection présidentielle anticipée, mais Morsi a toujours refusé le dialogue’’, a poursuivi Abdelatif Nehad.
Il a ensuite insisté sur le processus de réformes mis den place par les nouvelles autorités. ‘’Les forces vives de la Nation, l’Armée et les populations se sont unies pour mettre en place une feuille de route (…) Nous avons déjà mis en place un gouvernement civil, installé un comité d’experts pour le chantier constitutionnel’’, a-t-il relevé. ‘’D’ici à trois mois’’, un référendum est envisagé ‘’pour valider la nouvelle constitution’’, a-t-il annoncé. ‘’Ensuite, nous organiserons des élections légitimes avant de terminer sur l’organisation d’une élection présidentielle au bout de huit à dix mois, a souligné le diplomate égyptien.
Lors de son entrevue avec Abdoul Mbaye, l’envoyé spécial égyptien à Dakar a évoqué la suspension de son pays de l’Union africaine (UA). ‘’Avec le Premier ministre sénégalais, nous avons parlé de la décision du Conseil de sécurité de l’UA qui a décidé de suspendre l’Egypte, pays fondateur de l’UA dans ses activités’’, a-t-il confié.
‘’ Le Caire regrette que l’instance dirigeante africaine ait pris une telle décision parce qu’aucun acte de la déclaration de Lomé que nous avons rédigée avec nos frères africains ne s’applique pas à l’Egypte’’, a estimé Abdelatif Nehad. ‘’Le chef du gouvernement sénégalais m’a expliqué l’attention avec laquelle le Sénégal suit les évènements qui se déroulent en Egypte depuis 2011.
Il m’a promis de transmettre toutes nos préoccupations au président Macky Sall qui est absent du territoire’’, a poursuivi l’envoyé spécial du Caire à Dakar. Selon lui, ‘’le Sénégal est solidaire du peuple égyptien et reste en phase avec les nouvelles autorités du Caire pour leurs efforts de rétablissement de la démocratie, de la constitution et des réformes politiques engagées’’.
MTN/ASG
7 Commentaires
Verite001
En Juillet, 2013 (14:02 PM)Comment les militaires egyptiens avec a leur tete ce criminel de al sissi peuvent renverser un president democratiquement elu et le mettre aux arrets?ils ferment les chaines et radios des frères musulmans,leurs journaux,tirent sur des manifestants pacifiques qui ne demandaient que leur president democratiquement elu soit libere,jusqu'a ce jour ,personne ne sait ou se trouve morsi,apres ca ils ont le culot de dire que ce n'est pas un coup d'état,vraiment honteux ,ces arabes ne connaissent rien de la democratie.
"légats"
En Juillet, 2013 (14:53 PM)On aura tout vu en Afrique! Même des magistrats putschistes et fers de l’être!
Peuls,
En Juillet, 2013 (15:25 PM)Ben
En Juillet, 2013 (15:38 PM)Et une fois de nouvelle élections organisées et une...nouvelle victoire des Frères Musulmans, la même armée reviendra faire un nouveau coup d'état, pour une nouvelle démocratie????
De qui se moque -t-on??
Xeme
En Juillet, 2013 (16:08 PM)Ok
En Juillet, 2013 (08:54 AM)@ok
En Juillet, 2013 (10:29 AM)L'Initiative égyptienne pour les droits personnels (EIPR) "alerte sur la gravité des violences confessionnelles" survenues dans divers gouvernorats du pays depuis le 30 juin, date des grandes manifestations qui ont abouti au renversement par l'armée de M. Morsi, est-il indiqué dans un communiqué.
L'ONG fait notamment état de la mort de quatre coptes les 4 et 5 juillet dans le governorat de Louxor (Haute-Egypte), dans des actes de vengeance après le décès d'un musulman, imputé à un chrétien.
La police n'a pris aucune mesure pour protéger cette population, alors que plusieurs maisons ont été encerclées, pillées et incendiées, ajoute-t-elle.
La minorité chrétienne d'Egypte représente 6 à 10% de la population du pays, estimée à 84 millions d'habitants.
Selon l'ONG, qui cite d'autres cas de violences récentes et de saccages d'églises, elle est accusée par des partisans du président déchu Morsi d'avoir ?uvré à son renversement.
"Les coptes paient le prix des discours enflammés contre eux de dirigeants islamistes et de partisans de l'ancien président, qui les accusent d'avoir conspiré en faveur d'une intervention de l'armée pour renverser (Mohamed) Morsi", déclare Ichak Ibrahim, un responsable d'EIPR, cité dans le texte.
M. Ibrahim juge en outre "troublante" l'incapacité de l'appareil sécuritaire (. . . ) à protéger les citoyens et leurs biens, qui sont pris pour cible sur des bases confessionnelles".
Les autorités "de transition doivent prendre des initiatives rapides pour protéger les Egyptiens et mettre un terme à la campagne" actuelle, souligne l'ONG, qui demande aussi l'ouverture d'enquêtes sur ces récentes violences à caractère confessionnel.
L'arrivée d'un islamiste à la tête de l'Egypte mi-2012 avait aggravé le sentiment d'insécurité et de marginalisation des Coptes.
Les relations entre le patriarcat copte et le pouvoir islamiste ont connu des tensions durant l'année de présidence de M. Morsi.
En avril, le patriarche Tawadros II avait accusé M. Morsi de "négligence", à la suite d'affrontements devant la cathédrale Saint-Marc du Caire, qui avaient fait deux morts et 89 blessés.
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