L’ISRA alloue des bourses de recherche à des étudiants en master et thèse

L'Institut sénégalais de recherche agricole (ISRA) déroule une politique d’allocation de bourses de recherche à des étudiants en master et en année de thèse, pour les aider à élaborer et mettre en œuvre des projets d’étude sur les céréales.Cette initiative est soutenue par le Programme de productivité agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO), mis en oeuvre par la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et soutenu financièrement par la Banque mondiale. Les projets soutenus financièrement portent sur les céréales sèches, que sont le mil, le sorgho, le fonio et le maïs. D’autres cultures sont également concernées : le niébé, l’arachide et le sésame.

 Les bénéficiaires de ces bourses, au nombre de 49, participent à des "journées scientifiques" ouvertes mercredi, au pôle de recherche de l’ISRA, à Dakar, où ils vont travailler sur les filières retenues (mil, maïs, etc.), selon la directrice du Laboratoire national de recherche sur les productions végétales, Dr Ndèye Yacine Badiane Ndour. "Ces allocataires de bourse travaillent sous l’encadrement de l’ISRA, avec la collaboration des universités publiques", a-t-elle précisé. Cette politique de soutien aux étudiants permettra à l’ISRA et à l’ensemble du système de recherche agro-sylvo-pastorale du pays de renforcer leur "potentiel scientifique", notamment en ce qui concerne les disciplines déficitaires en ressources humaines, a expliqué Mme Ndour.

 "On compte sur les allocataires de bourse pour assurer la relève, aussi bien dans le domaine de la recherche que dans l’enseignement supérieur", a-t-elle souligné. Selon elle, cet accompagnement des jeunes chercheurs, en plus de promouvoir la recherche dans les filières agricoles, a l’avantage de capitaliser les résultats de recherche du PPAAO. Le but visé est d’"accroître de manière durable et pérenne la compétitivité et la croissance du secteur agricole", a indiqué Mme Badiane. Le PPAAO aide les étudiants à "se former à la recherche", selon son représentant aux "journées scientifiques" de l’ISRA, Daniel Fonseca, qui est chercheur au Centre national de spécialisation pour les céréales sèches (CEERAS), basé à Thiès (ouest). "On ne leur dispense pas des cours, mais on leur octroie des financements, pour leur permettre de travailler dans les projets mis en œuvre dans le cadre du PPAAO, comme dans d'autres encore", a expliqué M. Fonseca. 

 La sélection des 49 boursiers a été "très ouverte et très transparent", a-t-il dit, expliquant qu’elle a été faite sur la base d’un appel à candidatures lancé en 2013. Les boursiers perçoivent une allocation mensuelle de 120.000 francs CFA, durant deux ans pour ceux qui sont en année de master, et pendant trois ans pour les thésards, selon Daniel Fonseca. "Le plus important, ce n’est pas la bourse (…). Le plus important, c’est tout ce qu'on donne à l’étudiant en termes de moyens de recherche, et donc d’accès aux laboratoires", a précisé M. Fonseca. "C’est une opportunité qui nous permet de présenter nos travaux, avec l'encadrement du PPAAO", a expliqué l’étudiante Mame Fatou Goudiaby. Bénéficiaire d’une bourse, elle mène une recherche sur la lutte contre les insectes ravageurs du mil, dans un centre de recherche de l’ISRA à Bambey (centre). Les "journées scientifiques", qui prennent fin jeudi, permettront de "faire le point sur l’avancement des travaux de recherche" menés par les étudiants. Le PPAAO, qui accompagne l’ISRA dans cette politique, concerne 13 pays ouest-africains, dont le Sénégal. L’un de ses objectifs est d’augmenter les productions animales et végétales de 7%, durant la période 2012-2016. Au Sénégal, ses recherches portent sur les céréales sèches, en plus du niébé, de l’arachide et du sésame.ADL/ESF