À Washington, la Chambre de représentants a adopté, jeudi, un projet de réforme de la police, un mois après la mort de George Floyd. Il est cependant peu probable qu'il soit approuvée par le Sénat, à majorité républicaine, avant les vacances parlementaire.
"Il y a exactement un mois, George Floyd a prononcé ses derniers mots, 'Je ne peux pas respirer', et a changé la trajectoire de l'histoire de notre nation", a déclaré, jeudi 25 juin, la présidente démocrate de la Chambre des représentants aux États-Unis, Nancy Pelosi, peu avant que soit approuvée un projet de réforme de la police, baptisé du nom du défunt.
Sous les applaudissements, le texte a été adopté par 236 voix contre 181. Trois républicains l'ont soutenu.
En adoptant ce texte un mois exactement après la mort de cet homme noir, tué par un policier blanc à Minneapolis, la Chambre des représentants, contrôlée par les démocrates, "rend honneur à sa vie et aux vies de tous ceux tués par les brutalités policières", a-t-elle ajouté.
Vacances parlementaires le 3 juillet
Ce projet de loi est toutefois, en l'état, voué à l'échec au Sénat, à majorité républicaine. Malgré la volonté affichée des deux partis de parvenir à une réforme, leurs positions sont actuellement si éloignées qu'un accord rapide semble difficilement atteignable avant les vacances parlementaires du 3 juillet.
Parmi les grands points de discorde avec les républicains, le texte prévoit notamment l'interdiction pure et simple des prises d'étranglement et s'attaque à la large immunité dont jouissent les policiers américains.
Il prévoit également la fin, pour les infractions liées aux stupéfiants, des mandats de perquisition permettant aux agents d'entrer sans frapper chez les suspects. C'est lors d'une telle intervention que Breonna Taylor, une infirmière noire âgée de 26 ans, a été tuée chez elle en mars sous les balles de policiers.
Un texte républicain rejeté
N'ayant qu'un pouvoir limité sur la police à travers ce pays fédéral, Donald Trump avait signé le 16 juin un décret interdisant notamment les prises d'étranglement, sauf en cas de danger pour la vie du policier, et ordonnant une réforme limitée des forces de l'ordre. Il avait appelé le Congrès à inscrire rapidement dans la loi des mesures plus complètes.
Mercredi, les démocrates ont bloqué au Sénat un texte républicain de réforme de la police, estimant qu'il n'allait pas assez loin.
Son auteur, Tim Scott, seul sénateur républicain noir, et Donald Trump accusent l'opposition de ne pas vouloir parvenir à un consensus avant les élections présidentielle et parlementaires cruciales du 3 novembre.
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