Le président de la République, Abdoulaye Wade, s’est dit effrayé par l’ampleur du travail à faire en direction de la 3e édition du Festival mondial des Arts nègres (Fesman) prévue du 1er au 14 décembre 2009 au Sénégal, bien qu’ayant le sentiment que les choses sont bien campées. Il a fait cette déclaration lors du Conseil présidentiel sur les préparatifs de la manifestation qu’il a présidé hier.
« Je suis effrayé par l’ampleur du travail à faire, mais j’ai l’impression que les gens n’en sont pas conscients. J’ai le sentiment que les choses sont bien campées, mais je suis un peu perturbé et j’aimerais entendre autre chose », a dit le chef de l’Etat après avoir entendu un compte rendu détaillé du coordonnateur général du Fesman, Alioune Badara Bèye, lors d’un Conseil présidentiel sur les préparatifs de la manifestation qu’il a présidé hier. Le chef de l’Etat a suivi un exposé sur le travail effectué par les différentes commissions, le comité international d’orientation, le plan de communication, les campagnes de sensibilisation menées en Afrique (Gambie, Cap-Vert, Guinée, Ghana, Burkina Faso...), en Amérique (Etats-Unis, Venezuela, Brésil), dans les Caraïbes, en France, etc. Selon Me Wade, le statut d’intellectuel de la plupart des personnes impliquées fait que celles-ci travaillent aussi pour une cause. « C’est cette cause qu’il faut promouvoir et défendre. Je peux organiser le festival, mais ce n’est pas ça le problème. Il faut que ceux qui sont responsabilisés soient aussi conscients des tâches à mener (...). Plus on réfléchit, plus on avance et plus on doit s’adapter à l’évolution. Il faudra dire ce que nous attendons des différents thèmes que nous avons choisis », a poursuivi le président Wade qui avait à ses côtés le Premier ministre, Souleymane Ndéné Ndiaye, et le ministre d’Etat chargé de l’organisation du Festival, Mame Birame Diouf. « On peut dire que les choses fonctionnent bien et vont dans la bonne direction », a-t-il relevé. Me Wade a, par ailleurs, estimé que la communication au Sénégal sur le Festival n’est pas suffisante. Il a soulevé cette question après l’intervention du secrétaire permanent de la Commission nationale du Fesman, Abdoulaye Racine Senghor, qui a parlé des campagnes d’information et de sensibilisation menées dans les 14 régions du pays. « Je suis au centre d’un petit monde dans lequel je rencontre diverses personnes à qui je pose des questions sur le Fesman. Et je sens, dans leurs réponses, qu’elles ne sont pas suffisamment informées (...). Il faut aller vers les populations pour qu’elles s’approprient la manifestation. Il faut aller dans les milieux où les gens se rencontrent et y porter le festival. Il faut que le Sénégalais moyen sache qu’au mois de décembre prochain, ça va se passer ici, que des Noirs du monde entier vont se rencontrer ici. Les Sénégalais doivent avoir une idée de la manifestation », a suggéré le chef de l’Etat.
Pour Abdoulaye Wade, le festival sera certainement réussi parce que des intellectuels vont débattre lors de colloques et de conférences, de grands artistes vont se produire, mais l’impact final se mesure au niveau du peuple. « Il faut leur expliquer le festival pour que, mentalement, chaque Sénégalais soit sensibilisé et se sente concerné et impliqué », a-t-il ajouté. Le Conseil présidentiel s’est déroulé en présence de ministres (Intérieur, Economie et Finances, Culture, Commerce, Education, Communication, Agriculture), d’acteurs culturels (musiciens, stylistes, artistes plasticiens...) et représentants des animateurs et conseillers culturels. La 3e édition du Festival mondial des Arts nègres est prévue du 1er au 14 décembre 2009, sous le thème de la « Renaissance africaine ». La première édition avait été organisée à Dakar, du 1er au 24 avril 1966, sur le thème : « Signification de l’art nègre dans la vie du peuple et pour le peuple ». Du 15 janvier au 12 février 1977, Lagos (capitale du Nigeria) avait accueilli la 2e édition sur le thème : « Civilisation noire et éducation ».
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