Les syndicalistes sont plus que jamais déterminés à lutter contre les réformes intempestives de l’Enseignement supérieur. Hier, le bureau national du Sudes/ESR a exprimé, dans une déclaration, son refus catégorique à l’idée d’une promulgation de la loi sur les universités publiques.
L’Enseignement supérieur n’est toujours pas sorti de l’auberge. Deux semaines après l’adoption de la nouvelle loi sur les universités publiques par l’Assemblée nationale, le syndicat unitaire et démocratie des enseignants du Sénégal / Enseignement supérieur et Recherche (Sudes/ESR) dit niet à sa promulgation. Hier, dans une correspondance parvenue à EnQuête, le bureau national de ladite organisation syndicale a dénoncé la démarche utilisée pour son élaboration. Estimant n’avoir pas été associé à la réflexion de ce corpus juridique, le syndicat rejette son contenu et demande au président de la République Macky Sall de surseoir à sa promulgation.
A en croire les enseignants, cette loi porte atteinte au principe de l’autonomie des universités et de l’indépendance de ses membres. ‘’ La nouvelle loi est une atteinte à l’autonomie dans la pédagogie. Elle comporte également un grand danger et des menaces sur les activités scientifiques et pédagogiques. Elle porte en filigrane le découragement et la perte de foi des enseignants et de ceux qui aspirent à l’enseignement supérieur et à la recherche…’’, a indiqué la note.
En effet, la nouvelle loi consacre à la tête des universités un Conseil d’administration composé de 20 membres dont les 10, issus du milieu socio-économique, sont tous choisis par le ministre de l’Enseignement supérieur. Pour sa part, renseigne l’avis, le conseil académique, sous la présidence du recteur, ne comptera que 05 enseignants de rang A et 03 de rang B ainsi qu’un représentant de syndicat d’enseignant.
Large concertation
Le Sudes juge cette innovation excessive et parle d’une ‘’machination antidémocratique’’. Toujours, selon la correspondance, les présidents et vice-présidents seront absolument extérieurs aux universités, car choisis par le MESR et nommés par décret. ‘’Le recteur, supérieur hiérarchique de tout le personnel de l’université n’assure qu’un rôle de grand commis au sein du Conseil d’administration! Et le conseil d’administration dirige l’université avec tous les pouvoirs conformément aux articles 7 (organe délibérant), 9, 10 et 13 !’’ se sont exclamés les syndicalistes. Aux yeux de ces derniers, ce nouveau mécanisme institutionnel peut aboutir à la paralysie du système qui est chargé d’adopter le plan stratégique de développement de l’université, les budgets, les plans d’investissements…etc.
Par ailleurs, cette loi ayant pour vocation d’ouvrir l’université au monde du travail, exclut, selon la note du Sudes, l’UVS et les ISEP de son champ d’application, ainsi que le régime financier des universités. Pour rectifier le tir, le syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal exhorte le chef de l’Etat à inviter tous les acteurs clés à une large concertation pour la révision de cette loi, votée le 26 décembre dernier avant sa promulgation.
2 Commentaires
Porteplume
En Janvier, 2015 (10:31 AM)La meilleure façon de bloquer tout changement dans l’université, c’est de penser que ce changement doit venir de l’extérieur et doit s’opposer aux gens qui sont à l’intérieur. Les nombreuses expériences du passé l’ont bien montré. Il faut donc être capable d’associer dans les instances de décision des universités, à la fois la vue de l’extérieur et la légitimité qui vient de l’intérieur
Pleurs
En Janvier, 2015 (16:26 PM)Ce débat doit être posé la gouvernance certes dans un cadre autonome est un héritage avec ses imperfections. Dans mon propos j'insiste sur les manipulations possibles pour être doyen. On a vu des gens qui sont passés doyen par intérim avant d'être Doyen, même s'ils ont été Assesseur. Il ne s'agit pas de manipulation. Pour exemple en Fac des Lettres, pour l'histoire des Historiens : Un certain Kane a été Doyen, un certain Kandji, un certain Ndiaye et l'actuel Doyen Sow sont tous passés par des manipulations d'interim, alors qu'on nous brandit la démocratie et tout le monde sait comment des accointances sont montées et arrangées. L'histoire doit nous servir. Le combat de l'actuel MESR est un problème de gestion et de gouvernance, on ne se voilera la face, il y a des difficultés, des combats politiques et crypto - personnels. Ils se poursuivront hors de l'Intellect et plus par la force et comme dans l'arène, il y aura des vaincus, mais tout le temps, les étudiants trinqueront.
Il faut répondre au Directeur de l'Enseignement Supérieur Public.
La clarté du propos ne doit pas concerner que la faculté de droit.
Là, où il y a autant de juristes et personne ne se défend, je crois que vous avez touché
la plaie à l'Os. Tous coupables, l'article du journal Le Populaire qui indexe
l'Ancien Recteur Saliou Ndiaye et tous les autres doyens et Tapsir Diattara qui était son chargé de Mission
doit revenir au devant de la Scène.
Dans ce pays tous ceux qui ont été audités doivent expliquer, pas seulement nos collègues de la fac de Droit, parlez nous de votre Faculté des Lettres, pourtant tous vos reproches y ont cours. Pour votre courage, allez-y vous fermerez bientôt l'Université, si vous réussissez à récupérer l'argent ou à faire fonctionner l'université sans ces pratiques, vous aurez réussi, bon courage et bonne continuation.
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