Propos recueillis par Paul FAYE correspondant Seneweb.com
Le collectif régional des chefs d’établissements du moyen secondaire a organisé une rencontre pour discuter des voies et moyens d’éradiquer les violences en milieu scolaire. Ils ont saisi l’occasion pour honorer les anciens principaux de collèges pour service rendu à la nation. Seneweb.com s’est approché de l’un d’eux, Nfamara Diawara, ancien principal du collège de Bambali, dans le département de Sédhiou. Entretien.
Nfamara Diawara, vous venez de participer à ce conclave de tes pairs sur les violences à l’école. Comment appréciez-vous le thème ?
J’ai apprécié la rencontre car le problème de conflit en milieu scolaire est une triste réalité. Nos écoles sont le théâtre de violences de tout ordre, de violences multiformes. Violences entre élèves, violences entre élèves et enseignants, violences entre élèves et administration mais aussi violences entre enseignants et administration. Un conflit qui se justifie car l’école est une partie de la société et toutes les tares de celle-ci s’y transfèrent.
Quelle solutions envisagez-vous ?
Les solutions sont difficiles à cause de l’impact indélébile mais négatif de la colonisation. Nous avons perdu les valeurs cardinales à cause du choc des cultures. L’éducation traditionnelle s’est étiolée. C’est là, la source de tous nos problèmes. Et je voudrais citer Chinua Achebe qui disait : «L’homme blanc a placé le couteau sur les choses qui tenaient ensemble et nous sommes tombés en morceau».
Apparemment vous ne croyez plus à l’école ?
Je crois encore à l’école, mais il va falloir redistribuer les rôles. Mettre l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. L’école est devenue une zone de tourmente et l’Etat est responsable. Vous voyez que le niveau des élèves est en chute libre et cela n’encourage pas. Il faut mieux et toujours capaciter les enseignants. Il faut améliorer le cadre physique de l’école, assurer le développement professionnel et des enseignants et du chef d’établissement. Mais il faut aussi créer les conditions d’un partenariat entre l’école et la communauté.
En tant qu’ancien chef d’établissement quel conseil donnez-vous à vos jeunes collègues ?
Je leur recommande d’être tolérants, humbles et modestes. Qu’ils continuent d’apprendre car on ne forme plus. L’autoformation est essentielle surtout quand on est chef d’établissement. Il faut aller vers les autres, ne pas se contenter de ce qu’on entend à gauche et à droite. Manager une école c’est plus que çà. Il faut qu’ils s’autoforment qu’ils aillent voir les anciens afin qu’ils aient les moyens de diriger une école. L’établissement d’aujourd’hui n’est pas celui d’hier. Aujourd’hui, l’école est ouverte à la société, tout le monde fourre son nez là-dans. Il faut nécessairement s’autoformer et s’informer pour manager.
4 Commentaires
Baye Mbaye
En Juillet, 2015 (18:07 PM)Anonyme
En Juillet, 2015 (18:10 PM)Auditeur
En Juillet, 2015 (18:19 PM)Anonyme
En Juillet, 2015 (23:11 PM)Participer à la Discussion