Les Rencontres poétiques internationales de Dakar ne pouvaient se tenir à meilleure date. Cette biennale, dont le Grand prix de poésie porte le nom de Léopold Sédar Senghor coïncide pour sa cinquième édition avec la célébration du centenaire de la naissance de ce grand poète sénégalais.
« Tenir la poésie éveillée, l’aimer et la faire aimer », voila depuis neuf ans le sacerdoce des Rencontres poétiques de internationale dont la 5è édition s’est ouverte hier à Dakar. Coïncidant avec la célébration du centenaire de la naissance de Léopold Sédar Senghor, l’événement relève d’un cachet particulier, avec l’hommage qu’on tenu à lui rendre des poètes du Sénégal, de la Guinée, du Congo, du Cameroun, du Gabon, du Maroc, des Comores, du Canada, de la Roumanie, sous la houlette de la Maison africaine de la poésie internationale fondée par Amadou Lamine Sall.
« Vous en conviendrait avec moi, cet octobre béni, qui nous voit célébrer le centenaire de la naissance du président Léopold Sédar Senghor, ne pouvait avoir de meilleur point d’orgue qu’un chant d’amour et d’espérance des poètes », a remarqué le ministre de la Culture, Mame Birame Diouf. Selon le ministre, personne mieux que les poètes ne peut rendre l’hommage qui y sied à l’illustre poète Senghor. Un poète qui manifeste et réalise dans et par sa poésie les invariants de sa démarche : le ressourcement identitaire, l’ouverture aux autres cultures dans la dynamique du façonnement de l’homme nouveau.
Un homme qui, selon le ministre Mame Birame Diouf, serait la rencontre de tous les hommes, c’est-à-dire de toutes les cultures. Figure achevée de la civilisation de l’Universel, enraciné « dans les valeurs de sa race, de son continent, de sa nation, pour être » et ouvert « aux autres races, aux autres continents, aux autres nations, pour s’épanouir et fleurir ».
De la poésie de Senghor, Amadou Lamine Sall de la Mapi dira qu’il voulait changer le monde et changer la vie de son peuple. Mais « changer le monde et changer la vie exige une communauté », rappelle M. Sall et Senghor choisit de prendre pour communauté : l’Humanité. Car, l’Humanité, pour Senghor, c’est son peuple, sa religion, sa muse, son futur.
« La célébration de son centenaire a jeté de beaux soleils sur le monde. Partout, chaque grain de lumière a porté le reflet de Sédar. C’est bien avec sa mort que commence sa vraie vie », a trouvé le directeur de la Mapi, fils spirituel de Senghor.
De la poésie en général, Amadou Lamine Sall, héritier littéraire de l’enfant prodige de Joal, le compare à « ce formidable espace intérieur de liberté », « ce lieu vierge de toute injustice ». En ces temps de doute et d’angoisse, où tant de peuples ont du mal à se défendre des dieux qu’ils ont eux-mêmes créés, quoi de plus rassurant, se demande Amadou Lamine Sall, que de répondre au banquet des poètes ? La poésie, affirme-t-il, éclaire toujours. Partout où l’homme la retrouve, il y éteint une soif brûlante de vivre.
Aux poètes participants aux 5èmes rencontres de Dakar, Basile Senghor, président de la Fondation Léopold Sédar Senghor, formulera un grand merci. « La manière dont toute la communauté internationale a célébré Léopold Sédar Senghor, s’est approprié de son œuvre, est notre meilleure récompense », s’est réjoui Basile Senghor.
Jusqu’au 3 novembre, plusieurs activités dont la remise du Grand prix de poésie Léopold Sédar Senghor jeudi, un recueillement sur la tombe du président-poète demain, ainsi que des échanges avec des lycéens de Dakar rythmeront ces 5èmes Rencontres poétiques internationales. Déjà, hier, à la cérémonie d’ouverture, le prix de poésie de la Mapi a été décerné aux poètes de “L’anthologie des mille continents”, publiée aux éditions « Feu de Brousse ».
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