L’ancien président brésilien Lula devrait être intronisé samedi candidat pour la présidentielle d’octobre. Mais sa candidature a des chances d'être invalidée par la justice électorale, Lula purgeant actuellement une peine de prison.
En prison depuis avril, Luiz Inacio Lula da Silva doit être intronisé officiellement samedi 4 août comme le candidat du Parti des Travailleurs (PT, gauche) à la présidentielle d'octobre au Brésil. La candidature de l'ancien président jette une ombre d'incertitude sur un des scrutins les plus imprévisibles de l'histoire récente du pays.
La journée promet d'être un "super samedi" électoral, trois candidats de poids devant être nommés officiellement par leurs partis, un jour avant la date limite des conventions, sortes de grands meetings qui permettent aux formations d'adouber leurs champions devant les militants.
L'écologiste Marina Silva, arrivée en troisième position lors des deux derniers scrutins, sera intronisée par le parti Rede (centre-gauche), à Brasilia.
Toujours dans la capitale, l'ex-gouverneur de Sao Paulo Geraldo Alckmin, principal représentant de l'establishment, sera déclaré officiellement candidat du Parti Social Démocrate Brésilien (PSDB, centre-droit).
Mais c'est à Sao Paulo que seront braqués tous les projecteurs, à la convention du PT, qui tentera de faire front derrière Lula, même si sa candidature a de grandes chances d'être invalidée par la justice électorale.
Peine de 12 ans de prison
L'ex-ouvrier a beau purger une peine de 12 ans et un mois de prison pour corruption, il demeure largement en tête des intentions de vote au premier tour, crédité de plus de 30 % par tous les instituts de sondage. C'est près du double que ses principaux concurrents.
L'ANALYSE DU POLITOLOGUE GASPARD ESTRADA, SPÉCIALISTE DU BRÉSIL
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Même si le parti se défend catégoriquement -- du moins ouvertement -- de préparer un plan B, en coulisses, personne n'ignore que la candidature de Lula sera vraisemblablement invalidée par la justice électorale.
Un autre nom est pressenti pour le remplacer, l'ancien maire de Sao Paulo Fernando Haddad.
Ancien ministre de l'Éducation de Lula, il avait été élu à la tête de la plus grande ville du pays à la surprise générale en 2012, grâce au soutien de l'ex-président, qu'il considère comme son mentor.
S'il est choisi samedi comme vice-président pour composer le ticket, le PT enverra un signe fort, montrant qu'il compte sur lui pour remplacer Lula au dernier moment. Mais certains analystes pensent que le parti pourrait choisir une personnalité moins emblématique pour brouiller les pistes et réaffirmer qu'il n'y a pas de plan B.
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