L’université de Thiès est en proie à un mouvement d’humeur depuis mercredi. Suite à une «journée sans ticket» décrétée par les étudiants qui réclament le paiement de leurs bourses d'études, des échauffourées les ont opposés aux forces de l’ordre et occasionné des blessés dans les rangs des premiers, selon leur porte-parole.
«Les bourses n’ont pas été payées et les étudiants sont fatigués, ils n’ont pas de quoi manger», a martelé le président de la conférence des étudiants de l’université de Thiès, Mounirou Thioune, joint par Seneweb ce vendredi, au lendemain des incidents qui ont fait, rappelle-t-il, «3 blessés côté étudiant, et 1 autre atteint par une balle en blanc».
Quid des raisons de leur courroux ? Les étudiants ont investi la rue pour protester contre les retards dans le paiement de leurs allocations d’études. Lesquelles devaient être réglées depuis le 5 décembre dernier. Devant l’impossibilité de rentrer dans leurs fonds, ils ont d’abord décrété une journée sans ticket (journée de restauration gratuite). Mais à en croire Mounirou Thioune, des instructions ont été données par les autorités universitaires pour fermer les restos afin de les empêcher d’y accéder. «Il est inadmissible, déplore-t-il, que les autorités sortent des communiqués pour dire qu’ils paient les bourses à la fin du mois». «Ils ont des salaires de 500 mille et de 1 million qui ont été payés depuis le début du mois, alors que pour des bourses de 18 000 et 36 000 francs, ils ne peuvent pas payer, c’est inconcevable !», fulmine Mounirou Thioune, au bout du fil.
Le Rectorat qui a pris langue avec la direction des bourses, a dégagé sa responsabilité et estime que cette question ne relève pas de ses compétences mais de celle du ministère des Finances, explique le président de la conférence des étudiants, qui dit réclamer également, au nom de ses camarades, «des bus supplémentaires pour convoyer les étudiants entre le campus social et le campus pédagogique».
Joint par Seneweb, le Préfet de Thiès, Alioune Badara Samb minimise et livre sa part de vérité. «On a pris nos dispositions, on a juste mis un dispositif de sécurité. Des grenades lacrymogènes ont été tirées, mais la police n’utilise pas de balles en blanc. L’hôpital ne m’a signalé aucun blessé grave. Il n’y a pas eu d’arrestation», précise le représentant de l’Etat.
En attendant un dénouement de la situation, les étudiants ont décidé d’arrêter les cours jusqu’à lundi prochain. «Si elles ne sont pas payées, nous redescendrons dans la rue», a mis en garde le président de la conférence des étudiants de l’Ut.
Nos tentatives de joindre le rectorat de l’université de Thiès sont restées vaines.
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