C’est la dernière ligne droite dans la procédure criminelle ouverte suite à l’assassinat, l’année dernière, de l’étudiant Samba Lampsar Sall. L’instruction est, en effet, bouclée et l’affaire devrait être, incessamment, évoquée à la barre.
Le vendredi 7 avril 2006, Samba Lampsar Sall, un jeune étudiant en télécommunications, a été abattu à Saint-Pétersbourg (en Russie) par des inconnus, d'une balle dans la tête, alors qu'il sortait d'une manifestation d'étudiants dans une boîte de nuit. La police et le parquet de la ville qui mènent l'enquête ont évoqué l'hypothèse d'un assassinat à caractère raciste. Quelque 18 mois après cet assassinat, des sources bien informées renseignent que l’instruction est bouclée depuis le 29 août dernier. ‘La date du procès va être fixée incessamment’, ajoutent-elles. Ces sources saluent la célérité dont a fait montre la justice russe pour le traitement de cette affaire qui, on se le rappelle, avait fait grand bruit et avait été largement médiatisée. S’il en a été ainsi, c’est qu’elle suscite, également, beaucoup d’intérêt dans les milieux universitaires et intellectuels russes. Elle est, également, suivie de très près par l’Ong de défense des droits de l’homme, Amnesty International.
Toutefois, nos sources informent que des manœuvres souterraines ont lieu de la part de la partie adverse qui n’a pas lésiné sur les moyens pour assurer la défense des jeunes inculpés. Ainsi, chacun des 18 présumés auteurs du forfait est défendu par deux avocats. Ce qui devrait faire un bataillon de plus d’une trentaine d’avocats. En effet, ce sont 18 personnes qui avaient été, au départ, arrêtées pour les besoins de l'enquête. Deux parmi celles-ci furent relâchées parce que mineures. Ainsi, seize personnes restent dans les liens de la prévention. Le présumé chef de la bande avait été, quant à lui, tué au moment de son arrestation.
Parallèlement à l’enquête criminelle ouverte par la ville, l’Université d’Etat de Saint-Pétersbourg a organisé, en la mémoire du jeune Samba Lampsar Sall, des journées culturelles, les 17, 18 et 19 mai derniers,. Au cours de cette manifestation, il a été décidé la création de deux bourses qui seront mises en compétition chaque année. Portant le nom du défunt, ces bourses seront attribuées sur la base de critères d’excellence. D’ailleurs, lors de ces journées culturelles, les parents de la victime avaient fait le déplacement de Saint-Pétersbourg. L’ambassadeur du Sénégal, le général Mountaga Diallo, celui du Mali ainsi que d’autres personnalités diplomatiques avaient honoré de leur présence ces journées en hommage à Samba Lampsar Sall. Devant un parterre d’invités, le Général Diallo avait magnifié les vertus de la coexistence pacifique qui sont celles de la société sénégalaise. Nos sources renseignent, également, que la mère de la victime, professeur de russe de son état, avait prononcé ‘un discours remarquable’ lors de cette manifestation.
Pour rappel, Samba Lampsar Sall était étudiant en sixième année de télécommunications à l'Université de Saint-Pétersbourg, donc en année terminale. Il était à quelques jours de la soutenance de sa thèse de doctorat d'Etat et s'apprêtait à rentrer au pays. C'est ce moment qu'avaient, malheureusement, choisi des militants de l'extrême droite russe pour commettre leur crime. Lesquels ont tiré en direction d'un groupe de six étudiants africains qui rentraient à la cité universitaire parmi lesquels Samba Lampsar Sall. Les balles ont, hélas, mortellement atteint ce dernier. Les meurtriers avaient laissé sur le lieu du crime une croix gammée (signe nazi) pour, apparemment, revendiquer leur forfait.
Aujourd’hui, de partout, la clameur s’élève pour réclamer ‘que justice soit dite’.
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