YAOUNDE : L’écrivain et ex-ministre camerounais Ferdinand Léopold Oyono, auteur notamment du roman "Le vieux Nègre et la médaille", est décédé hier à l’âge de 81 ans, après avoir été victime d’un malaise, a appris l’AFP de sources concordantes.
"Le ministre Oyono est mort ce (jeudi) à Yaoundé. Il a eu un malaise au palais (présidentiel) tout juste après le déjeuner offert au secrétaire général de l’ONU par le président de la République" Paul Biya, a déclaré à l’AFP un de ses proches collaborateurs ayant requis l’anonymat.
"Je ne saurais vous dire s’il est décédé au palais, dans l’ambulance ou à l’hôpital mais les choses sont allées très vite", a-t-on ajouté de même source, sans plus de détails.
Jointe par l’AFP, une source à la présidence a également indiqué que l’écrivain, un proche du président Biya, est décédé après "un malaise".
Dans un communiqué publié jeudi soir, la présidence a déploré la mort d’Oyono, parlant d’un "décès survenu le 10 juin à Yaoundé", sans précisions sur la cause et les circonstances.
Jeudi en fin d’après-midi, la famille et les proches du défunt étaient en larmes à son domicile au quartier Bastos à Yaoundé, a constaté un journaliste de l’AFP.
"Je vous dit combien je suis attristé par le décès ce jour même de Monsieur Léopold Ferdinand Oyono", a affirmé le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon dans une allocution devant le parlement camerounais.
Ferdinand Oyono était ambassadeur itinérant pour la présidence de la République et accompagnait le président Biya dans ses déplacements à l’étranger.
Né en 1929 à N’Goulémakong, près d’Ebolowa (sud), il a été formé dans son pays et en France, où il a notamment étudié le droit et l’administration - il est diplômé de la Sorbonne et de l’Ecole nationale d’administration (ENA) de Paris. Il a été ambassadeur du Cameroun auprès de l’ONU et dans plusieurs pays, puis longtemps ministre chargé notamment de la Culture et des Affaires étrangères dans le régime de M. Biya.
Avant d’occuper ces fonctions, il s’était déjà fait connaître comme écrivain, en publiant de mi-1950 à 1960 trois oeuvres considérées comme majeures dans la littérature africaine : "Une vie de boy", "Le vieux Nègre et la médaille" et "Chemin d’Europe".
Les deux premiers livres sont inscrits au programme scolaire de plusieurs pays africains.
"Le vieux Nègre et la médaille" narre les déconvenues de Meka, paysan du sud camerounais, décoré par le représentant de l’administration coloniale à la suite de la mort de deux de ses fils "pour la France".
"Une vie de boy" est le journal de Toundi Ondoua -qui se rebaptisera Joseph-, domestique d’une famille française au Cameroun durant l’époque coloniale.
1 Commentaires
Coly
En Août, 2011 (19:29 PM)Participer à la Discussion