La situation qui prévaut dans les établissements scolaires publics de la banlieue de Dakar empire. Il y a une semaine, Grand-Place alertait, mais depuis lors aucune solution n’a été apportée aux problèmes du surpeuplement des écoles et au retard accusé dans le démarrage des cours. Résultat : la grève commence.
L’année scolaire a très mal démarré dans la banlieue de Dakar. Moins d’un mois après la rentrée officielle des classes, la grève reprend le dessus sur les enseignements. Et c’est le lycée Yeumbeul Asecna qui siffle la fin de la trêve. Hier, les élèves de cette école publique ont tenu une assemblée générale pour décrier les mauvaises conditions dans lesquelles ils doivent passer les neuf prochains mois.
A la fin de cette rencontre de concertation, ils ont décrété une grève de 72 heures renouvelable. Pis, des stratégies visant à étendre leur mouvement d’humeur aux autres écoles sont à l’étude. En d’autres termes, ladite grève pourrait, dans les prochains jours, si les autorités compétentes ne trouvent pas réponses aux besoins exprimés par les grévistes, se propager et toucher l’ensemble des établissements de la banlieue.
Décrivant, les difficultés à l’origine de leur mouvement d’humeur, les lycéens de Yeumbeul révèlent qu’ils y a des élèves de 3ème, c’est-à-dire en classe d’examen, des candidats au Brevet de fin d’études moyennes (Bfem), qui n’ont toujours pas de salle, depuis la rentrée officielle. Pour cause, explique Mamadou Ndiaye, « toutes les écoles publiques de la banlieue de Dakar sont bondées d’élèves ». Une situation qui s’explique par la forte demande de transfert des élèves en provenance des écoles privées et dont les parents ne peuvent plus, compte tenu de la « crise économique », assurer leurs frais de scolarité.
Un flux dont les conséquences se font sentir dans les classes, soutient le jeune Ndiaye. « Allez visiter les classes de seconde et première, les effectifs dépassent largement la norme qui est de 40 à 45 élèves. Il y a des classes de 90 voir 93 élèves. Comment l’on peut s’attendre à des enseignements de qualité dans de telles conditions ? », dit-il. Et le plus cocasse dans cette affaire, c’est qu’il n’y a même pas assez d’enseignants pour dispenser correctement les cours.
Toutes choses qui font dire à notre interlocuteur que dans la majorité des écoles publiques de la banlieue de Dakar, au lieu de « oubbi tay, jang tay », slogan que la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep) a courageusement porté, « c’est oubbi tay, janguougnou batay ».
Dans plusieurs localités du département de Rufisque, l’enseignement est confronté à divers problèmes. La commune de Jaxaay-Niacourap-Parcelles Assainies n’échappe pas à la règle. La logistique fait défaut à plusieurs égards.
Les autorités scolaires de la commune de Jaxaay-Niacourap-Parcelles Assainies ne dorment pas sur leurs lauriers. Tant font défaut les moyens entrant dans un bon apprentissage des enfants. C’est le sentiment du censeur du lycée de la localité, Mme Awa Sadio qui signale que le lycée est à double niveau, de la sixième à la terminale. Mais, les moyens ne suivent pas ; cela malgré la visite, l’année dernière, du ministre de l’Education nationale. « Il nous a offert quatre salles de classe, mais c’est très insuffisant. Ces salles ne sont pas encore équipées, il n’y a pas de tables-bancs. Aujourd’hui, les élèves sont dehors depuis 15 jours », se désole le censeur du lycée de Jaxaay. Pis, continue-t-elle, « l’année dernière, on avait loué quatre salles de classe, hors du lycée, pour les élèves de troisième, pendant toute l’année. De la sixième à la troisième, nous avons des effectifs pléthoriques. En sixième particulièrement, on est à 115 élèves par classes pour cinq sixièmes. Cette année encore, nous recevons 500 élèves qui viennent de passer l’entrée en sixième. Là, je dis que c’est un effectif que le lycée ne peut pas supporter ».
Toujours, selon Mme Awa Sadio, la situation est exacerbée par l’absence d’information de la part des autorités locales surtout communales. En effet, fait-elle remarquer, « le maire ne nous a pas du tout visité en début d’année. Il ne sait pas ce qui se passe dans l’école. Je répète que lycée du plan Jaxaay est un établissement scolaire à problèmes ».
Malgré ces difficultés, le lycée du plan Jaxaay occupe la deuxième place dans le département de Rufisque par son taux de réussites. C’est ce que fait savoir son censeur pour qui « nous occupons la deuxième place du point de vue résultats du bac, Bfem et la Coder cumulés ».
Du côté des parents d’élèves, on signale un autre problème : la pauvreté qui constitue un frein à un apprentissage correct des enfants. Pour le président de l’association des parents d’élèves, Ousmane Fall, « les familles de la commune de Jaxaay sont généralement de conditions très modestes. C’est pour cette raison que nous avons rencontré l’ensemble des directeurs d’école de la commune pour les sensibiliser. Surtout sur le problème des inscriptions qui sont, à notre avis, trop chères. Et nous avons lutté pour qu’il y ait une baisse. Malgré le circulaire du ministre pour une gratuité des inscriptions, nous savons qu’une école a des charges ».
Par rapport à ces charges, le président des Ape déplore qu’« aucune mairie ne nous soutient par rapport aux charges de l’école. Un gardien doit être payé chaque fin de mois, les factures d’eau et d’électricité mais aussi des problèmes de tables bancs et le matériel scolaire. Tout cela est à la charge des parents ».
Les problèmes de l’enseignement dans la commune de Jaxaay ont été évoqués lors de la cérémonie de distribution de fournitures scolaires par les autorités de la nouvelle commune. Cette année, la mairie a subventionné les établissements scolaires de la zone à hauteur de 4millions 250 mille francs Cfa.
3 Commentaires
Xuli
En Octobre, 2014 (21:09 PM)Papi
En Octobre, 2014 (21:53 PM)j vou félicite
Bravo !
En Octobre, 2014 (22:54 PM)Participer à la Discussion