La publication du rapport Khashoggi remet en lumière le cas de Saad Al-Jabri, l’ex-espion en chef du royaume wahhabite, qui accuse le prince héritier Mohammed Ben Salman de tentative d’assassinat.
C’est une affaire embarrassante de plus pour Mohammed Ben Salman (MBS), pourtant soucieux d’améliorer son image auprès de la communauté internationale. Dans une action en justice qu’il a initiée, Saad Al-Jabri, un ex-haut responsable du renseignement saoudien et proche conseiller du prince héritier déchu Mohammed Ben Nayef (MBN), accuse MBS de tenter de le neutraliser et de le ramener en Arabie saoudite par tous les moyens depuis 2017, année où il a fui le royaume.
Le prince héritier saoudien a envoyé des agents ratisser les États-Unis pour le localiser. L’ex-espion se trouvait en réalité au Canada. Il a envoyé un commando spécial pour, selon Saad Al-Jabri, l’assassiner. Les agents ont été refoulés à la frontière canadienne. MBS a également déposé une demande d’arrestation et d’extradition à Interpol pour corruption. L’organisation policière a qualifié la requête de « politiquement motivée plutôt que strictement juridique ». À Riyad, il est allé jusqu’à faire arrêter ses enfants, Omar et Sarah, 22 et 20 ans. Rien n’y a fait. Saad Al-Jabri, fidèle à sa qualité d’espion, demeure insaisissable.
Insaisissable
Le rapport des renseignements américains sur le meurtre de Jamal Khashoggi, rendu public le 26 février, remet en lumière le cas de Saad Al-Jabri. Dans ce document de quatre pages, la direction des renseignements américains affirme que MBS a « validé une opération à Istanbul, en Turquie, pour capturer ou tuer le journaliste saoudien Jamal Khashoggi ». Or dans sa plainte, Saad Al-Jabri soutient que MBS a envoyé l’escadron du Tigre pour tenter de l’assassiner à deux reprises au Canada, en octobre 2018 et en mai 2020. Il s’agit de la même équipe accusée d’avoir assassiné Jamal Khashoggi dans le consulat d’Arabie saoudite à Istanbul.
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