Les États-Unis lancent un vaste programme baptisé «clean network» qui bloquera les entreprises chinoises.
TikTok n'est qu'une première étape dans la guerre des réseaux qu'a lancée Donald Trump contre la Chine. Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo a présenté mercredi soir un large programme antichinois baptisé «Clean Network» ( «réseau propre»). L'objectif : «purger» les réseaux américains des applications chinoises, comme TikTok ou le réseau social chinois WeChat, afin de les priver d'accès aux données personnelles d'Américains.
«Étant détenues par des maisons mères chinoises, les applications TikTok, WeChat et les autres font peser des menaces significatives sur la protection des données personnelles des citoyens américains, a-t-il déclaré. Et c'est sans parler [de la porosité de ces applications] aux outils du Parti communiste chinois en matière de censure.» Dans ce cadre, Washington veut interdire à Huawei de pré-installer des applications d'origine chinoise sur ses téléphones mobiles.
Le plan de Mike Pompeo est même plus large. «Il s'agit d'éviter que Pékin utilise contre nous nos données» qu'ils auraient volées, a expliqué un responsable du département d'État. Les géants chinois de la tech, comme Alibaba (commerce en ligne), Baidu (moteur de recherche), China Mobile et China Telecom, ainsi que Tencent, se verront ainsi interdire la possibilité de collecter, héberger ou travailler sur les données sur le territoire américain.
De plus, China Telecom et trois autres entreprises chinoises devraient être interdites d'activité sur le sol américain. Le département d'État vérifie aussi actuellement que la Chine ne vole pas de données transmises via les câbles sous-marins qui connectent les États-Unis au reste du monde.
Trente «pays propres»
Washington cherche à convaincre d'autres pays de le rejoindre au sein du programme «Clean Network». Plus de 30 pays sont d'ores et déjà jugés comme des «pays propres» et les grands opérateurs télécoms mondiaux sont jugés également comme des «télécoms propres», a précisé le département américain.
Pékin a très mal pris ces annonces. Les États-Unis n'ont «pas le droit de mettre en place ce Clean network», a réagi le ministre des Affaires étrangères chinois, Wang Yi. Et de qualifier cette politique de «pur harcèlement». «Tout le monde comprend que Washington ne cherche qu'à protéger son monopole dans les technologies numériques et d'empêcher les autres pays de se développer», a-t-il asséné.
0 Commentaires
Participer à la Discussion