Cette année, quelque 5 800 enfants sans acte de naissance ont été autorisés à composer dans la commune de Thiès. Cette révélation est de l’Ia de Thiès, Mme Khadidiatou Diallo, à la clôture d’une session de formation en droits humains et violences basées sur le genre, destinée aux responsables des bureaux Partenariat, communication et genre des Inspections d’académie (Ia) et des Inspections de l’éducation et de la formation (Ief) du ministère de l’Education, en partenariat avec l’Association des juristes sénégalaises.
«Depuis l’année dernière, nous faisons composer des élèves qui n’ont pas d’acte de naissance aux examens d’entrée et du Cfee», a déclaré hier Mme Khadidiatou Diallo. L’Inspecteur d’académie de Thiès s’exprimait en marge de la clôture d’une session de formation en droits humains et violences basées sur le genre, destinée aux responsables des bureaux Partenariat, communication et genre des Inspections d’académie (Ia) et des Inspections de l’éducation et de la formation (Ief) du ministère de l’Education, en partenariat avec l’Association des juristes sénégalaises, déroulée par le Projet d’appui à l’éducation féminine et à l’empowerment des femmes pour un développement local (Paef-Plus).
Pour l’Ia de Thiès, «si les autorités en sont arrivées à faire entorse aux textes, c’est simplement parce qu’elles ont trouvé inadmissible que l’on dise à des enfants qui ont suivi normalement leurs cours du Ci au Cm2 qu’ils ne vont pas faire leurs examens parce que simplement ils n’ont pas d’acte de naissance. Ils ne comprendront pas et vont être désemparés, car ce n’est pas de leur faute s’ils n’ont pas cet acte». Elle justifie encore : «C’est pourquoi nous prenons depuis l’année dernière des initiatives pour permettre à ces enfants de composer. Et c’est ainsi pour le compte de cette année, quelque 5 800 enfants sans acte de naissance ont été autorisés à composer dans la commune de Thiès. Une situation déplorable qui doit cesser», indique Mme Diallo.
Face à cette situation, elle demande aux parents d’être plus responsables. «Il faut que ce phénomène qui veut que des enfants naissent, grandissent et fréquentent les écoles sans aucune pièce d’état civil s’arrête, car le faire c’est ne pas reconnaître à l’enfant son droit le plus élémentaire», dit-elle. A ce titre, elle fera savoir que son service a rencontré le président du Tribunal de grande instance de Thiès qui va à son tour saisir les présidents des tribunaux départementaux pour la mise en place de stratégies pouvant permettre de prendre les enfants par l’Inspection de l’enseignement et de la formation, et d’organiser pour eux des audiences foraines.
Mais, a-t-elle précisé, «ce qu’il faudrait, c’est de faire en sorte que l’on n’ait plus besoin de revenir à cette situation. Que l’on ait plus besoin de recourir chaque année à des audiences foraines. Nous allons faire tout le travail de sensibilisation qui sied auprès des parents et même, s’il le faut, rendre pénal cet acte. Puisque les enfants ne méritent pas d’être toujours soumis à ce stress. Quoi qu’on puisse dire, cela représente une des pires formes de violences faites aux enfants».
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