Les bourses de mobilité portent sur 4, 6 et 10 mois. Les frais, pris en charge par l’Etat sénégalais, comprennent le transport, les allocations mensuelles (l’indemnisation) et les assurances. Elles concernent les étudiants sénégalais inscrits au Sénégal mais aussi ceux qui sont inscrits à l’étranger en Master 2 ou en Doctorat.
Mise en place pour l’année universitaire 2013/2014, les bourses de mobilité permettront aux étudiants sénégalais d’aller à l’étranger pour poursuivre des études supérieures, effectuer des stages ou faire des recherches. Le Sénégal va supporter les frais de transport, les allocations mensuelles et l’assurance de l’étudiant. Les bourses de mobilité sont également accordées aux étudiants sénégalais de l'étranger.
L'appel à candidature est lancé, chaque année, entre avril et juillet. Selon les besoins de l'Etat, une liste de secteurs, de domaines ou de métiers d’intérêts nationaux (la promotion des filières d’ingénieurs, par exemple) est recensée. Une commission se tiendra pour statuer sur les notes obtenues depuis le Bac par les différents postulants. À la suite de l'étude des candidatures, une sélection est faite pour mettre en place un classement. Si pour telle filière, les besoins gouvernementaux portent sur 10 métiers, par exemple, les dix premiers de la sélection seront lauréats de la bourse de mobilité.
La réforme porte également sur la promotion du label « étudier au Sénégal ». Pour le 1er cycle, la nouvelle mesure prévoit d’offrir des bourses d’excellence aux jeunes bacheliers qui ont la mention bien ou très bien et qui ont une inscription dans un Prépa ou une grande école. La priorité va pour les grandes écoles, classes préparatoires ou universités ayant un bon rang dans le classement Shanghai (il note les établissements supérieurs du monde entier). Même si les autorités s’en défendent, l’idée est d’empêcher les étudiants sénégalais d’excellence d’aller dans des universités étrangères de seconde zone ou dans des Uit dont le prestige n’est pas toujours avéré. Dans l'esprit, la réforme va permettre de retenir les meilleurs étudiants au Sénégal. Le montant de la bourse de mobilité n’est pas encore dévoilé, selon nos sources.
Une mesure tardive
En France, on ne peut pas dire que les étudiants sénégalais soient tous au courant de la mise en place des bourses de mobilité. « Je n’étais pas au courant de la nouvelle mesure », assure Papa Abdoulaye Diop, inscrit en doctorat d’Economie à la faculté Pasteur, spécialisée en Economie au sein de l’Université de Rouen. Pape Guèye, en Master de Comptabilité, banque et assurance dans une école à Paris, ne dit pas autre chose : « Vous me l’apprenez », s’étonne-t-il. Ce défaut d’informations explique la méfiance quant à la transparence dans l’octroi de la bourse aux futurs ayants-droit. « J’espère qu’il y aura plus de transparence dans l’octroi de cette nouvelle bourse. Je suis en France depuis plusieurs années et j’ai toujours déposé une demande de bourse sans jamais en bénéficier. Pourtant, je remplis les critères de sélection : j’ai de bons résultats, je n’ai jamais redoublé. Je passe en année suivante souvent dès la première session de mai - juin », avance Pape Guèye. Il a un logement qu’il partage avec un autre Sénégalais à la résidence universitaire du Croisset, située à la porte de Clignancourt.
Papa Abdoulaye Diop fait partie de la très sélecte école doctorale de Rouen. « La bourse de mobilité, d’après ce que je viens d’en apprendre, est une bonne initiative », constate-t-il. Mais, ajoute-t-il, « je pense qu’elle concerne plus les doctorants en phase de soutenir leur thèse ou ceux qui n’ont pas eu un financement français ».
En effet, la réforme de l’enseignement supérieur français de 2010 menée sous le ministère de Valérie Pécresse permet aux meilleurs doctorants étrangers, comme français, de signer un contrat doctoral avec l’Etat français. « C’est un Cdd de 3 ans renouvelable un an », précise Papa Abdoulaye Diop. Ainsi, les Français réussissent à « blinder » les meilleurs étudiants étrangers pour leurs intérêts. La fuite des cerveaux n’est plus une vue de l’esprit mais une réalité chez tous les meilleurs étudiants sénégalais en France. « Si notre pays peut faire l’essentiel afin de récupérer ses enfants partis acquérir un supplément de connaissance, ce serait vraiment une bonne chose », estime Pape Guèye.
8 Commentaires
Amitie 3
En Janvier, 2014 (13:50 PM)Xaas
Deug
En Janvier, 2014 (15:33 PM)Très Bonne Mesure !
En Janvier, 2014 (15:33 PM)Samb5
En Janvier, 2014 (17:36 PM)Pepes
En Janvier, 2014 (01:53 AM)Etudiant 3ieme Cycle
En Janvier, 2014 (12:24 PM)J'apprécie vivement cette initiative
Ouvrez Les Yeux
En Janvier, 2014 (13:06 PM)Cette bourse a toujours excite et j’en beneficie actuellement. Aller a la direction des bourses (Building Maginot au Senegal), renseignez vous et vous saurez.
Ki
En Août, 2014 (12:46 PM)Participer à la Discussion